Bates Motel est une série intéressante dans sa façon de raconter l’histoire de Norman Bates avant qu’il ne devienne le psychopathe qu’il est dans Psychose. Cette saison 3 nous embarque un peu plus loin dans cette aventure alors que l’on nous montrait enfin officiellement à l’écran Norman et son dédoublement de la personnalité qui lui permettait alors de se plonger dans le rôle de sa mère, afin de se dédouaner des meurtres qu’il a pu commettre. Ce dont on prend assez rapidement conscience dans cette saison c’est que Bates Motel ne compte pas mourir bête et donc ne pas nous avoir offert des moments surprenants. Au milieu de la saison, Norman va même se travestir en sa mère, face à un Dylan complètement ébahit, qui ne va même pas savoir quoi dire à son frère (alors déguisé en sa propre mère, dans une imitation plus qu’effrayante). Freddie Highmore démontre avec cette saison 3 qu’il a des talents cachés, surtout celui de nous faire réellement peur. Certains regards ne vont pas tromper l’oeil du spectateur qui va rapidement se rendre compte qu’il est en train de faire face à l’un des psychopathes les plus fascinants du monde du cinéma. Alfred Hitchcock avait réussi à faire de Norman quelqu’un de vraiment important pour le cinéma, comme une sorte de rupture. C’est d’ailleurs pour cela que Psychose reste l’un des thrillers psychologiques les plus fascinants qu’il soit encore aujourd’hui.

Au fil des épisodes, on découvre un peu plus de la personnalité de Norman et du monstre qu’il est en train de devenir. A l’issue de la saison précédente, le téléspectateur prenait enfin conscience de ce qui se passait. Dans le dernier épisode de la saison 3, on voit Norman tué, au travers de la personnalité de sa mère. Je crois que c’est l’une des choses les plus passionnantes qu’il soit dans cet épisode et qui nous permet donc de passer un agréable moment devant Bates Motel. On ne reste peut-être pas aussi ému devant chaque épisode de Bates Motel cette année que l’on a probablement pu l’être durant la saison 2. La saison 2 s’était consacrée intégralement à la relation entre Norman et sa mère, Norma. Il y avait quelques digressions entre Romero et Dylan (et accessoirement le frère de Norma) mais ce n’était pas comme cette année. Les digressions de la saison 3 ont été parfois un peu trop loin. Notamment avec Romero. Ca dernier a beau être un bon personnage qui sert le récit, il n’est peut-être pas aussi intéressant qu’il n’en a l’air cette année. Les intrigues dans lesquelles le personnage est embourbé est particulièrement décevant. Reste alors quelques bonnes surprises dans le registre des digressions avec notamment Norma et le psy qu’elle va rencontrer et à qui elle va tout raconter sur son fils.

C’était d’ailleurs l’un des moments surprises de la saison. Au travers d’une narration toujours maîtrisée, Bates Motel dilue alors ses aventures au travers de personnages toujours plus malicieux et pervers. C’est l’une des véritables forces de cette série et Bates Motel compte encore nous le démontrer. C’est assez impressionnant car je ne m’attendais pas du tout à ce que la saison 3 soit d’aussi bonne facture (malgré quelques défauts). Si elle a chuté du classement cette année ce n’est pas tant pour la qualité déclinante (car elle reste stable de ce point de vue là dans un registre qualitatif différent, plus proche du thriller et du monde de l’horreur). Finalement, Bates Motel démontre encore une fois qu’elle sait très bien ce qu’elle veut faire et surtout ce qu’elle peut nous offrir afin de nous surprendre. La façon dont on nous embarque petit à petit vers le film Psychose est très intéressant, surtout que Carlton Cuse semble avoir des tas d’idées. Bates Motel a énormément évolué au fil des années, passant d’une première saison proche de la série centrée sur une petite ville avec tous ses secrets à quelque chose de beaucoup plus centré sur les Bates et donc bien entendu beaucoup plus pertinent.

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