Castle Rock (Saison 2, épisodes 1 à 3) : Run Misery, Run

Castle Rock (Saison 2, épisodes 1 à 3) : Run Misery, Run

Jolie surprise de l’an dernier, Castle Rock est de retour. Pas nécessairement pour nous jouer le meilleur des tours même si l’arrivée de Lizzy Caplan, et son rôle, apportent un vent de fraicheur bienvenu dans la série. Pourtant, ces trois épisodes ruminent des trucs sans jamais en faire dégorger quoi que ce soit. Pourtant, il y a quelque chose d’intéressant dans cette saison : l’introduction de Annie Wilkes, incarnée par Lizzy Caplan. Si vous connaissez Misery (le film comme le livre), vous connaissez Annie. C’est le personnage incarné par Kathy Bates dans le film du même nom. La perspective de la voir torturer et kidnapper son auteur préféré me fascine, mais je me demande ce que la saison compte faire avant d’en arriver là. Pourquoi ? Car Castle Rock ronronne énormément dans ces trois premiers épisodes et a du mal à faire décoller la fusée. Si au fond cela sert de "prequel" à Misery, j’ai encore des doutes sur les perspectives à attendre.

Cette saison 2 va la voir prendre des médicaments car elle est folle, la voir tuer quelqu’un, et sûrement d’autres personnes par la suite. L’introduction de « Let the River Run » était pourtant de bonne augure et même si globalement la série reste fluide, il manque pas mal de choses. Sa confrontation avec Ace Merriil dans la cuisine est l’un de ces grands moments que j’adore. Tuer quelqu’un avec une cuillère à glace ? Sincèrement ? Il fallait l’imaginer celle là et le moment est aussi terrifiant que fascinant. Car cela fait justement partie de ces petites trouvailles que Castle Rock réussie à faire fonctionner. Joy, la fille d’Annie, est l’opposée de tout ce que l’on a pu voir précédemment dans Misery. Et du coup, je me demande ce qu’il adviendra de ce personnage (qui n’est pas dans le livre). Mais Castle Rock aime les références à l’univers de King et l’accident d’Annie et Joy dans le premier épisode n’est pas sans faire penser à l’accident de l’écrivain au début du livre.

La série nous raconte aussi le passé d’Annie, ce qui permet de donner de la substance au personnage tout en poursuivant l’évolution de la saison. La série parle aussi de l’immigration somalienne dans le Maine, ce qui attache aussi la série un peu plus à notre époque. Mais par chance, Castle Rock ne cherche pas vraiment à faire de la politique et tout cela est plus ou moins bien relégué au second plan, ce qui est d’une certaine façon rassurant. Lizzy Caplan de son côté me fascine dans sa façon de trouver le bon équilibre de son personnage. Elle peut incarner Annie qui tente de combattre ses peurs et de se contrôler et Annie qui pète des câbles (comme quand elle tue Ace). Quant à son moment de la fin du premier épisode, il y a un côté ultra comique qui pourrait faire penser à Fargo plus qu’à Castle Rock. La saison semble aussi chercher à contrebalancer pas mal de choses par rapport à la saison précédente, cherchant une nouvelle façon de s’inventer et de changer légèrement le ton.

C’est rapide, intelligent, avec des moments de tension comme il faut.

« New Jerusalem » est un peu moins dense que le premier épisode. Peut-être car l’on passe outre la surprise du premier épisode (et je ne savais pas en regardant Castle Rock cette année que le personnage central serait l’héroïne de Misery). Bien entendu, dès le début de ce second épisode, la série nous offre plus ou moins ce qui est une référence au roman Salem de Stephen King. Car l’on parle de sorcières, satanistes, enfin comme vous voulez. Pop Merrill vous aidera sûrement à comprendre. Castle Rock est toujours très attachée aux références à l’oeuvre de Stephen King et tous ces petits easter eggs sont aussi le vrai ciment de la série. Mais la scène d’ouverture ressemble clairement à celle d’un film d’horreur des années 80, ou de Session 9 pour ceux qui connaissent.

J’apprécie aussi avec ce second épisode encore plus la prestation de Lizzy Caplan, alors que cette dernière apporte plus de nuance au personnage. Peut-être aussi car elle se met petit à petit à l’aise sous les traits d’Annie Wilkes. La famille Merriill est un angle intéressant de la saison mais qui parfois me fait penser à certaines heures pas toujours brillantes de Bates Motel. On sent que tout cela est créé pour offrir d’autres perspectives à la saison et à son histoire mais ce n’est pas ce que je préfère encore. Tout cela quand d’autres personnages ne sont pas suffisamment exploités, comme Nadia par exemple qui méritait à mon sens une place plus important. Ou Abdi. Ce dernier est un personnage fascinant et la performance de Barkhad Abdi a de quoi offrir de belles scènes à Castle Rock mais la série rechigne encore à tout montrer d’un coup et se réserve surement des trucs pour la suite.

Enfin, cette petite salve s’est achevée avec « Ties That Bind ». J’aime bien le fait que Hulu nous offre trois épisodes pour mieux cerner la saison 2 car au final, en se basant sur une seule aventure, l’ensemble n’aurait pas été aussi captivant qu’il n’a pu l’être pour moi avec les trois épisodes. Le face à face entre Annie et Joy au sujet de Ace est là aussi intéressant, de même que les aventures de Joy avec ses nouveaux amis de Castle Rock à la recherche d’un corps.

Quand Annie raconte qu’elle a tué Ace, elle ne peut trouver une seule preuve. Pourquoi ? Car elle a tellement bien nettoyé derrière elle. Je ne serais pas surpris que Castle Rock cherche une façon de créer un twist autour de la mort de Ace, peut-être en couplant cela aux conditions psychologiques du personnage. Car au cours de ces trois épisodes, on voit Annie perdre la notion du temps, oublier des choses (et notamment ses souvenirs). L’hésitation d’Annie face à sa fille pour lui parler du meurtre est intéressant et cette saison me fait parfois penser à Bates Motel, en aussi bien dans un sens. Moins palpitant dans d’autres. Peut-être aussi car Norman Bates est plus fascinant que Annie Wilkes.

Par ailleurs, Paul Sheldon n’est toujours pas un personnage dans Castle Rock (pour le moment). Mais j’ai hâte de le rencontrer dans la série. Si les scénaristes sont malins, ils vont ajouter ce personnage emblématique à un moment donné. Mais cet épisode décide de faire d’autres références, comme Annie attachée à son lit qui n’est pas sans rappeler Gerald’s Game (où l’histoire de cette femme, attachée à son lit pour un jeu sexuel et dont le mari décède brusquement d’une crise cardiaque).

Au final, j’ai assez hâte de voir la suite même si je m’attendais à un début de saison plus frénétique. L’ensemble reste suffisamment efficace pour créer l’envie, sans parler des références que je recherche à chaque épisode et dont certaines ont du me passer sous le nez.

Note : 6/10. En bref, début de saison qui prend son temps.

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