Critique Ciné : L'Amant Double (2017)

Critique Ciné : L'Amant Double (2017)

L’Amant Double // De François Ozon. Avec Marine Vacth, Jérémie Renier et Jacqueline Bisset.


François Ozon a un esprit torturé. Présenté en compétition au Festival de Cannes 2017, L’Amant Double est un film étrange. Assez proche de Faux Semblants de David Cronenberg, le film tire alors sur un angle un brin Hitchcockien à sa façon, sans pour autant véritablement arriver à la hauteur de ses maîtres. Ozon est plutôt intéressant dans sa façon de voir la femme, que cela soit dans des films comme Potiche ou encore Jeune & Jolie. Il y a une fascination presque hystérique chez lui qui donne ce genre d’objets, à la fois attirant mais aussi terriblement malsain. L’ombre de Cronenberg plane d’ailleurs du début à la fin de ce film, glauque et intriguant. Mais la force de L’Amant Double est d’être maîtrisé, visuellement en tout cas. Petit à petit, L’Amant Double est un film angoissant, qui nous plonge alors dans l’esprit d’une femme qui au premier abord est fragile mais qui va rapidement s’avérée être plus dangereuse que l’on ne pourrait l’imaginer. Cela faisait en tout cas un sacré bout de temps que Jérémie Renier (je dirais depuis Saint Laurent de Bonnello) ne nous avait pas livré une prestation aussi solide. Il habite son personnage que l’on croit mystérieux jusqu’au twist final qui nous révèle pas mal de choses et s’avère pour le coup efficace.

Chloé, une jeune femme fragile, tombe amoureuse de son psychothérapeute, Paul. Quelques mois plus tard, ils s’installent ensemble, mais elle découvre que son amant lui a caché une partie de son identité.

Mais le film est étrange, parfois tellement malsain qu’il est difficile de réellement juger le produit. Ozon décide alors de s’emparer de tous les codes du genre afin de tout faire, même les pires choses. Car L’Amant Double n’est pas qu’un thriller, c’est aussi un film bien plus complexe, plus psychanalyste (même si sur ce dernier point, on ne peut pas dire que cela soit l’égal de Cronenberg). Cronenberg est un homme fascinant qui sait plonger dans l’esprit de ses personnages avec une aisance que Ozon n’arrive pas forcément à retrouver ici. La comparaison ne joue pas vraiment en la faveur d’Ozon, et la fin du film donne l’impression par moment que cela a été bâclé. Fort heureusement pour le réalisateur français, L’Amant Double fascine par sa double identité, par cette fois que l’on est curieux de voir éclore et qui finit par devenir un objet étonnant. Car à la fin, L’Amant Double ne laisse pas indifférent. C’est un film qui saisi son spectateur par les tripes et ne le lâche pas jusqu’au bout. Malgré quelques passages douteux dans l’histoire, c’est Marine Vacth qui tient le film sur ses épaules et parvient ainsi à en faire un quelque chose à la fois cérébral et érotique.

Note : 7/10. En bref, un film dérangeant et séduisant à la fois. Bien entendu, il ne vaudra jamais le brillant Faux Semblants de Cronenberg, mais Ozon ne s’en sort pas trop mal malgré tout… aidé par un solide casting.

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E
J'ai adorée, deux fois je l'ai vue, j'étais chamboulée et fascinée, au point que je n'arrivais pas à decoler de mon fauteuil
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