José (Saison 1, 10 épisodes) : Jésus revient parmi les tiens

José (Saison 1, 10 épisodes) : Jésus revient parmi les tiens

OCS continue de proposer des séries originales différentes. Créée par Frank Bellocq (Le Correspondant, Amis Publics), Jean-Luc Cano (VIP Paradise), Jean-Michel Ben Soudan (Soda, Le Correspondant) et Gaël Mectoob (La Tour du Bagel), José est une série qui sort du lot. Avec un humour noir et trash (on ne compte plus le nombre de blagues urophiles), la série parvient à créer une histoire rocambolesque avec peu de moyens. Cette série fauchée s’avère être l’une des bonnes surprises françaises de 2016 et je ne m’y attendais pas du tout. Le pitch était casse gueule et parfois José casse sa pipe. Notamment car la série a des défauts, dans ses personnages, et certains clichés sont poussifs mais le tout sait nous attacher et nous faire rire. Je pense que c’est clairement ce qu’il y a de plus important ici. José ne se bride jamais et se permet alors de raconter toutes les histoires possibles et imaginables. Dès l’ouverture, la série sait nous mettre en condition mais elle sait aussi être clivante. En effet, José n’est clairement pas faite pour tout le monde et certains verront ici une relecture un peu tordue et insultante de la religion. Pourtant, avec un bon second degré, José fonctionne du début à la fin sans problème.

Individualisme, orgueil, avarice, cupidité, haine de son prochain, Dieu est excédé par les Hommes et décide, motivé par un Saint Pierre un poil à cran, de sonner le temps de l’Apocalypse ! Mais avant de balancer des boules de feu sur ceux qu’il a faits à son image, il laisse aux Hommes une dernière chance et choisit de renvoyer sur Terre… le Messie. Son fils, Jésus. Pour qu’il finisse le seul job qu’il lui avait demandé il y a de ça 2000 ans et des poussières, enlever le péché du monde. Mission que Jésus avait plutôt bien foirée en finissant en slip cloué à une croix. Jésus doit donc redescendre sur Terre pour sauver les Hommes. Sauf qu’il est moyen chaud.

Car clairement, l’idée de départ est une parodie de la religion et de ce que l’on sait de Jésus, ses apotres, le Paradis et l’Apocalypse. Bien évidemment, José se permet pas mal de blagues potaches très graveleuses (notamment le running gag de se faire pipi dessus) mais étrangement, au delà de ça il y a aussi de bonnes répliques et un message intéressant. La liberté de ton des séries OCS est clairement leur meilleur atout et José l’utilise à bon escient. Les tabous tombent, la série enchaîne alors les blasphèmes mais tout cela est fait dans un but précis. La série cherche à parodie l’humanité et à montrer tous ses travers tout en cherchant à insuffler une vraie morale derrière de façon subtile avec un ton résolument humoristique et fou. Il y a aussi l’utilisation de clichés comme le running gag autour de Piotr qui pense que les Juifs sont responsables de tous les malheurs du monde. Si cela peut choquer au premier abord, le tout est à prendre au second degré. La série ne cherche pas à se prendre au sérieux. Elle parle même de ce terroriste qui ne pouvait pas aller en Syrie car il a peur de l’avion et qui a décidé de sauver la Bretagne en faisant sauter un office du tourisme. Là aussi José s’amuse de la société actuelle et tente de détendre l’atmosphère avec un humour particulier qui lui sied bien.

Si au premier abord la stigmatisation, l’antisémitisme, le blasphème religieux, le terrorisme, etc. peuvent ne pas prêter à rire, José parvient à étrangement faire passer la pilule à sa façon. Car derrière, la série n’est pas dénuée de morale. Le héros parvient peu à peu à faire changer ses personnages en créant des miracles (un sourd muet qui va pouvoir parler et entendre, un homme en fauteuil roulant qui va marcher, José qui va ressuscité, etc.). Les créateurs de la série ont su utiliser brillamment l’un des points les plus importants de l’histoire de Jésus Christ : un homme disant être le fils de Dieu et qui s’est entouré des rejetés de la société pour changer le monde. C’est clairement ce qui se passe avec José également et je dois avouer que j’aime beaucoup le résultat. On peut également saluer la présence de Kev Adams dans le second épisode de la série (aidée par le fait que certains des créateurs de José ont travaillés sur Soda). Son apparition est pleine d’auto-dérision et j’aime beaucoup cette capacité que la série a de se moquer des conventions afin de se moquer de nous même. Car c’est clairement ce qui se passe, en reprenant tous les vices de la société actuelle.

Si au fond José n’est pas la meilleure série du monde, c’est une belle petite surprise, une sorte de pépite qui n’a pas encore démontré tout ce dont elle était réellement capable. Elle souffre par moment de personnages secondaires un peu mineurs et de certaines apparitions pas toujours efficaces, mais elle finit par devenir attachante alors le voyage vaut le coup que l’on soit religieux ou nom. Il y a vraiment quelque chose à tirer d’une telle comédie, à condition de ne pas tout prendre au pied de la lettre bien évidemment.

Note : 7/10. En bref, une étonnante comédie religieuse.

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