Critiques Séries : Rectify. Saison 4. Episodes 4, 5 et 6.

Critiques Séries : Rectify. Saison 4. Episodes 4, 5 et 6.

Rectify // Saison 4. Episodes 4, 5 et 6. Go Ask Roger / Pineapples in Paris / Physics.


Cette saison finale de Rectify se devait d’être la dernière. Quand on voit le chemin pris par la série cette année, on se rend compte à quel point Rectify est une série qui sait être parfaite à sa façon. « Go Ask Roger » se concentre sur la vérité mais la vérité fait partie de l’essence même de Rectify. Sans la recherche de la vérité autour du viol et du meurtre d’Hanna Dean, je crois que Rectify ne serait pas aussi passionnante. Avec vingt années de rumeurs, de fausses confessions, de retournements de situation, etc. la vérité n’a plus vraiment lieu d’être. Mais il y a des tas de choses qui changent et qui offrent une nouvelle perspective désormais. C’est de toute façon l’une des dernières histoires à raconter pour Rectify et Jon Stern est toujours en train de découvrir des choses et se rend compte qu’il y a peut-être des révélations à trouver quelque part. Je me demande vraiment où est-ce que va la fin de la saison, notamment car « Go Ask Roger » mélange le suspense au mélodrame romancé et familial qu’est Rectify à son meilleur. La relation entre Daniel et Chloe me plaît car elle permet de conserver un pied dans ce qui a toujours fait le succès de Rectify, ces longues scènes mélodramatiques qui permettent de mettre en exergue la personnalité parfois étonnante du héros.

Chloe est un personnage étonnant, plein de ressources, qui apporte une vraie fraîcheur à Rectify. La série avait besoin d’un tel personnage afin d’apporter un peu de lumière à la fois dans la série mais aussi de l’espoir dans la vie de Daniel. Ce dernier vit dans le désespoir, dans le jugement, depuis 3 saisons. La saison 4 a clairement été celle du changement pour lui. En parallèle, l’histoire de Jon Stern permet de confronter d’autres histoires de la série et surtout de remettre petit à petit les pièces du puzzle en place. En changeant Daniel de ville, la série a su se renouveler et casser un peu le schéma qui avait peut-être ramolli l’ensemble l’an dernier. La narration est assez bien construite une fois de plus et permet de démontrer toutes les qualités de Rectify. Si « Go Ask Roger » n’est pas le meilleur épisode des trois, il n’en reste pas moins un épisode qui fait évoluer l’histoire. Peut-être pas de façon drastique mais Rectify est désormais plus mélodieuse, plus commise aux dialogues et moins contemplative. Le changement ne s’est donc pas fait uniquement dans la vie de Daniel, mais également dans la façon dont la série aborde les choses. Il y a toujours de très beaux moments, où les personnages échangent peut-être plus de regards qu’autre chose De son côté, Ted a lui aussi ses histoires de son côté. Clayne Crawford continue de se balader dans la série comme un poisson dans l’eau.

J’aime bien le personnage de Ted. Non pas que je le porte dans mon coeur mais disons que Ted a une importance dans le récit. Comme tous les autres personnages. Je mettrais bien tout le monde au même niveau que Daniel car les petites histoires de chacun créent un tout. Mais les deux épisodes suivants, « Pineapples in Paris » et « Physics » laissent Rectify avec de nouveaux moments mémorables comme il se doit. J’aime Rectify pour ce qu’elle incarne mais aussi pour ses personnages. Il y a une profonde tendresse au fond du drame qu’est cette série. C’est souvent des histoires terribles qu’elle nous raconte sur la vie de personnages qui ne sont, au fond, pas heureux, mais c’est une série tendre. Je l’aime beaucoup pour ça. Si j’ai parfois un peu décroché les deux saisons précédentes au travers d’épisodes en deçà de mes attentes, le résultat est bel et bien présent. Des épisodes comme « Pineapples in Paris » permettent de se rendre compte qu’heureusement que des séries comme Rectify existent. C’est l’un des épisodes les plus mémorables de toute l’histoire de la série qui mixe intelligemment les intrigues les plus ambitieuses avec celles qui ont le moins d’intérêt pour en faire un tout. Tout est alors en symbiose complète.

