Critique Ciné : Point Break (2016)

Critique Ciné : Point Break (2016)

Point Break // De Ericson Core. Avec Edgar Ramirez, Luke Bracey et Ray Winstone.


Vendu comme une sorte de Fast & Furious sans voitures, Point Break avait des atouts. A commencer par l’idée de se faire des escapades extrêmes aux quatre coins du monde. Il y a d’ailleurs de très jolies scènes mais le film de Kathryn Bigelow, aussi culte soit-il avait-il besoin d’un remake ? C’est la question que je me suis posé tout au long du film. Celui-ci ne bénéficie pas de l’oeil de Bigelow mais pourtant, Fast & Furious n’est pas très loin. En effet, Ericson Core, le réalisateur a travaillé par le passé sur le premier volet de la saga à succès d’Universal en tant que directeur de la photographie. On lui doit donc une partie de l’identité visuelle de la franchise que l’on retrouve d’ailleurs ici. Le problème de Point Break ce n’est vraiment la mise en scène qui reste assez sympathique, notamment sur les scènes de sport extrême et parviennent ainsi à nous plonger dedans comme si nous étions avec ces Robin des Bois des temps modernes. Le problème c’est que le scénario réarrangé de Kurt Wimmer (qui c’était déjà chargé du remake ridicule de Total Recall) ne tient pas ses promesses.

Une série de braquages spectaculaires aux quatre coins du monde met en péril l’équilibre des marchés financiers. Les criminels opèrent aussi bien en motos dans des gratte-ciels new yorkais qu’en « wingsuits » pour s’échapper d’avions au-dessus de la jungle. Johnny Utah, une ancienne légende du moto-cross devenue agent du FBI, va devoir infiltrer le groupe de sportifs de l’extrême que l’on soupçonne d’être à l’origine de ces sidérants braquages. Pour gagner leur confiance, Utah affronte des défis insensés, du surf au snowboard en passant par la chute libre ou l’escalade à mains nues. Alors qu’il pense avoir identifié le cerveau des braquages, il se retrouve entrainé contre son gré dans les activités criminelles du groupe dopé à l’adrénaline…

D’un point de vue narratif, Point Break est assez fainéant. Entre une belle scène de braquage ouvrant le film et une scène de saut dans les airs avec des billets qui tombent du ciel, on ne peut cacher le fait que cela manque cruellement de pep’s. Ce que Fast & Furious a réussi à faire d’un point de vue narratif, on ne le retrouve pas ici et c’est justement ce qu’il y a de plus problématique. Se lancer dans le remake d’un film aussi culte n’était pas une tâche aisé. Il fallait garder l’âme du film original tout en apportant une vraie modernité. Je n’ai pas réussi à voir ce remake sans penser constamment à l’original. Ce n’est pas toujours une mauvaise chose puisque les divergences entre les deux films font aussi l’une des forces de ce remake. Point Break 2016 n’est pas totalement à jeter, notamment car les scènes de sports extrêmes sont fortes et incarnent à la perfection tout ce que l’on peut imaginer de la part d’un tel film. L’autre problème est la vacuité qu’il y a dans les relations entre les personnages. Il y a des tentatives parfois pour rendre les relations attachantes mais l’on ne ressent pas forcément la franche camaraderie. Je crois que Point Break 2016 souffre ici des mêmes problèmes que le premier volet de Fast & Furious (en espérant que si second volet il y a il ne soit pas aussi raté que celui de Fast & Furious).

Alors que dans le film original, on sent que l’on a envie de défendre à la fois Keanu Reevves et Patrick Swayze dans leurs aventures, on ne peut pas vraiment en dire autant de nos deux comparses ici. Point Break tente pourtant de faire des choses avec ces personnages, notamment dès que l’éruption de sentiments et d’émotions pointe le bout de son nez. Cela passe par la disparition d’un comparse, par la relation avec un mentor, etc. Je trouve dommage que Point Break ne cherche pas à crédibiliser un peu plus son histoire. Notamment dans la profondeur de certains éléments du récit. On sent que Point Break veut mais ne se force pas, comme si le but était de faire un film accessible qui ne demande pas de réflexion. Du coup, la partie infiltration et FBI manque cruellement à l’appelle au milieu du film et l’on n’arrive même plus à voir où est la morale là dedans. On passe alors d’un film d’infiltration à une sorte de démonstration extrême de ce que l’homme peut accomplir de plus fou. En suivant le fil de son histoire de façon ultra linéaire, Point Break ne surprend pas autant qu’il n’aurait probablement dû. Dommage.

Note : 5/10. En bref, ce remake ne tient pas totalement ses promesses. Reste de très belles scènes de sports extrêmes pour un divertissement noyé entre de bonnes idées et une exécution narrative manquant de profondeur.

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