#blackAF. (Saison 1, 8 épisodes) : Kenya et son nombril

#blackAF. (Saison 1, 8 épisodes) : Kenya et son nombril

Kenya Barris, créateur de black-ish (et ses spin off grown-ish et mixed-ish sur ABC) a conclut un deal avec Netflix pour créer de nouvelles séries. #blackAF est sa toute première création pour le géant du streaming et le moins que l’on puisse dire c’est que dès l’introduction il décide de faire de celle-ci une série méta. Et en plus nous avons Rashida Jones (Parks & Recreation) dans le rôle de sa femme. Dans le fond, #blackAF c’est un peu black-ish mais avec son créateur, Kenya Barris. Etant donné que je suis un grand fan de black-ish (et que globalement j’aime bien ses spin off), on retrouve le ton assez politique et social sur les afro-américains qui a toujours été l’une des forces de la comédie de Kenya Barris. La façon dont cette série « documentaire » racontée du point de vue de la fille-fiction de Kenya nous introduit des images du passé (comme black-ish en somme) est parfait pour nous rappeler ce même style qui avait fait le succès de la comédie de ABC. Cela ne veut pas dire que #blackAF est parfaite non plus. On est ici face à un créateur qui fait un peu comme Larry David, en version afro-américaine avec son propre style. C’est un concept qui n’est pas le plus original du monde mais qui parvient tout de même à jouer le jeu grâce à des idées et des trouvailles. 

 

La série présente une approche irrévérencieuse mais qui se veut honnête en matière de parentalité.

 

Kenya Barris incarne donc une version fictive et exagérée de lui-même, le producteur à succès de black-ish avec dans le rôle de sa femme Rashida Jones. La série, on la découvre donc du point de vue de sa fille adolescente (incarnée par Iman Benson) qui produit un documentaire. Peut-être que c’est là où #blackAF ne fonctionne pas aussi bien que l’on ne pourrait le souhaiter. Cette approche rend rapidement #blackAF un peu trop artificielle alors que la série aurait pu être faite autrement, sans étaler autant le pognon. On ne ressent pas forcément le côté authentique que pouvait avoir les interviews des personnages de Modern Family par exemple. Dans cette dernière, les personnages (et surtout les parents) disent constamment des trucs qui sont là pour contredire ce que l’on a pu les voir faire. La présence de Steve Levitan dans le premier épisode pourrait être une sorte de jeu de passe-passe entre les deux créateurs et producteurs, sauf que cela ne fonctionne pas du tout. Car le point de vue de ces deux créateurs est totalement différent. 

 

On retrouve cependant des thématiques qui sont chères au créateur et notamment le constant besoin de ses héros d’affirmer leur identité constamment. On l’a vu avec le héros de black-ish et on le voit ici avec Kenya Barris lui-même. Il y a tout de même dans ces huit épisodes quelques bons moments qui font tout l’intérêt de #blackAF. J’ai bien aimé le résultat, même s’il est perfectible et qu’il y a encore des ajustements à faire sur la forme, mais aussi dans le fond qui est parfois un peu trop « regardez tout le pognon que je balance de partout ». Cette série est aussi une occasion pour le créateur d’envoyer un message à ABC. Quand il a quitté ABC, Kenya Barris avait subit quelques censures de la part du network, sûrement dans le but de ne pas froisser Donald Trump. Il est donc allé vers Netflix qui lui permet de faire tout ce qu’il veut, sans la censure dont il a été victime. Pourquoi pas…

 

La liberté dont il peut faire preuve avec #blackAF se ressent, ce qui est une bonne chose, mais il n’aurait peut-être pas dû grossir autant les traits par moment. Kenya Barris est alors sans filtre tout au long de cette saison, plutôt honnête, malgré le fait que pour créer de l’humour #blackAF doive se travestir en quelque chose d’exagéré. C’est là où il y a un défaut : la volonté d’être authentique qui est souvent bousculée par le besoin de faire de l’humour en exagérant les traits de sa propre vie. Sans parler des ressemblances avec black-ish qui donnent aussi l’impression que Kenya Barris est incapable de créer une série totalement nouvelle qui peut ressembler à autre chose. Mais black-ish est pour moi l’une des meilleures comédies de ces dernières années et #blackAF c’est plutôt drôle et audacieux sur certains points, un peu comme Curb your Enthusiasm face à Seinfeld. 

 

Le seul problème dans #blackAF c’est qu’il y a énormément d’échos et de répétitions : des thématiques qui ont déjà été explorée dans des épisodes de black-ish se retrouvent une nouvelle fois écrites ici. Les dynamiques entre les personnages sont elles aussi assez similaires, ce qui permet tout de même de tout de suite accrocher un téléspectateur qui a déjà aimé le style du créateur. C’est juste que la proposition aurait pu être un peu plus originale. 

 

Note : 5.5/10. En bref, un brin répétitif par rapport à black-ish mais honorable malgré tout. J’aime le style de Kenya Barris et le côté meta a plutôt bien fonctionné ici. 

 

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