Critique Ciné : Les Crevettes Pailletées (2019)

Critique Ciné : Les Crevettes Pailletées (2019)

Les Crevettes Pailletées // De Cédric Le Gallo et Maxime Govare. Avec Nicolas Gob, Alban Lenoir et Michaël Abiteboul.


Aujourd’hui, à l’heure où l’homophobie tue et blesse dans les rues, je pense qu’il est bien de rappeler que l’on est comme les autres et Les Crevettes Pailletées, c’est un peu comme les Gay Games face au monde, mais ici pour la France. Une façon de montrer que l’on existe, au delà des préjugés. Car le film a beau tourner en dérision le monde gay, notre vie souvent décrite comme débridée (sexuellement principalement) et en marge des autres, pour mieux démonter tout cela et en faire un joli film sur la tolérance. Le film parvient alors à exploiter tout ce qui finalement est décrit de nous pour en faire un message fort, parfois brillant, parfois beaucoup moins. Mais derrière ce film se cache de jolis moments de vie, de joie, de peine, qui en font finalement un bon film. J’ai été énormément touché, et je n’aurais jamais cru pouvoir dire un jour ça : que j’ai pleurer devant une reprise toute simple de « Boys » de Sabrina. C’est peut-être bête mais le moment est suffisamment bien fichu pour créer de l’émotion (ce dont le film manque peut-être à la mort de l’un de ses personnages à la fin). En se jouant des clichés queer, quitte parfois à vouloir trop en cocher, le film assume tout ce qu’il fait avec tellement de facilité qu’il en devient attendrissant et même relativement drôle.

Après avoir tenu des propos homophobes, Mathias Le Goff, vice-champion du monde de natation, est condamné à entraîner "Les Crevettes Pailletées", une équipe de water-polo gay, davantage motivée par la fête que par la compétition. Cet explosif attelage va alors se rendre en Croatie pour participer aux Gay Games, le plus grand rassemblement sportif homosexuel du monde. Le chemin parcouru sera l’occasion pour Mathias de découvrir un univers décalé qui va bousculer tous ses repères et lui permettre de revoir ses priorités dans la vie.

Les Crevettes Pailletées c’est aussi un divertissement léger qui raconte la tranche de vie de chacun des personnages, avec ce que cela peut avoir parfois d’amusant (le premier amour et le coeur brisé) mais aussi de particulièrement éprouvant (la maladie de l’un des personnages). Mais le film sait facilement faire oublier ses défauts grâce à tout un tas de jolies surprises qui ne sont pas sans rappeler un joyeux mélange entre Le Grand Bain et Priscilla folle du désert. Si les poncifs sont là, la mise en scène est suffisamment correcte et colorée pour rendre l’aventure réaliste. D’autant plus que Les Crevettes Pailletées est un hommage aux vraies « Crevettes Pailletées » (une équipe de waterpolo qui a réellement existé). Chacun des personnages apporte son petit truc au récit, ce qui permet de s’attacher finalement à tout le monde, même au gay qui vieilli et devient de plus en plus aigri, sûrement celui qui porte le mieux les couleurs du message que le film veut faire passer (tout en s’amusant aussi de ce qu’il peut être dans la première partie du film). Les Crevettes Pailletées est donc un film important pour prouver à la France que nous ne sommes pas des folles, des « PD », etc. mais des êtres humains comme tout le monde avec des rêves plein la tête et l’envie de croquer la vie à pleines dents.  

Note : 7.5/10. En bref, une belle surprise légère et amusante, avec un brin d’émotion qui surgit à certains moments inattendus.

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