Critiques Séries : P-Valley. Saison 1. Episodes 1 et 2.

Critiques Séries : P-Valley. Saison 1. Episodes 1 et 2.

P-Valley // Saison 1. Episodes 1 et 2. Perpetratin’ / Scars.

 

Le monde du striptease, je dois avouer que j’en connais un rayon. Du moins, de ce que l’on en fait en France. Non je ne suis pas un stripteaseur mais disons que je baigne dans cet univers depuis plus de cinq ans maintenant. Alors quand on m’annonce une série qui parle de cet univers si particulier, souvent mal vu, je suis plus que curieux. Pour autant, P-Valley n’est pas forcément une série sur le monde du strip-tease car si cela reste l’un des sujets, elle parle plus de la place de la femme et notamment des femmes afro-américaines. La série est nuancée, soignée et plutôt intelligente dans sa façon de dépeindre le portrait de ces femmes au delà de ce qu’elle pratique (la pole dance). Katori Hall, qui a déjà été reconnue par la profession grâce à un prix, nous plonge donc ici dans un univers peu connu et peu exploité sur le petit écran. En naviguant dans la vie de ces femmes entre le club et leurs vies personnelles, P-Valley humanise rapidement les rapports que chacune de ces femmes entretiennent, avec les galères du quotidien que cela peut amener par moment. Karena Evans met tout cela en scène avec un attrait particulier pour les couleurs néons (on lui doit notamment les clips « God’s Plan » et « Nice for What » de Drake). 

 

Au fin fond du delta du Mississippi se trouve une oasis de paillettes au milieu de trajectoires humaines violentes où la beauté peut-être difficile à trouver. Chaque épisode retrace l’histoire kaléidoscopique d’un petit club de strip-tease où des personnages hauts en couleur franchissent ses portes, qu’ils soient brisés par la vie, plein d’espoir ou complètement perdus.

 

L’histoire nous est introduite par Autumn (incarnée par Elarica Johnson) qui commence à travailler au Pynk après avoir gagné un concours de booty-shake. Elle veut fuir un passé qui l’a brisée (et les flashbacks sont là pour nous en donner quelques bribes). Si l’on ne sait pas encore après deux épisodes où P-Valley veut nous emmener avec le personnage, elle reste celle qui nous fait voyager au coeur de la série au fil des épisodes. L’autre personnalité forte de ces deux épisodes c’est Uncle Clifford (incarné par Nicco Annan), le patron du Pynk. Peu conformiste, ce personnage haut en couleur s’impose rapidement et n’est pas sans fait écho à mes yeux à l’un des personnages fétiches de tous dans True Blood : Lafayette. Peut-être est-ce cette ambiance poisseuse du Mississippi qui ne fait qu’appuyer tout cela à mes yeux mais je dois avouer qu’il y a un air. Avec un casting plutôt large que l’on est amené à découvrir petit à petit, P-Valley se lance dans une aventure avec sérénité et surtout intelligence. La façon dont la vie personnelle de chacun est dépeinte permet de donner envie d’en savoir plus. 

 

De plus, P-Valley fait attention à rendre son monde réaliste. Que cela soit dans l’écriture ou dans la mise en scène, tout est fait pour que l’on ait l’impression d’être plus proche d’une sorte de documentaire. Car la série implique aussi le téléspectateur dans son récit et ne cherche pas à le voir en voyeur. Le but n’est pas de nous poser des personnages et les paillettes pour nous en mettre plein les yeux, mais aussi de raconter les travers de l’univers de ces femmes et je dois avouer que c’est plutôt magnifique. 

 

Note : 8.5/10. En bref, une introduction fascinante à un univers mélangeant paillettes et vies en lambeaux de ces femmes afro-américaines qui tentent de s’en sortir. 

Disponible prochainement sur Starzplay.

 

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