Critique Ciné : Seul dans Berlin (2016)

Critique Ciné : Seul dans Berlin (2016)

Seul dans Berlin // De Vincent Perez. Avec Emma Thompson et Brendan Gleeson.


Plus connu en tant qu’acteur que réalisateur, Seul dans Berlin est le 3ème long métrage de Vincent Perez après Peau d’ange (2001) et Si j’étais toi (2006). Adapté du roman de Hans Fallada, Seul dans Berlin ne propose pas vraiment grand chose de neuf. Mais ce n’est pas bien grave car au fond ce n’est pas ce que l’on est venu chercher non plus. Alors que le roman parle de la vie de tout un immeuble à Berlin, le film choisit de se concentrer sur Otto et Anna, un couple qui a dédié sa vie à la Résistance au coeur même du régime nazi. Pour autant, le film ne cherche pas non plus à parler de façon profonde de ce qui se passe dans le pays à cette époque mais bel et bien à raconter la vie de ces deux personnages. Le sujet était profondément ambitieux et Seul dans Berlin n’est pas toujours à la hauteur des attentes. Le témoignage reste touchant mais c’est bel et bien la seule chose qui reste à cette petite histoire dans la grande Histoire. Inspirée d’une histoire vraie, cette aventure romancée a parfois tendance à oublier son spectateur alors que Otto et Anna partagent des moments qui sortent complètement le spectateur du cadre. C’est sûrement ce qu’il y a de plus dommageable là dedans.

Berlin, 1940. La ville est paralysée par la peur. Otto et Anna Quangel, un couple d’ouvriers, vivent dans un quartier modeste où, comme le reste de la population, ils tentent de faire profil bas face au parti nazi. Mais lorsqu’ils apprennent que leur fils unique est mort au front, les Quangel décident d’entrer en résistance. Aux quatre coins de la ville, ils placent des messages anonymes critiquant Hitler et son régime. S’ils sont arrêtés, ils savent qu’ils seront exécutés…
L’inspecteur Escherich de la Gestapo s’intéresse bientôt à leurs actions et c’est un redoutable jeu du chat et de la souris qui s’engage. Le danger ne fait que renforcer la détermination d’Otto et Anna et leur amour. Progressivement, leur rébellion silencieuse mais profonde transforme leur vie et leur mariage...

Le côté académique de la mise en scène de Vincent Perez est à la fois un atout (pour la froideur de l’ambiance à Berlin) mais aussi une faiblesse (cette difficulté qu’a le film pour faire partager des émotions). Le réalisateur se retrouve donc un peu tiraillé entre l’amour de ses deux héros et le besoin de rester fidèle au sentiment de l’époque. Pour autant, on ne ressent pas toujours ce qui se passe à Berlin à cette époque là. On a l’impression que l’on est au beau milieu d’un endroit qui n’a pas totalement compris ce que c’était que l’Allemagne nazi. Le film ne nous fait donc que très rarement partager quelque chose, laissant de côté tout ce qui pourrait rendre Seul dans Berlin aussi intéressant. Je pense sincèrement que cette histoire aurait dû être traitée de façon différente, avec plus de punch surement, ce qui aurait donné un vrai coup de fouet à l’ensemble du film. Et je pense qu’il en avait sacrément besoin. Ce n’est pas que le rythme casse tout dans le sens où installer un climat tendu de façon longue n’est pas nécessairement un problème mais j’aurais apprécié que cela soit fait différemment. Si l’histoire de ce couple est immense, le film n’arrive pas à en faire quelque chose de grandiose. Dommage, car le sujet était intéressant et permettait d’aborder l’Allemagne nazi d’un point de vue différent, pas toujours de celui de la Résistance en France ou de l’autre côté de la Manche.

Note : 3.5/10. En bref, un film académique qui souffre d’une ambition jamais atteinte.

Date de sortie : 23 novembre 2016

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