Critique Ciné : Amis Publics (2016)

Critique Ciné : Amis Publics (2016)

Amis Publics // De Edouard Pluvieux. Avec Kev Adams, Vincent Elbaz et Paul Bartel.


Si j’ai été voir Amis Publics ce n’est pas pour Kev Adams dont le succès surpasse ma compréhension mais plus pour le jeune Paul Bartel (Les Petits Princes, Tu es mon fils). Lui qui m’avait beaucoup surpris dans Les Petits Princes revient au cinéma avec un rôle qui lui va comme un gant. Co-écrit par Edouard Pluvieux (journaliste puis devenu partenaire d’écriture des spectacles de Kev Adams notamment) et Kev Adams, ce film propose à la jeunesse d’aujourd’hui une petite histoire de braquage mais avec un message positif derrière. Pas de grosses voitures qui font du bruit et de courses poursuites à tire larigot. Amis Publics, tourné à Lyon et alentours, sait rester assez sobre dans son utilisation des décors mais tente de faire vivre une aventure malgré tout avec tout plein de bons sentiments dedans. Le désavantage avec lequel Amis Publics part (et c’est bien dommage) c’est le fait d’être un film bourré d’inconsistances scénaristiques. Pour un film qui se prend autant au sérieux (mis à part quelques moments de légèreté toujours bien vus), il aurait été bien de ne pas nous donner l’impression de voir un film de braquage pour les nuls. Kev Adams est peut-être fan de Heat (qu’il porte aux nues dans le script et dans un décor du film), ce n’est pas pour autant du même acabit.

Afin de réaliser le rêve de son jeune frère malade, Léo et leurs meilleurs potes organisent un faux braquage… mais le jour J, ils se trompent de banque. Le faux braquage devient un vrai hold-up. Commence alors l’aventure extraordinaire des Amis Publics !Inspirée d'une Histoire Fausse.

Derrière ce scénario qui joue de la pirouette un peu dans tous les sens se cache tout de même un joli message positif pour la jeunesse. Kev Adams a un succès fou auprès des jeunes, on ne peut pas le nier, mais ce succès il parvient à l’utiliser ici pour faire passer un message. Tous les jeunes ne seront pas forcément réceptifs mais une fois sorti de la salle, même si l’on n’a pas été ému, on en garde malgré tout une légère trace. Moi qui ne suis pas un grand fan de Kev Adams (et pourtant, il a plus ou moins mon âge) et en qui je ne me reconnais pas, je dois avouer qu’il s’est trouvé ici un rôle différent, qui casse un peu son image de lourdo à la blague Carambar pour tenter de raconter quelque chose qui l’a probablement touché de près ou de loin. Il n’a pas la maturité nécessaire pour le faire mais il met du coeur à l’ouvrage et des mots sur ses sentiments. Je regrette alors que le film prenne autant de ficelles pour avancer dans le sens où il n’en avait vraiment pas besoin. L’un des plus gros problèmes par exemple c’est le fait que cela devient par moment impossible à croire : la réceptionniste d’hôtel je veux bien, c’est presque du syndrome de Stockholm mais le flic… qui plus est incarné par un Vincent Elbaz toujours pas plus inspiré dans son jeu, c’est presque désolant.

Et cela mine un film qui n’est pas complètement raté. Kev Adams est donc trop gentil. Peut-être aussi car parler de cancer chez des enfants ce n’est pas facile et qu’il faut traiter ce sujet de façon délicate. Il n’a peut-être pas voulu tomber dans le mélodrame larmoyant. Il nous offre d’ailleurs quelques moments d’humour et de légèreté qui donnent l’impression de voir un épisode de Polseres Vermelles, la série catalane sur ces enfants dans un hôpital. Côté mise en scène, c’est là aussi que le film but en touche. Edouard Pluvieux n’en est qu’à son premier film, mais ce n’est pas trop ça non plus. Il n’arrive jamais à donner de l’ampleur à ce qui est raconté dans le scénario et parvient encore moins à sortir de ces plans téléfilms qui donnent l’impression d’être dans une fiction télévisée un peu bas de gamme. Kev Adams s’est donné ici une image de héros qui lui va plutôt bien, sous couvert de son image de porte drapeau d’une certaine forme de jeunesse qui le suit depuis des années maintenant. Mais le scénario est trop gentillou et ne propose donc qu’une histoire en surface qui ne creuse pas vraiment les vrais problèmes qui auraient dû être soulevés au départ.

Note : 5/10. En bref, je donne à Amis Publics les encouragements. Ce n’est pas brillant mais ça a le mérite d’être intéressant sur certains aspects et l’on en ressort avec un petit truc.

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