Critique Ciné : Doctor Sleep (2019)

Critique Ciné : Doctor Sleep (2019)

Doctor Sleep // De Mike Flanagan. Avec Ewan McGregor, Rebecca Ferguson et Kyliegh Curran.


Pour avoir lu le livre de Stephen King, je dois avouer que cette suite de Shining n’avait pas vraiment de secrets pour moi. J’étais donc curieux de voir comment Mike Flanagan (The Haunting of Hill House, Jessie) allait adapter ce nouveau chapitre. Stephen King déteste l’adaptation que Stanley Kubrick a fait de son Shining, alors le but de Doctor Sleep était dans un premier temps de réconcilier Stephen King avec le cinéma autour de cette franchise. Alors qu’il s’est exercé à la perfection avec The Haunting of Hill House, la série d’horreur fantastique qu’il a créé pour Netflix, Mike Flanagan adapte Doctor Sleep en jouant le rôle de médiateur. Il reprend alors des éléments cultes du film de Kubrick tout en soignant la façon dont le livre Doctor Sleep de King a été écrit. On ne pouvait pas faire oublier le décor de l’Overlook et son côté ultra symétrique. De ce fait, dès le début du film, le spectateur est replongé directement dans le Shining que King déteste, pour mieux dérouler la suite de l’histoire intelligemment par la suite et alors faire les yeux doux à Stephen King. Si l’ensemble fonctionne correctement, certains moments prennent bien trop de temps et laissent alors une sorte d’impression de flottement. Si l’histoire est passionnante dans le livre, le film laisse certains moments flotter sans chercher à les rendre plus palpitants.

Encore profondément marqué par le traumatisme qu'il a vécu, enfant, à l'Overlook Hotel, Dan Torrance a dû se battre pour tenter de trouver un semblant de sérénité. Mais quand il rencontre Abra, courageuse adolescente aux dons extrasensoriels, ses vieux démons resurgissent. Car la jeune fille, consciente que Dan a les mêmes pouvoirs qu'elle, a besoin de son aide : elle cherche à lutter contre la redoutable Rose Claque et sa tribu du Nœud Vrai qui se nourrissent des dons d'innocents comme elle pour conquérir l'immortalité. Formant une alliance inattendue, Dan et Abra s'engagent dans un combat sans merci contre Rose.

Au delà de ça, Doctor Sleep est une oeuvre fascinante. Pour avoir adoré le livre, je dois avouer que la façon dont Mike Flanagan l’adapte est réussi. Pas brillant, mais réussi. Le but est donc ici dans un premier temps de raviver la flamme du film de Kubrick pour tenter de se réapproprier au mieux cette adaptation culte et ainsi parler des problèmes de l’imaginaire du héros. Certaines astuces de mise en scène permettant de justement reprendre le film de Kubrick ne sont pas forcément les meilleurs choix, mais le regard neuf permet réellement de joindre deux oeuvres bout en bout. Notamment lorsque Shelley Duvall apparait effrayée derrière la porte pendant que son mari, hache à la main, tente d’entrer.

Si l’on s’en tient donc uniquement au livre de King, Doctor Sleep, alors je dois avouer que l’adaptation est plutôt réussie même si parfois on a l’impression que la suite n’est pas forcément logique et perd aussi le côté claustrophobe de l’oeuvre originale. Mais le livre est fait de cette façon. Ewan McGregor de son côté brille par sa façon de donner vie à Danny version adulte (alors que sa version enfant reste l’une des plus cultes du cinéma américain). Doctor Sleep n’est pas forcément un chef d’oeuvre non plus, mais le travail fait sur The Haunting of Hill House se retrouve ici dans la façon de mettre en scène l’horreur et le fantastique. Il y a donc pas mal de jolies choses, d’autres qui laissent parfois pantois (reprendre des plans du film Shining de Kubrick) mais sans briller, Doctor Sleep saura séduire les inconditionnels comme moi de l’univers de Stephen King.

Note : 6.5/10. En bref, adaptation réussie mais le terrain n’est pas toujours facile à apprivoiser.

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