Critique Ciné : La Terre et le Sang (2020, Netflix)

Critique Ciné : La Terre et le Sang (2020, Netflix)

La Terre et le Sang // De Julien Leclercq. Avec Sami Bouajila, Carole Weters et Eric Ebouaney.

 

Je pense que Julien Leclercq s’est dit qu’il y avait plus d’argent à faire avec Netflix pour ses films qu’avec une sortie au cinéma. Surtout que Netflix est généreuse sur les moyens. D’ailleurs, son prochain film (Sentinelle avec Olga Kurylenko) sera également pour Netflix. En nous offrant un récit brut, sans fioritures, Julien Leclercq fait un film d’action brutal et dur, qui n’a pas froid aux yeux mais surtout se permet tout afin de sortir des carcans habituels du film d’action. La Terre et le Sang ressemble alors à une sorte de western moderne entremêlé avec un côté un brin polar sur les bords. Afin de se rapprocher du côté bestial de l’Homme, le film nous plonge dans une scierie située au beau milieu d’une forêt elle aussi stricte (tous les arbres sont droits et semblent être identiques), ce qui permet de nous rapprocher de la nature. C’est pourquoi La Terre et le Sang se permet des scènes sanglantes (sans pour autant faire de l’hémoglobine un élément narratif en soi, c’est uniquement la violence des morts qui sert l’histoire). Côté mise en scène, c’est efficace, plutôt soigné, ce qui permet de ne pas s’ennuyer non plus.

 

Après sa fille de 18 ans Sarah, sa scierie familiale représente toute la vie de Said. Pendant des années, il a difficilement maintenu à flot son entreprise, principalement pour ses employés, tous des anciens détenus et jeunes en réinsertion ; jusqu'au jour où l'un d'eux se sert de la scierie pour cacher une voiture bourrée de drogue. Lorsque le cartel auquel elle appartient débarque dans la scierie, Saïd et Sarah vont devoir tout faire pour la protéger. Ils ont un avantage : cette scierie c'est leur terre, ils en connaissent les moindres recoins…

 

Sami Bouajila qui n’est pas à son premier coup d’essai avec le réalisateur (dont je ne suis pas forcément le plus grand fan habituellement), démontre une fois de plus à quel point il peut tout jouer, notamment ce personnage qui pourrait être un croisement entre ce qu’il a déjà fait dans Leclercq et un vieux briscard comme Liam Neeson dans Taken. La mise en scène ajoute aussi habilement certains éléments comme la surdité de la fille, Sarah. Dès que c’est de son point de vue que le film raconte l’histoire, alors nous sommes sourds, comme elle. Je trouve ce genre de moments réellement malins et cela permet de créer d’autant plus ce sentiment d’oppression du récit. Sofia Lesaffre permet aussi d’ajouter dans ce récit âpre et brutal un peu de tendresse par l’innocence de son jeu et de son personnage. La Terre et le Sang est donc une réussite à laquelle je ne m’attendais pas, surtout compte tenu du paysage Netflix habituel en termes de films. Et en plus c’est français alors je ne vais pas bouder mon plaisir. Dommage que cela soit aussi court. 

 

Note : 7.5/10. En bref, une belle surprise d’un réalisateur qui se permet tout pour soigner son propos. Sami Bouajila explose l’écran. 

 

Date de sortie : 17 avril 2020 - Directement sur Netflix

 

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