The Good Fight (Saison 3, 10 épisodes) : aux armes citoyens

The Good Fight (Saison 3, 10 épisodes) : aux armes citoyens

Cette saison 3 de The Good Fight était très étrange. Disons qu’elle a mis pas mal de temps à démarrer (je dirais trois épisodes) et que l’obsession pour Donald Trump que les créateurs de la série peuvent avoir est par moment un brin too-much. Pour autant, la saison a tout de même su proposer des intrigues intéressantes, qui rappellent aussi les belles heures de The Good Fight. Notamment la bataille pour l’égalité des salaires au sein du cabinet. L’égalité des sexes et l’égalité des chances face à la race est quelque chose qui a tenu énormément The Good Fight à coeur cette année, comme les années précédentes d’ailleurs, et je dois avouer que cela m’a fasciné. La façon dont les personnages du cabinet évolue permet aussi à la série de grandir et d’apprendre de certaines de ses erreurs.

Diane et son obsession pour Trump
C’est l’une des intrigues les plus étranges mais qui finalement se rattrape sur la fin de la saison. A la fois car les King semblent avoir une vraie haine pour Donald Trump, mais aussi car la série va temporiser son propos à l’issue de la saison. Diane rejoint un groupe au début de la saison qui veut combattre Trump et éviter un seconde mandat. Dans sa critique politique, la série s’amuse et l’on a par moment alors l’impression que les King veulent faire au sein de cette saison 3 de The Good Fight la saison 2 de Braindead qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de faire. C’est amusant dans un sens mais Diane perd alors un peu de sa superbe dans la première partie de la saison, embourbée dans une intrigue qui semble réellement piétinée. Pour autant, quand elle commence à questionner les intérêts de ce groupe qu’elle a soutenu, les choses deviennent alors plus palpitantes et la métaphore de la fin du monde dans le dernier épisode de la saison est peut-être un brin too-much (mais au fond, la saison a enchainé les intrigues too-much parfois) mais elle colle parfaitement avec l’image que la saison veut se donner. Diane gagne tout de même des points grâce à sa relation avec Kurt. Ce dernier est vraiment délicieux à suivre dans chacune de ses interactions avec celle qu’il aime, mais également quand il entreprend de l’aider.

Si parfois on peut regretter que The Good Fight laisse Diane perdue au milieu de ses aventures anti-Trump, la seconde partie de la saison permet aussi de questionner les intérêts qu’elle a dans cette histoire. Après un entrainement ridicule au lancé de hache (qui n’a vraiment rien donné d’intéressant en termes de développement narratif), la série permet tout de même aussi de développer la relation entre Diane et Liz, notamment car l’une est obsédée et l’autre tente de raisonner son amie. L’obsession de Trump a en partie gâché mon plaisir par moment car à vouloir trop en faire, les King ont un peu laissé de côté ce qui rendait Diane intéressante. Fort heureusement, Christine Baranski a un vrai talent d’actrice et permet de donner à certaines intrigues mineur un vrai charme qui change de ce que les débuts de saison pouvaient être.

L’égalité pour tous
La saison poursuit aussi le travail fait dans les saisons précédentes et cette fois-ci avec la question d’égalité. Si auparavant c’était sûrement une question d’égalité entre les hommes et les femmes, cette année la série s’engage dans une direction plus raciale. En voulant l’égalité entre les blancs et les afro-américains, la série parvient à développer une vraie histoire passionnante sur les salaires, avant de plonger au coeur d’autres problèmes au sein du cabinet. Tout commence quand Jay découvre qu’il gagne moins que sa collègue alors qu’il a une ancienneté dans le cabinet qui le rend donc plus légitime. Cette intrigue est probablement à mes yeux l’un des meilleurs épisodes de la saison, où l’on retrouve la vraie énergie narrative et un élan créatif intéressant. Tout cela permet de créer un vrai débat au sein du cabinet et donc de questionner aussi les personnages sur la place qu’ils ont en fonction de leur race. Si le fond du problème n’est pas racial, la série s’amuse donc avec cette histoire pour mieux défendre les droits de chacun. Tout cela va se poursuivre lorsque Maia devra être virée du cabinet, afin de donner un exemple à tout le monde.

Maia Rindell
L’évolution de Maia dans The Good Fight est elle aussi intéressante. Cette année la série décide de chambouler sa vie de façon à créer de nouvelles intrigues pour la saison prochaine. C’est donc dans les deux derniers épisodes, dans son association avec Blum que Maia va réellement montrer les crocs et donc qu’elle n’est pas là pour rester dans l’ombre. Rose Leslie est parfaite dans la peau de ce personnage que la vie à forger. Son licenciement de Boseman/Reddick/Lockhart permet de lui donner de l’élan pour nous montrer aussi d’autres facettes de la justice aux Etats-Unis (et notamment les call-center d’aide juridique dont l’unique et seul but n’est pas de défendre réellement les gens, seulement de leur prendre tout leur argent). Son association avec Blum dans l’avant dernier épisode de la saison peut sembler étrange mais c’est finalement la meilleure chose que The Good Fight pouvait faire. Les deux ont la rage (surtout contre le cabinet concurrent) et l’idée m’amuse. Si la prochaine saison décide de créer une vraie guerre des cabinets d’avocat, alors je pense que cela pourrait donner quelque chose qui se rapproche plus de ce que The Good Fight était au départ. Reste cependant que Trump est toujours Président, donc je doute qu’ils changent totalement le cap.

L’arrivée de Michael Sheen sous les traits de Roland Blum
Michael Sheen (Masters of Sex) est l’atout maître de la saison. Il permet aussi à The Good Fight de rester proche de la justice dans ses errances politiques douteuses. Sa façon de casser les codes de la justice et du métier permet aussi de donner un côté plus funky à la série, rappelant à la fois les débuts de la série, mais aussi sa grande soeur The Good Wife. Michael Sheen est extravagant et Blum un personnage trépidant qui aura permis aux King de revenir à leurs premiers amours. Le fait que le dernier épisode de la saison se concentre en grande partie sur lui n’est probablement pas anodin et donne réellement envie de voir une saison 4 (qui a déjà été commandée par CBS).

Dans le reste de la saison, les relations entre les personnages continuent elles aussi de faire les beaux jours de The Good Fight. Notamment celle d’Adrian et Liz. J’ai beaucoup aimé les questions que la série se pose à la fin de la saison sur les deux personnages et leur relation. Il en va de même pour Marissa et sa relation avec Lucca ou encore l’évolution de cette dernière (à qui le scénario donne du fil à retordre quand la question est de savoir si elle est « assez afro-américaine ou pas »). En revenant sur des principes plus juridiques (notamment le cas Blum poursuivant en justice le cabinet), ou encore le développement sous jacent de la vie de chacun de ses personnages de façon méthodique. Si le dernier épisode exploite le miroir de l’apocalypse comme une façon intéressante de montrer que les 3 saisons que l’on a vécu sont la fin d’un premier chapitre, alors je suis pour voir la suite de la série. Surtout que le cliffangher de fin, revenant sur une intrigue particulièrement ennuyeuse de la saison, pourrait alors redonner un certain éclat à un enjeu douteux qu’est celui de l’obsession Trump.

Note : 8/10. En bref, si la saison a mis du temps à décoller, elle n’en reste pas moins particulièrement brillante dans sa façon de développer les personnages et de rappeler aussi les combats qui mènent les King au travers de leur travail.

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