Critique Ciné : Gunman, Sean Penn Show

Critique Ciné : Gunman, Sean Penn Show

Gunman // De Pierre Morel. Avec Sean Penn, Javier Bardem et Idris Elba.


Après Taken et accessoirement From Paris with Love, Pierre Morel est de retour avec un tout nouveau film qui manque cruellement d’énergie. Disons que même si globalement Gunman reste correct par moment, l’histoire met énormément de temps à se mettre en place dans un flot de séquences toutes plus confuses les unes que les autres. Le début du film est un cafouillie tellement incompréhensible qui donne déjà envie de décrocher. Il faut donc que le personnage de Javier Bardem apparaisse réellement à l’écran pour que l’on ait une véritable vision intéressante des choses. En tout cas, c’est à ce moment là que Gunman devient un peu plus palpitant. Cela ne veut pas dire que le scénario a gagné mon estime pour autant mais c’était parsemé de quelques scènes d’action assez sympathiques sans pour autant trop forcer pour autant (et c’est un autre des problèmes de ce film). Adapté du roman The Prone Gunman de Jean Patrick Manchelle par Sean Penn, Pete Travis (plus habitué à la mise en scène avec Angles d’attaque ou encore Dredd) et Don MacPherson (Chapeau melon et bottes de cuir), je pense qu’il n’y avait sûrement pas assez de mains pour délier le tout et en fait un film réellement efficace. Moi qui m’attendais à ce que Pierre Morel adopte ici un style un peu moins Besson-esque, si c’est le cas, c’est à se demander s’il n’aurait pas dû poursuivre sa collaboration cinématographique.

Ex-agent des forces spéciales, Jim Terrier est devenu tueur à gages. Jusqu’au jour où il décide de tourner la page et de se racheter une conscience en travaillant pour une association humanitaire en Afrique. Mais lorsque son ancien employeur tente de le faire tuer, Jim n’a d’autre choix que de reprendre les armes. Embarqué dans une course contre la montre qui le mène aux quatre coins de l’Europe, il sait qu’il n’a qu’un moyen de s’en sortir indemne : anéantir l’une des organisations les plus puissantes au monde…

Pierre Morel nous a tellement habitué à des films avec un peu de second degré. Ici c’en est totalement dénué et c’est peut-être ce côté Besson-esque qui manque. From Paris With Love était mauvais mais il avait au moins l’honnêteté d’être bourré de conneries et de second degré. Par ailleurs, on se retrouve avec un Sean Penn particulièrement présent, ce qui plombe par moment l’histoire qui aurait très bien pu donner une part plus importante du gâteau à d’autres personnages comme celui de Felix (incarné par un Javier Bardem en alcoolo qui cabotine un peu mais toujours dans le bon sens du terme à mon humble avis) ou encore Stanley (incarné par Ray Winstone) qui joue un rôle important en trame de fond alors qu’à l’écran il n’a presque pas de place. C’est tout de même un comble. En tout cas, j’ai un peu de mal à comprendre ce qu’ils voulaient faire ici, peut-être que Sean Penn n’aurait pas dû participer au scénario, ce qui lui a peut-être donné envie de se donner un rôle important. Sauf que Sean Penn n’est pas Liam Neeson dans Taken. Il n’y a pas ce petit truc qui fonctionnait bien dans le précédent film de Pierre Morel. Pourtant, il y a des références (les écrits sur le carnet ce n’est pas sans rappeler les méthodes du héros de Tkane).

Et pourtant, on nous l’a promis, rien à voir avec Taken. Enfin, il y a aussi Barnes incarné par Idris Elba. Quel gâchis de faire venir un acteur aussi talentueux dans un film à fort potentiel pour ne lui donner qu’une intrigue minimaliste qui donne l’impression d’être là pour cachetonner plus qu’autre chose. C’est le véritable syndrome de ce film, qui ne sait jamais sur quel pied danser et qui se contente de trouver son histoire sous forme de romance perdue que le héros doit tenter de retrouver. Il n’y a pas de critique de ce monde occidental qui veut contrôler les minéraux et les richesses de la planète dans les pays en voie de développement. Pourtant, c’est ce sur quoi Gunman s’ouvre et se ferme. C’est dingue de daigner sortir quelque chose d’intelligent et d’intéressant pour nous flinguer le film d’un scénario qui n’explore pas vraiment les possibilités de son univers. C’est donc devant un véritable trompe l’oeil que je me suis retrouvé à mon grand damne. Je n’attendais pas du grand cinéma mais une véritable position différente, comme si Pierre Morel pouvait faire autre chose que des productions Besson qui entrent dans le moule. Et qu’est-ce que je vois ? Ils tombent dans le pire des pièges des films qui se veulent intelligents mais qui sont creux comme une pomme pourrie à l’intérieur.

Note : 2/10. En bref, dommage que les meilleurs personnages ne servent au film que quelques minutes. Le Sean Penn Show ne fait pas recette.

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