Critiques Séries : Roadies. Saison 1. BILAN.

Critiques Séries : Roadies. Saison 1. BILAN.

Roadies // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN


Quand Cameron Crowe se lance dans le monde des séries, cela reste un petit évènement. Showtime a flairé le bon coup et n’a pas vraiment hésité. En plus de ça, Roadies c’était un peu un retour aux sources pour lui qui avait réalisé Presque célèbre en 2000 (et qui reste un film culte). Il nous plonge donc cette année dans le milieu de la musique à sa façon sauf que sa façon ne fonctionne pas totalement. L’échec ici est de n’avait pas su proposer quelque chose de vraiment passionnant alors que la série semble enchaîner les séquences dispensables autour de personnages tout aussi dispensables. Produite par Cameron Crowe, Winnie Holzman (à qui l’on doit Huge ou encore Angela 15 ans) et J.J. Abrams (l’un des meilleurs créateurs de série des années 2000 mais qui s’est égaré lui aussi en produisant cette série), Roadies tente à chaque fois avec un solide casting d’être à la hauteur du pitch de départ mais ce n’est jamais le cas. Il y a de bons moments tout au long de la saison, mais ce n’est pas le monde dans lequel évolue les personnages qui nous les apporte mais plutôt les relations entre les personnages. Cameron Crowe est un professionnel dans le registre des relations. Il sait délivrer des choses palpitantes quand il le veut bien mais ce n’était pas suffisant pour donner de la matière à Roadies.

La série a énormément de mal à décoller car elle ne sait pas vraiment ce qu’elle doit faire pour grandir. C’est comme si Cameron Crowe n’avait pas compris que c’est une série. Il y a donc des séquences qui échouent à nous intriguer et d’autres à nous donner envie de voir la suite. Pourtant, le casting de la série est bon, voire très bon. Carla Gugino, Imogen Poots, Jacqueline Byers, que des actrices qui donnaient envie de voir quelque chose de plus fun, peut-être même de beaucoup plus piquant. Il y a tellement de bonnes actrices dans cette série et Roadies ne sait jamais trop quoi en faire que le tout tombe un peu sur un os. Roadies est l’un des derniers exemples de ce que les producteurs tentent de faire avec le monde de la musique. A chaque fois, rien ne semble devenir aussi passionnant que l’idée le laissait penser : Vinyl a été une semi-réussite, je n’ai jamais accroché à Sex&Drugs&Rock&Roll et The Get Down m’a laissé sur le carreau après le premier épisode (et je n’ai de ce fait pas encore vu le reste de la saison 1. Je suis pourtant allé au bout de Roadies car comme je le disais plus haut, les personnages partagent à certains moments des choses qui donnent envie de revenir et nous attachent.

En choisissant de raconter les coulisses des concerts (et donc de la musique comme aucune autre série ne l’a fait pour le moment auparavant), Roadies avait de la matière. Cela aurait pu être le nouveau Presque célèbre mais en série sans nécessairement avoir besoin de lui ressembler totalement. C’est là que Luke Wilson entre en jeu. Ce dernier incarne Bill Hanson, un vétéran du management des tournées dont l’introduction dans la série était déjà un raté en soi. Peut-être car Roadies cherche un peu trop rapidement à casser le mythe de l’homme et préfère donc se concentre sur le superflu. C’est l’un des problèmes de Showtime qui aime les idées subversives à l’écran sans véritablement que cela soit toujours cohérent avec le récit. Bien entendu, ils ont beaucoup changé depuis quelques années mais Roadies me rappelle parfois de sombres heures de Californation où les personnages erraient entre des intrigues insignifiantes et des personnages qui n’avaient plus le goût primaire. La musique dans Roadies ? Elle fonctionne de temps en temps. Un peu comme dans Vinyl quand un bon titre était joué et que tout le monde fermait sa bouche. C’est ce qu’il y a de paradoxal ici car dans Roadies l’un des problèmes est la musique en plus d’être un atout de taille. La musique joue forcément sur l’émotionnel pour le spectateur mais ce n’était pas suffisant.

Dans l’épisode 2 d’ailleurs il y a une très bonne scène musicale qui vient donner un coup de pouce au reste qui manquait cruellement d’intérêt. A ce moment là je me suis dit pourquoi ne pas poursuivre cette aventure que personne ne regarde aux Etats-Unis (les audiences sont tellement basses que Showtime ne renouvellera probablement pas cette série qui doit au fond coûter assez cher). Finalement, au bout de dix épisodes on a fait le tour. La série ne semble pas toujours très réaliste non plus dans sa façon de dépeindre ce monde qui reste à part. En effet, tout ce qui se passe en coulisse d’une grande tournée n’a rien à voir avec ce que l’on voit sur scène. On ne vit jamais le stress que cela peut engendrer et Cameron Crowe semble faire en sorte que l’on ne le ressente pas alors que c’est là justement où Roadies aurait pu sortir du lot et nous délivrer des épisodes tambour battant. En plus de ça, Roadies tente de transformer ces professions en quelque chose de romanesque ou même de noble alors que certains manager de tournées connues ont dit que Roadies était loin d’être ce qui se fait de plus réaliste. Ainsi, Cameron Crowe ferait mieux d’aller cotoyer les bonnes personnes pour apprendre si jamais une saison 2 était commandée.

Note : 3.5/10. En bref, un échec sur pas mal de points qui rappelle que parler musique (sous toutes ses formes) dans une série télévisée est peut-être bien ce qu’il y a de plus difficile au monde.

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