Zero est la dernière création originale italienne de Netflix et au premier abord c’est fauché et pas toujours brillant mais avec un récit simpliste, des personnages attachants et malgré le côté capillotracté des intrigues nous avons une agréable surprise. Menotti (On l’appelle Jeeg Robot) mélange dans Zero plusieurs ingrédients qui se marient assez bien. On a ainsi l’impression d’avoir une sorte de Misfits dans les jupons de Suburra mais tout en gardant des histoires faciles à suivre et à comprendre. Zero ne cherche pas la complexité mais à délivrer un divertissement facile. Ce qui donne envie avec Zero c’est avant tout la présentation de la série et le premier épisode est suffisamment dynamique et accrocheur pour rapidement nous introduire l’histoire. On est alors en même pas trente minutes mis dans le bain de ce qui nous attend tout au long de la saison : Omar est capable de devenir invisible et lui et ses amis vont chercher à en profiter d’une façon ou d’une autre.

Omar est un garçon timide qui vit à Barrio, un quartier de Milan. Un jour, il découvre qu'il possède l'extraordinaire pouvoir d'invisibilité. Il aimerait s'en défaire mais se retrouve, à son corps défendant, à devoir l'utiliser pour sauver ses proches. Au fil de ses aventures, Omar découvrira l'amitié de Sharif, Inno, Momo et Sara, et peut-être même l'amour.

Au delà du fait que Zero a un twist fantastique avec des personnages qui ont des pouvoirs, c’est avant tout une série qui vient parler de la gentrification de quartiers italiens où les riches montent en épingle des stratégies afin que les quartiers soient nettoyés. D’un côté Zero raconte les liens qui unissent les personnages dans ce quartier où l’argent ne coule pas à flot mais où chacun cherche à gagner son pain : la famille, l’amitié, les liens dans la communauté, tout est là afin de nous attacher aussi rapidement aux personnages. Zero n’est pas parfaite et du coup l’émotion a énormément de mal à se faire ressentir mais il y a pas mal de bons ingrédients qui permettent au récit de ne pas trop tourner en rond. La saison 1 de huit épisodes accélère rapidement afin de ne pas passer trop de temps sur des éléments ennuyeux. On sent que le but des scénaristes est de rapidement nous dire où nous en somme et où l’on va pouvoir aller.

Le casting est parfois un peu trop médiocre pour le sujet que les scénaristes traitent. C’est dommage car cela gâche en parti le plaisir que l’on peut prendre. Les aventures de Zero/Omar sont touchantes. C’est un jeune ado comme tout le monde (en dehors du fait qu’il a un pouvoir d’invisibilité). L’introduction des personnages se fait donc très rapidement et sans contexte mais ce qui fait finalement l’intérêt de cette petite série c’est la façon dont Zero parle de sujets de société avec un angle différent. Zero n’est pas la type série sociale que l’on voit germer dans tous les pays depuis des années. Par moment, le casting médiocre gâche un peu le plaisir mais je ne serais pas contre une saison 2 de Zero. La série a ses défauts qui ne sont pas toujours problématiques pour suivre l’aventure sans déplaisir.

Du coup, si vous cherchez une série parlant de gentrification, d’immigration (ajoutez à cela un joueur de foot professionnel qui cherche sa famille), de vie de quartier avec ses bons comme ses mauvais côtés, alors Zero est clairement faite pour vous. C’est d’ailleurs pour ce côté très social que Zero ressemble énormément à Misfits (au delà du côté fantastique). Les scénaristes ont associés tout ça à la thématique préférée des italiens dans le monde des séries : la mafia qui a le contrôle de toute la ville pendant que d’autres cherchent simplement à manger leur bout de pain.

Note : 5/10. En bref, si Zero n’est pas brillante elle a le mérite d’être courte et divertissante à sa façon. Un Misfits à l’italienne.

Disponible sur Netflix