Critiques Séries : Master of None. Saison 1. BILAN.

Critiques Séries : Master of None. Saison 1. BILAN.

Master of None // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN


Master of None a une vision assez étrange de tout un tas de choses de la vie, que cela soit des relations amoureuses, du fait d’avoir des enfants, du travail, de vieillir, et pourtant les portraits dévoilés tout au long de ces dix épisodes sont frappés d’une vraie notion de modernité. Je pense notamment à l’excellent « Old People » qui parle justement du fait de vieillir. Je crois que cette série est très différente des autres car Aziz Ansari, le créateur et acteur principal, semble avoir créé sa série dans le but de nous raconter des petites histoires, comme si l’on ouvrait un livre de nouvelles avec un épisode équivalant à une nouvelle et donc à une histoire différente. C’est étonnant que cette construction ressemble à une série de court-métrages avec des personnages que l’on suit sur plusieurs épisodes mais qui ne semblent pas toujours être écrits de la même façon, du même point de vue. C’est une sensation étrange et pourtant, particulièrement intéressante. Ce qu’il y a de plus complexe dans une série comme celle-ci, c’est de nous intéresser sur la longueur à ce qu’elle raconte sauf que ce qui donne envie d’enchaîner les épisodes c’est plutôt la sympathie que nous inspire les personnages. Il y a une ambiance chaleureuse qui nous donne l’impression de vivre pas si loin que ça de ces personnages.

Cela peut être très drôle comme le brillant « Mornings » (qui est probablement le meilleur épisode de Master of None à mes yeux), qui nous raconte des histoires matinales dans un espace cloisonné. Que cela soit des scènes de sexe, d’embrouille de couple, et de tout un tas d’autres choses qu’un couple peut faire le matin. Les variations sont différentes mais tout ce qui est raconté ici m’a purement et simplement fasciné. On a l’impression de voir une vieille comédie des années 60 mais avec le regard beaucoup plus moderne (notamment sur le sexe et sur les relations de couples en plus de la mise en scène). Mais ces comédies des années 60 où l’on suit les aventures d’un couple à la télévision qui s’engueule pour des conneries classiques, etc. Je pense que c’est justement aussi ce qui fait de cet épisode une vraie réussite. Si « Mornings » est mon épisode préféré, je sais que d’autres préfèrent par exemple « Nashville », l’épisode 6 qui parle de la première rencontre. Dev et Rachel ont donc partagé ici quelque chose d’intéressant dans ce premier rendez-vous. Ce qui est d’autant plus intéressant c’est que ce n’est pas forcément la première fois la plus classique de toute. Il y a un regard vraiment intéressant qui sort du lot et qui nous permet d’aller dans une direction légèrement différente.

Les rendez-vous ou « date » classiques sont ennuyeux. Je pense que Aziz Ansari a surtout compris comment fonctionne la comédie romantique de nos jours et n’avait pas envie de faire encore une fois la même chose. C’est aussi pour cela que cet épisode fonctionne aussi bien, car il ne prend jamais les chemins les plus conventionnels afin de se créer une vraie originalité narrative. Et l’on retrouve cette originalité tout au long de cette saison. Master of None, plutôt que de nous ennuyer nous offre donc l’occasion de voir des personnages dans un environnement différent, en laissant aussi le temps en temps. La rencontre prend du temps, alors Master of None doit prendre son temps. Cela permet d’explorer encore un peu plus les relations entre les personnages et de nous offrir une vision assez spéciale. Les dialogues sont ultra-réalistes et nous donnent encore plus l’impression de vivre quelque chose. Cet épisode est d’ailleurs très lié à « Mornings » à mon goût dans le sens où à un moment donné la série revient plus ou moins sur ce que Rachel et Dev sont devenus depuis leur première rencontre. Plus les deux sont étranges l’un envers l’autre et plus les choses semblent improvisés, ou comme provenant de la vie des deux acteurs. C’est comme si Master of None était une sorte de télé-réalité narrée avec une mise en scène qui va avec.

Je pourrais aussi parler dans les solides épisodes de cette première saison de l’épisode 2, « Parents », avec une vision bien à lui de parler de lui-même sous le couvert de son personnage. Aziz Ansari parle beaucoup de lui dans Master of None. Si cela peut apparaître comme quelque chose d’un peu narcissique car l’on ressent le fait qu’il connaît les choses dont il parle, je ne pense pas que cela soit vraiment ça. C’est aussi une série qui fait des efforts d’un point de vue de la mise en scène et de la construction des épisodes afin de nous donner l’impression que ce n’est pas qu’une vision narcissique et hypocrite des choses. C’est même tout le contraire quand on regarde d’un peu plus près. Le fait que Aziz Ansari ait choisi ses vrais parents, Fatima et Shoukath Ansari afin de jouer ses parents imaginaires dans Master of None est un choix intelligent, ce qui permet là aussi de se sentir encore plus proche du personnage et de ce qu’il a à nous raconter. si les parents Ansari ne racontent pas forcément des histoires qui sont les leurs (après tout, on ne sait pas), c’est tellement réaliste que l’on ne peut que partager l’idée.

Note : 8/10. En bref, une belle série sur l’Homme d’aujourd’hui.

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