Ainsi Soient-Ils // Saison 2. Episodes 3 et 4. Trois / Quatre.

Mine de rien, cette saison 2 de Ainsi Soient-Ils est clairement une pure réussite. En tout cas, après deux premiers épisodes aux débats réussis, ces deux épisodes entrent un peu plus dans le lard des personnages et ce n’est pas plus mal. Les deux premiers épisodes étaient avant tout là pour nous rappeler ce qu’était réellement la série. Ainsi Soient-Ils continue donc de développer certains bons personnages comme par exemple José dont le retour aux Capucins est difficile. Son intérêt pour les Capucins, son passé, sa foi, tout est passé au crible mais dans le bon sens du terme. On sent que la série tente de faire quelque chose de réellement intelligent de ce point de vue là et je ne m’y attendais pas nécessairement. Bien au contraire, est alors au rendez-vous, cherchant à petit à petit nous dire que tout le monde, même dans la religion, est humain et que l’erreur, aussi bête et grande soit-elle, elle est elle aussi humaine. En somme, ainsi soit-il… Dans l’épisode 2.03, le père Bosco ne sait plus comment faire face à la douleur physique et à la peur de la mort. Encore une fois le père Bosco est l’un des personnages les plus intéressants de cette seconde saison. Il nous propose un pamphlet de la religion quand l’on s’approche petit à petit de la mort.

Même un homme de foi, censé croire en un paradis, un idylle, a peur de la mort. C’est au fond presque paradoxal par rapport à la religion mais c’est quelque chose de bien vrai qui va de pair avec ce que je dis plus haut, tout le monde est humain. Tout le monde a donc peur de la mort à un moment dans sa propre existence car l’on a peur de ne pas pouvoir poursuivre ce que l’on a pu faire avec sa propre vie. Dans l’épisode 2.04, nous allons découvrir qu’il cache un secret d’enfance douloureux qu’il ne peut plus garder comme ça pour lui. En tout cas, la série cherche justement à creuser le personnage comme si au fond il allait rapidement disparaître ce qui narrativement parlant ne serait pas bête du tout, bien au contraire. Je comprends également que la série veuille poursuivre l’aventure de la sorte et cela fonctionne même très bien. Je ne m’attendais pas du tout à ce que le père Bosco évolue ainsi, et surtout ait quelque chose à nous révéler mais là aussi cela fonctionne très bien. Pendant ce temps, toute l’histoire de José était tout aussi efficace et passionnante. Si l’on ne sait pas forcément où est-ce que Ainsi Soient-Ils veut nous emmener pour le moment j’ai pris goût.

Car José est quelqu’un de touchant. Son entrée dans l’église dans l’épisode 2.04 était un joli moment permettant encore une fois de démontrer qu’il prouve qu’il a la foi et qu’il n’est pas ici par simple intérêt. Bien au contraire et puis de toute façon la religion l’a déjà dit, elle peut mettre à l’épreuve la foi des gens par de simples actions de ce genre là. Le rejet est donc une bonne idée, tout du moins par rapport à ce que tente d’entreprendre la série de ce point de vue là. Dans l’épisode 2.04 c’est également Noël qui brille ou tente de briller. Disons que rien n’est vraiment au beau fixe dans la série pour le moment. Le projet du père Abel tente de dessiner quelque chose de réellement sympathique de ce point de vue là. La série s’attaque donc dans ces deux épisodes à la sempiternelle question de la foi. Ce n’est pas quelque chose de facile, surtout à remettre en cause, mais la série le fait avec brio au travers de dialogues savamment choisi et d’intrigues intelligemment écrites. Je me demande ce que les deux prochains épisodes vont bien pouvoir nous raconter mais je crois avoir lu que l’épisode 5 était le meilleur de la saison (par rapport aux quatre premiers) dont j’ai hâte de voir la suite.

Note : 9/10. En bref, remettre en cause la foi ? Comment osent-ils…