Critique Ciné : Iris (2016)

Critique Ciné : Iris (2016)

Iris // De Jalil Lespert. Avec Romain Duris, Charlotte le Bon et Jalil Lespert.


Et les remakes continuent. La France continue de tenter de faire des remakes de films étrangers. Iris n’est pas forcément une mauvaise idée mais pas non plus transcendant. Aidée par un joli casting, le film parvient à créer quelques moments intéressants mais le scénario pédale un peu trop souvent. Adapté du film japonais Chaos de Hideo Nakata (1999), déjà à l’origine de Ring, Iris tente alors de nous plonger dans son univers. Mais le thriller tourne par moment au vinaigre à cause de ses rebondissements prévisibles. Romain Duris tente de mettre tout ce qu’il peut dans ce rôle qui lui va comme un gant, Charlotte le Bon tente de faire de même mais ça cabotine un peu trop et l’inspiration de Jalil Lespert (Sueurs froides de Hitchcock ou encore Body Double de De Palma) n’est jamais à la hauteur. Mais ce qui est étrange là dedans c’est que tous les éléments du thriller policier classique sont présents. De l’intrigue de départ aux faux semblants, en passant par les twists et la fin mais étrangement le film ne trouve jamais vraiment d’équilibre, préférant la référence à l’originalité. Le film manque alors légèrement d’âme,

Iris, la femme d’Antoine Doriot, un riche banquier, disparaît en plein Paris. Max, un jeune mécanicien endetté, pourrait bien être lié à son enlèvement. Mais les enquêteurs sont encore loin d’imaginer la vérité sur l’affaire qui se déroule sous leurs yeux.

L’égo de Jalil Lespert est tel ici que ce dernier s’est donné un rôle dans le film. Son rôle est malheureusement écrit au couteau et certains éléments intéressants de son histoire (notamment le monde SM) ne sont jamais développés de la bonne façon. On veut nous plonger dans un monde que l’on ne connaît pas forcément mais le résultat est que le film traite le tout en surface, sans jamais vraiment nous permettre de comprendre le pourquoi du comment. C’est la même chose avec les personnages de policiers. Si j’aime beaucoup Camille Cottin et qu’un contre emploi à la comédie lui va très bien, je trouve que son personnage et celui de son coéquipier n’apportent jamais rien à l’histoire. Tout leur tombe trop facilement dans les mains, comme si le film ne voulait pas nous surprendre et que ces deux là étaient surtout présents justifier l’aspect policier de la chose. Et c’est une suite de choses de ce genre là que Iris enchaîne et qui font malheureusement dérailler son histoire. Rapidement, une fois que le spectateur a compris tous les ressorts narratifs, Iris fonctionne en roue libre et le spectateur perd la fougue du début. Au départ, Iris fonctionne bien. La première demi-heure bien que prévisible par moment délivre pas mal de suspense et la machine semble rouler.

Mais une fois cette première demi-heure passée, Iris plonge malheureusement dans le côté ultra académique de la chose. On retrouve alors ce que l’on a déjà vu des dizaines de fois en mieux ailleurs et l’on se moque alors un peu du destin des personnages (qui est pourtant sensé être un point important du film). Comment Iris, un film qui au premier abord est énigmatique et fascinant peut devenir aussi risible sur la fin. Jalil Lespert a pourtant tenté des trucs, même dans la mise en scène assez soignée et sulfureuse mais jamais clinique. A la fin, le spectateur a l’impression que le film a baissé les bras alors qu’il y avait tellement de belles choses à faire avec cette histoire…

Note : 4.5/10. En bref, un thriller policier décevant qui commence comme quelque chose de sulfureux et passionnant mais termine en eau de boudin.

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