La première saison de Looking était un vrai rafraichissement. C’était une façon de parler de l’homosexualité à San Francisco, l’une des villes les plus gay-friendly du monde, mais dans les années 2010. En effet, Queer as Folk n’est plus très actuelle dans sa façon de dépeindre la vision extérieure de l’homosexualité même si certaines pratiques existent encore. De plus, Looking a voulu nous parler d’hommes gays sans pour autant en faire des clichés. On n’insiste donc pas sur les clichés gays et l’on prépare nous raconter des histoires professionnelles et d’amitiés, ou encore d’amour, mais avec des gens comme tout le monde qui ont juste une sexualité différente des autres. La saison 2 a tenter d’aller un peu plus loin et de creuser certaines relations déjà développées dans la première saison. Seulement voilà, ce qui était présenté au départ comme une série sur trois amis dont on allait suivre trois destins, va devenir complètement différente et se concentrer sur la relation entre Patrick et Kevin. L’an dernier, Patrick était avec Richie, le garçon qui représente plus ou moins ce que l’on peut rechercher quand on recherche quelqu’un. Il est attentionné et au fond cette saison rappelle que les deux personnages ont un véritable passé partagé (Patrick n’a pas oublié Richie et vice versa, sauf que Patrick est toujours très indécis).

Les indécisions de Patrick vont parfois le transformer en personnage détestable que l’on aura du mal à cerner au travers de ses actions. Il a parfois envie de fuir et d’autres fois envie de quelque chose qu’il n’arrive pas à avoir. Sa relation avec Kevin est complexe, surtout car ce dernier n’arrive pas à dire au revoir à son petit ami actuel afin de pouvoir vivre une vie de couple comme tout le monde avec Patrick. Tout au long de la saison Looking va réfléchir sur ce sujet. Elle va faire des pas en avant et d’autres en arrière. Mais tout au long de la saison nous aurons tout de même droit à de très beaux épisodes, parfois même centré sur deux personnages que cela soit une journée entre Richie et Patrick ou encore entre ce dernier et Kevin. Mais la série a toujours tenté de rester fidèle à ses principes. Le seul vrai problème de la saison c’est les autres personnages : Agustin et Dom. Les sujets traités avec ces deux personnages sont différents mais justement, il y avait quelque chose d’intéressant, notamment le rapport face au SIDA de nos jours. C’est Agustin qui s’est frotté à cette histoire et cela n’a peut-être pas délivré tout ce que j’attendais de la part de Looking. Et puis Dom va mettre en scène l’histoire de ces couples qui ont énormément de mal à se définir comme des couples.

L’avantage pour Dom c’était de se retrouver avec Lynn, toujours incarné par un Scott Bakula qui fait réellement plaisir à voir. En effet, alors cet acteur s’est enfermé dans une des séries les plus médiocres de ces dernières années (un spin off de NCIS que l’on a tous déjà envie d’oublier), il est en train de se révéler autrement dans Looking et je dois avouer que je trouve dommage que HBO n’ait pas donné de saison 3 à cette petite série merveilleuse rien que pour ce genre de choses. Finalement, si cette saison a son charme, c’est aussi grâce à l’un de ses meilleurs épisodes qui est aussi probablement l’un des meilleurs épisodes de la série : celui centré sur Doris. Doris n’est pas gay, ce n’est pas un homme, et pourtant elle ressort de cet épisode de Looking comme l’un des meilleurs personnages qu’il soit (pour ne pas dire le personnage le plus intéressant). Au termes de cette seconde saison, on a envie d’en voir plus afin de voir ce que les personnages peuvent encore faire. Heureusement pour nous, un téléfilm de conclusion a été commandé par HBO, cette dernière n’ayant probablement pas voulu dire au revoir à la série sans lui donner une véritable (et bonne) fin que j’attends avec impatience (mais c’est la dernière fois que je peux classer Looking dans ce classement et elle ne l’est peut-être pas comme j’aurais pu le souhaiter).

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