Critique Ciné : Au coeur de l'océan (2015)

Critique Ciné : Au coeur de l'océan (2015)

Au coeur de l’Océan // De Ron Howard. Avec Chris Hemsworth et Cillian Murphy.


Ron Howard c’est tout de même l’excellent Rush (2013) mais aussi Apollo 13, Un homme d’exception, De l’ombre à la lumière et même Da Vinci Code… Mais maintenant c’est aussi Au coeur de l’Océan et l’on ne peut pas dire qu’il puisse en être fier. Moby Dick est une histoire vieille comme le monde, un roman particulièrement connu. Cette fois-ci, Ron Howard veut nous parler du point de vue de celui qui a conté l’histoire à l’écrivain, Herman Melville. C’est une idée, un point de vue, sauf que le résultat est tout de même sacrément long, ennuyeux et a le profil du film académique qui ne sait pas sortir de ses académismes. En confiant le scénario à Charles Leavitt, je m’attendais à un film plus aventureux, plus pugnace aussi, un peu comme ce qu’il a fait avec Blood Diamond mais le scénariste du très étrange Le Septième Fils n’a pas su utiliser à bon escient l’intrigue originale qu’il y avait derrière tout cela pour en faire un grand film. On ne peut qu’être déçu également par les fonds verts. Une fois que tout le monde est sur des barques, on a l’impression d’être dans un téléfilm de créatures Syfy : Moby Dickus vs. the marins. Non ? C’est un peu ça et c’est sacrément dommage d’avoir autant sacrifié un film qui certes n’avait pas forcément de grand potentiel commercial mais qui aurait pu être beaucoup plus intéressant.

Hiver 1820. Le baleinier Essex quitte la Nouvelle-Angleterre et met le cap sur le Pacifique. Il est alors attaqué par une baleine gigantesque qui provoque le naufrage de l'embarcation. À bord, le capitaine George Pollard, inexpérimenté, et son second plus aguerri, Owen Chase, tentent de maîtriser la situation. Mais face aux éléments déchaînés et à la faim, les hommes se laissent gagner par la panique et le désespoir…

Ron Howard n’est pas quelqu’un de mauvais au fond et il y a des idées de mise en scène qui lui font honneur. Cela reste un conteur et il sait plus ou moins ce qu’il doit mettre ici et là afin de satisfaire le téléspectateur. Le problème c’est que le film est parfois très vide, très long et lent, notamment dans la seconde partie du film, plus intimiste qui échoue à devenir une sorte de survival. C’est tellement prévisible que l’on n’a pas vraiment de choix si ce n’est rester téléspectateur de la chose et attendre. Au coeur de l’Océan passe à côté de la réflexion qu’il pouvait aussi y avoir autant de la mort de ces baleines. En glorifiant dans un premier temps la chasse à la baleine (ce qui est abjecte mais d’un autre côté aussi quelque chose qui a fasciné toute une époque) puis en créant du sentiment entre un matelot, Owen Chase, et le cachalot c’est franchement ronronnant. Surtout que c’est là aussi très prévisible à sa façon. Je rêvais d’un film beaucoup plus proche du récit homérique, qui sache me faire voyager avec ces montres marins et m’émerveiller sauf qu’il n’y a jamais aucun émerveillement à attendre d’un spectacle qui tente mais échoue telle une baleine sur la plage.

Le problème qui casse aussi le rythme c’est le principe même du flash-back. Pourquoi ne pas avoir juste décidé d’ouvrir sur l’écrivain, le récit et conclure sur l’écrivain ? Les aller-retour donnent littéralement le mal de mer, donnant l’impression au spectateur de sortir du récit en plein milieu de celui-ci. C’est un sacré gros problème tout de même. Herman Melville a raconté une très belle histoire au travers de Moby Dick, mais l’on a de cesse de voir des problèmes s’accumuler et le spectateur reste ainsi spectateur d’un désastre. Finalement, Ron Howard signe ici un film mineur où cabotine un Chris Hemsworth (Thor) qui semble toujours faire les mêmes expressions de visage figées. Au Coeur de l’Océan est une déception assez large. Le film me donne l’impression de ne pas trop savoir où est-ce qu’il va et pourquoi il y va. Pourtant, ce n’est pas comme si l’histoire n’était pas déjà connue. Mais justement, n’est-ce peut-être pas la faute du fait que l’on connaisse déjà l’histoire qui donne l’impression que le film n’a de cesse de se répéter et de faire encore et encore des choses décevantes. De plus, je pense que le film ne mise pas sur les bons cheveux, comme Ben Whishaw cantonné au rôle d’écrivain ennuyé.

Note : 3/10. En bref, un récit qui manque cruellement d’ambition.

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delromainzika

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I
Le film des années 50 avec Grégory Peck était parfait. Pourquoi un remake ? Question de pognon bien sûr.
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