Tout Simplement Noir // De Jean-Pascal Zadi et John Wax. Avec Jean-Pascal Eadi, Fary et Caroline Anglade.

Après Le Crocodile du Botswanga, Jean Pascal Zadi est de retour pour de nouvelles aventures. En s’inspirant de sa propre existence, Jean Pascal Zadi parvient à délivrer un récit assez étonnant qui m’a laissé à la fin pantois. Tout n’est pas forcément drôle mais il y a une vraie réflexion, notamment sur le racisme (et ce qui fait que l’on est raciste ou non, même au sein de sa propre communauté). Avec l’aide de Fabrice Eboué et Amel Guemra, Tout Simplement Noir parvient à délivrer quelque chose de piquant, qui touche où ça fait mal tout en restant malgré tout suffisamment correct pour ne pas insulter qui que ce soit car la morale de Tout Simplement Noir c’est que tout le monde est égaux et que l’égalité doit parfois aussi se gagner par le respect de l’autre. J’aime l’idée de traiter d’un tel sujet par des situations aussi absurdes que celles qui animent justement le film. Jean Pascal Zadi parvient à nous faire ressentir l’investissement qu’il a mis en oeuvre avec ce film. Que cela soit devant ou derrière la caméra, il y a quelque chose d’artistiquement intéressant qui parvient finalement à le rapprocher de son homologue américain Sacha Baron Cohen.

JP, un acteur raté de 40 ans, décide d’organiser la première grosse marche de contestation noire en France, mais ses rencontres, souvent burlesques, avec des personnalités influentes de la communauté et le soutien intéressé qu’il reçoit de Fary, le font osciller entre envie d’être sur le devant de la scène et véritable engagement militant...

Certaines scènes sont hilarantes. La façon dont Fabrice Eboué et Lucien Jean Baptiste font preuve d’auto-dérision me fascine. Ils jouent ici des figures exagérés d’eux-mêmes, critiquants leurs films respectifs (avec un oeil finalement critique intéressant car tout est fait avec intelligence) tout en créant l’une des meilleures scènes du film par la même occasion. Avec l’angle du mockumentary, Tout Simplement Noir parvient aussi à rendre son propos plus crédible et proche du spectateur. Il y a par l’absurde de tout un tas de situation une critique du communautarisme qui permet justement d’aller plus loin que ce que tout le monde imaginer. Alors certes, Tout Simplement Noir n’a peut-être pas choisi le bon timing (en plein mouvement Black Lives Matter) pour sortir mais il soulève tout de même une question importante qui est celle de l’égalité qui se joue dans tous les camps et pas seulement du côté de ceux qui sont opprimés. En voulant critiquer cela, Tout Simplement Noir parvient à créer des situations grotesques mais amusantes avec une forte envie de faire prendre conscience aux autres quelque chose. 

Note : 6.5/10. En bref, une comédie inventive par l’absurde. 

Date de sortie : 8 juillet 2020