2 Septembre 2014
The Raid 2 // De Gareth Evans. Avec Iko Uwais, Julie Estelle et Yayan Ruhian.
Violent à souhait, brut de décoffrage et au scénario complètement bazardé, The Raid 2 assume le fait qu’il s’agit d’un divertissement complet sans queue ni tête. Le premier film, très archétypal, qui nous donnait parfois l’impression d’entrer dans un jeu vidéo où le seul but était d’éliminer tous les ennemis qui sont sur le chemin du héros qui était déjà incarné par Iko Uwais. C’est donc une fois de plus Gareth Evans qui se colle derrière la caméra et le résultat est plutôt réussi. En tout cas, visuellement les scènes d’action et de combat sont toutes particulièrement belles et surtout, nous donne l’impression que l’on n’a pas forcément déjà vu ça ailleurs. Alors que Gareth Evans emprunte des choses, ne serait-ce qu’on son précédent film. Le but, comme avec le premier volet, n’est pas de nous raconter l’histoire du siècle où Rama va devoir trouver des coupables, se sortir de prison, pourchasser ses assaillants, se retrouver face à la corruption, etc. Car tout cela n’a aucun sens et le film l’a très bien compris. Il y a des scènes extrêmement belles et je pense notamment à ce combat dans la prison avec au centre cette marre de boue. Du début à la fin cette scène est à couper le souffle. Ce n’est pas la seule bien entendue mais en termes de mise en scène je crois que c’est celle qui se démarque le plus (notamment au travers du contraste entre les ralentis et la vitesse normale, ponctué par la bande son).
Après un combat sans merci pour s’extirper d’un immeuble rempli de criminels et de fous furieux, laissant derrière lui des monceaux de cadavres de policiers et de dangereux truands, Rama, jeune flic de Jakarta, pensait retrouver une vie normale, avec sa femme et son tout jeune fils…. Mais il se trompait. On lui impose en effet une nouvelle mission : Rama devra infiltrer le syndicat du crime, où coexistent dans une sorte de statu quo mafia indonésienne et yakusas. Sous l’identité de « Yuda », un tueur sans pitié, il se laisse jeter en prison afin d’y gagner la confiance d'Uco, le fils d'un magnat du crime indonésien - son ticket d’entrée pour intégrer l’organisation. Sur fond de guerre des gangs, il risquera sa vie dans un dangereux jeu de rôle destiné à porter un coup fatal à l’empire du crime.
Par ailleurs, on sent que Gareth Evans s’est fait plaisir avec ce tout nouveau volet de The Raid. Il surpasse donc aisément son prédécesseur et même plus encore. Le scénario est peut-être légèrement moins simpliste que celui du premier volet mais je ne suis pas dupe tout comme les autres spectateurs, ce n’est toujours pas pour le scénario que l’on va voir un tel film. Bien au contraire, on sait pertinemment que c’est pour nous perdre dans les méandres des scènes de combat très bien ficelés qui elles ont au moins de la cohérence dans leurs mouvements. Mais The Raid 2 alterne et passe donc de moments intenses où l’on a le souffle coupé à des moments bien différents, plus posés où le film prend le temps de dialoguer avec ses personnages. Pourquoi pas. Les dialogues ne sont encore une fois pas très recherché. Il faut vraiment creuser pour voir quel est l’intérêt de l’histoire. Cette dernière est un peu trop mécanique par moment, cherchant simplement à enchaîner les scènes d’action. C’est le seul gros reproche que je pourrais faire à The Raid 2 même si l’on sait pertinemment que l’on va voir ce film pour l’action et les combats, ni plus ni moins.
Je suis cependant un peu plus dubitatif vis-à-vis de la durée de The Raid 2. 2h30 c’est un peu excessif, surtout qu’au fond certains passages un peu longs et trop bavards auraient pu être évité. Mais il fallait de toute façon s’y attendre un minimum. Heureusement que le film fait vivre son rythme en alternant moments calmes et moments d’action. Les scènes d’action sont donc assez nombreuses, surtout dans la seconde partie du film où l’on a l’impression que tout d’un coup il y a de plus de en plus de scènes. C’est d’une fluidité étonnante qui laisse forcément le spectateur circonspect. La maîtrise de la mise en scène de Gareth Evans, les belles chorégraphies de combats à main nues, tout ça participe forcément à la réussite de ce second volet de The Raid. The Raid 2 est la preuve que le cinéma indonésien peut réellement faire de belles choses sans pour autant chercher à nous offrir un film qui va nous faire réfléchir. Le scénario est donc secondaire dans ce film, l’histoire tout autant, mais la narration est justement rythmée par un Iko Uwais très en forme.
Note : 7/10. En bref, un second volet plus réussi que le précédent.
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