Daniel avance dans sa vie, à la fois avec ses amis de New Canaan mais aussi avec Chloe. Je pense que Rectify est un peu une sorte de purgatoire avant d’atteindre une certaine forme de rédemption qui nous est vendue depuis le début. Si cet épisode fait avancer l’histoire, cela ne fait pas la qualité de l’épisode. Après tout, Rectify n’est pas là pour fonctionner uniquement quand elle fait évoluer ses personnages et son histoire. Car même Jon Stern avance lui aussi dans son enquête personnelle. Parmi les moments les plus étonnants de cet épisode, nous avons tout de même celui où Daniel parvient à s’ouvrir à Chloe en lui disant qu’il a été violé en prison. C’est un moment difficile que la série parvient à mettre en scène avec l’émotion et la tendresse légendaire dont elle sait faire preuve. On se sent en sécurité avec Chloe et Daniel aussi. C’est pour cela qu’il lui fait confiance pour lui raconter de telles histoires que Daniel préférerait sûrement oublier mais qu’il n’arrive pas à oublier. Chloe est la clé dont Daniel avait besoin afin d’ouvrir sa vie vers de nouveaux horizons. Quand Teddy demande le divorce à Tawney, Rectify continue d’arpenter les problèmes de la vie de ses personnages.

Peut-être bien que ce divorce est la meilleure chose qui peut arriver à ces deux personnages car je pense que Rectify a besoin de clarifier les histoires et de libérer petit à petit chacun de ses personnages d’un poids. Les révélations se font intelligemment, petit à petit mais « Pineapples in Paris » n’est pas le premier épisode de Rectify à en faire. Peut-être que c’est le seul à l’avoir fait de façon aussi subtile derrière l’évolution de chacun. Cet épisode est loin de la conclusion (il reste 3 épisodes encore) mais il laisse entrevoir le fait qu’une porte se ferme afin d’ouvrir celle de la fin. Dans « Physics », j’ai cherché ce que Rectify pouvait faire d’encore mieux, ce qu’elle pouvait faire pour rendre l’histoire encore plus brillante qu’elle ne l’a déjà été par le passé. Je pense que l’on peut facilement dire que Rectify va s’en aller la tête haute, sans aucun faux pas car pour le moment le tout fonctionne très bien. « Physics » est en tout cas une nouvelle démonstration des talents des scénaristes et du casting. En plongeant notamment dans le quotidien de Ted, Rectify parvient à transformer le personnage. J’ai vraiment eu l’impression de redécouvrir Ted durant ces deux derniers épisodes. Je ne sais pas trop pourquoi Ted peut enfin être aussi paisible dans sa vie mais finalement je crois aussi que c’est le but de Rectify.

J’aime bien la façon dont cet épisode a de naviguer entre les personnages, jouant avec le hasard autour de la résolution de ses histoires et de la façon dont elles doivent évoluer. Daniel et Ted ont une crise identitaire à résoudre mais c’est aussi pour cela que j’aime beaucoup ce que Rectify parvient à créer. Car la série sait très bien s’y prendre de ce point de vue là. Je ne sais pas vraiment ce que cette journée signifie mais en tout cas, elle nous plonge une fois de plus dans le problème que peut incarner chacun des personnages. La relation entre Daniel et ses collocs, entre Daniel et Chloe, entre Jon et Amantha, entre Ted et Tawney, etc. toutes ces relations font le succès de Rectify car la série ne cherche pas à en faire des surhommes ou bien des personnages qu’ils ne sont pas. La série veut qu’ils soient comme ils sont et comme ils seraient dans la vie de tous les jours si jamais Rectify était un miroir de la réalité. Alors qu’il ne reste que deux épisodes de Rectify avant de lui dire adieu, je crois que je ne suis pas prêt. Pas prêt à lui dire au revoir car il y a encore tellement de belles et bonnes choses à faire (ou alors, c’est une idée que je me fais).

Note : 8/10, 10/10 et 10/10. En bref, la virtuosité de Rectify continue.

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