Incorporated (Saison 1, 10 épisodes) : conspiration douce

Incorporated (Saison 1, 10 épisodes) : conspiration douce


Produite par Ben Affleck et Matt Damon, créée par Alex et David Pastor à qui l’on doit Renaissances, Incorporated est une série de science fiction dystopienne. Le genre est aujourd’hui à la mode depuis le succès d’Hunger Games au cinéma. Si l’idée de départ de Incorporated fonctionne, la saison n’en reste pas moins une déception. Syfy a flairé le bon coup, permettant d’étendre sa gamme de séries et surtout de styles différents. Le résultat n’est pas spécialement brillant à cause d’un scénario en grande partie assez peu fouillé et de personnages assez clichés. C’est dommage car je suis persuadé qu’il y avait ici de la matière pour faire beaucoup plus. Un peu comme Renaissances, le film des créateurs de la série, qui était une déception, Incorporated a surtout été gérée par Ted Humphrey (The Good Wife) et ce dernier a probablement tenté d’apporter sa propre patte à une histoire qui n’avait peut-être pas besoin de ça. Au fil des épisodes, l’ennui s’installe alors qu’un tel thriller conspirationniste basé sur une dystopie aurait dû être une série palpitante. Il ne se passe pas grand chose, au grand damne d’un téléspectateur qui était sûrement à la recherche d’une série premium, comme moi. Et là pour le coup, il a surement été très déçu. La série se situe en 2074, un temps où le Milwaukee est un paradis blanc, où le bacon coûte 600 dollars. Tout cela c’est la Green Zone.

Dans la Red Zone la famine fait rage et la planète est ravagée par la lutte des classes en grande partie à cause des changements climatiques. Si Incorporated parvient à parler de sujets qui pourraient très bien nous arriver, notamment car le monde change et que les disparités continuent de faire rage dans le monde entier, Incorporated n’est pas aussi efficace que 3%, la série brésilienne de Netflix qui prenait pour sujet quelque chose d’assez similaire dans ce qu’elle cherchait à dénoncer. Les gens de la Green Zone sont des gens à envier mais il n’y a rien de vraiment palpitant dans la vie de ces personnages. Ben Larson (incarné par Sean Teale), né Aaron, a réussi à infiltrer ce monde où tout brille alors qu’il vient de la Red Zone. Son but ? Faire tomber la Green Zone afin de pouvoir rendre à César ce qui lui appartient. Le coup du héros qui veut sauver tout le monde, on l’a déjà vu auparavant sauf que sincèrement, vous croyez vraiment que Ben Larson aurait envie de sauver tout le monde s’il était enfin dans un monde confortable, pour risquer de tout perdre ? Après tout, l’Homme de façon naturel est égoïste et pense avant tout à lui et pas aux autres. Si Incorporated se veut réaliste, elle rate ici quelque chose qu’il aurait justement été intéressant d’exploiter dans le scénario.

Fort heureusement pour nous, il n’est pas là pour se tourner les pouces mais pour chercher un vieille ami. Il est prêt à tout risquer pour ça et notamment l’opération dans laquelle il s’est lancé. Dans le but d’être un héros, il doit se mélanger avec les vilains dans la foule et tenter de faire pâle figure. Bien entendu, il y a quelques rebondissements mais Incorporated oublie à certains moments ce qu’elle veut réellement raconter et s’égare alors dans tout un tas d’idées narratives pas toujours très efficaces. Fort heureusement que le reste du casting est un brin plus efficace que Sean Teale. Ce dernier n’est pas mauvais mais n’a pas les épaules pour être le héros d’une telle série ambitieuse. On retrouve alors à côté Dennis Haysbert qui est suffisamment bon dans le rôle de Julian pour contrecarrer un peu certains problèmes narratifs de la série en parallèle. Mais Incorporated a aussi des histoires romancées à raconter et là cela commence sérieusement à se gâter. Non pas que le tout ne soit pas bon, mais disons qu’une fois de plus une série de ce genre là semble être obligée de se reposer sur de la romance de bas étage, sans grand intérêt qui ne fait pas du tout avancer l’histoire. Et ce même si Incorporated tente de nous faire croire que tout cela est nécessaire.

Si Incorporated a un potentiel, elle ne sait pas trop comment s’y prendre pour l’exploiter judicieusement et se heurte ainsi à certains problèmes narratifs. C’est dommage car en prenant son temps sur tout un tas de choses, elle laisse rapidement le téléspectateur dans un état de sommeil profond. Les premiers épisodes étaient assez médiocres voire catastrophiques pour certains. Il ne se passe rien du tout et les personnages semblent perdus au milieu d’un récit bien trop grand pour eux. Si Incorporated complète plus ou moins bien une demande en termes de séries dystopiques, elle n’est pas la série que je m’attendais à voir. Surtout que j’attendais Incorporated avec une certaine impatience et que j’ai eu énormément de mal à aller au bout. Compte tenu des audiences, je ne suis pas sûr que Syfy soit prête à lui donner une seconde chance, dommage.

Note : 4/10. En bref, une bonne idée travaillée de façon laborieuse.

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