Critique Ciné : Un Petit Boulot (2016)

Critique Ciné : Un Petit Boulot (2016)

Un Petit Boulot // De Pascal Chaumeil. Avec Romain Duris et Michel Blanc.


Il ne fallait rien de mieux qu’une bonne comédie noire à la française pour me rappeler qu’en France on est aussi capable de faire de bons films. Pascal Chaumeil (L’Arnacoeur) retrouve son acteur fétiche Romain Duris pour une toute nouvelle aventure. Le réalisateur, décédé le 27 août 2015 ne verra donc pas la sortie de son dernier film au cinéma. En effet, ce dernier sort à titre posthume. Le film oscille alors entre des séquences légèrement absurdes et d’autres beaucoup plus réalistes. Il y a des moments de vie et des gags qui viennent faire de ce tueur à gages improvisé quelqu’un de farfelu à souhait. Le film maîtrise quelque chose d’intéressant dans son scénario (écrit par Michel Blanc lui-même) qui n’est pas sans rappeler à certains moments le cinéma comique britannique et son humour très typique. Il a su mélanger le tout à quelque chose d’assez franchouillard et sincèrement, le mélange est savoureux. On navigue de scènes en scènes sans jamais nous ennuyer, que cela soit pour les personnages barrés, les dialogues drôles et savoureux, les comédiens qui sont en phase avec ce qu’on leur propose, etc. Michel Blanc est quelqu’un que j’aime beaucoup et il démontre une fois de plus ici qu’il a du talent.

Jacques habite une petite ville dont tous les habitants ont été mis sur la paille suite à un licenciement boursier. L'usine a fermé, sa copine est partie et les dettes s’accumulent. Alors quand le bookmaker mafieux du coin, lui propose de tuer sa femme, Jacques accepte volontiers...

Au départ, Un Petit Boulot est un roman de Iain Levison. Je ne connais pas du tout l’oeuvre de départ sur laquelle s’est basé Michel Blanc pour en écrire le scénario mais les personnages sont tous intéressants et drôles. Que cela soit Mr Brèche le consultant tatillon et tête à claques, Jeff le meilleur ami un peu lourd, Tom le patron mou du genou qui est devenu patron on ne sait trop comment, etc. C’est une galerie de personnages tous très différents et tous très drôles. Mais c’est surtout le duo formé de nos deux héros, Romain Duris et Michel Blanc qui fait l’intérêt de ce Petit Boulot. Il y a derrière tout cela une certaine part intéressante dans le propos que le film veut donner. En effet, on parle de la société post-fermeture des usines dans le Nord. Cela a rongé une partie de la France et Un Petit Boulot n’a pas peur de la montrer, avec humour : la difficulté de trouver un boulot quand on n’est pas forcément qualifié dans autre chose que pour être ouvrier d’usine, le problème d’alcool qui ronge une population qui ne pense qu’à se prendre des cuites à la bière, etc. Le regard que propose Un Petit Boulot reste réaliste et a quelque chose pour soutenir son propos qui devient intéressant très rapidement.

C’est donc presque comme une critique acide du capitalisme lui-même. Après tout, on pourrait même situer le personnage incarné par Alex Lutz (qui en plus d’être drôle est parfait pour symboliser la société que cherche à caricaturer Un Petit Boulot) comme une image parfaite qui contrebalance avec les autres personnages qui galère pour trouver du boulot et tente de s’en sortir comme ils peuvent. Finalement, Un Petit Boulot est une très bonne surprise de fin d’année. Cela faisait un bout de temps que je n’avais pas vu un film de ce genre là et je suis plus qu’heureux de voir que l’on n’a pas perdu la main.

Note : 8/10. En bref, une excellente surprise.

Retour à l'accueil

Partager cet article

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

À propos

delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article