Je vous l’accorde j’ai mis du temps. J’avais laissé de côté Love, Victor pour des temps plus automnaux, plus froid afin de me replonger dans les aventures de Victor. La première saison était un vrai rayon de soleil. La saison 2 est différente, plus mature certes mais parfois un brin bordélique. Le but de cette saison est aussi de donner à Victor l’occasion de découvrir sa sexualité et dès le début de la saison le sujet est stressant pour notre héros. « The Sex Cabin » est de facto un épisode qui laisse la série planer au dessus de la sexualité afin de parler d’amour avant tout. Cette saison 2 prend le temps de développer d’avantage les relations des personnages, plus que les questions existentielles du héros sur sa propre sexualité. Tous les personnages ont droit à leurs intrigues ce qui est parfois un défaut et aussi une qualité qui permet de s’attacher aux autres personnages sans pour autant que Victor soit toujours au centre de la série.

Comme dans la saison 1, Love, Victor a toujours énormément de choses intéressantes à nous raconter. Pour autant, l’histoire nous plonge dans des triangles amoureux qui ne sont toujours séduisants ou en tout cas qui ne sont pas toujours assez naturels. C’est d’ailleurs hors des relations romantiques que Love, Victor est la plus intéressante. Lorsque la saison 2 se concentre sur comment la mère de Victor va accepter petit à petit l’homosexualité de son fils, on tient une très belle histoire qui fonctionne du début à la fin. La jeune soeur de Victor, Pilar, n’a aucun problème avec la sexualité, son père est aussi très ouvert à l’homosexualité de son fils et l’originalité de Love, Victor était de concentrer le problème vis-à-vis de sa mère. J’aime beaucoup la façon dont les scénaristes ont géré l’arc narratif d’Isabel (incarnée par Ana Ortiz). C’est toujours et en même temps cela permet de parler de quelque chose de complexe dans les relations familiales parfois afin finalement d’éduquer les parents au sujet de l’homosexualité de leurs enfants.

L’autre intrigue passionnante de cette saison c’est la façon dont les coéquipiers de Victor dans l’équipe de basket vont prendre son homosexualité. La série parle d’homophobie et je dois avouer que c’est dans ce genre d’intrigues que les scénaristes excellent. La série utilise donc les sujets que l’on peut entendre sur l’homophobie au lycée afin une fois de plus d’éduquer les téléspectateurs qui pourraient être homophobe et chercher à comprendre. Love, Victor a toujours été une série éducatrice sur bien des points et je dois avouer que c’est une très belle idée. Cela fonctionne parfaitement et c’est ce genre de choses que je voudrais voir plus souvent. Toute cette histoire permet aussi de mettre Andrew en avant. Si ce dernier est un allié pour Victor, ce dernier aimerait bien le voir prendre la parole et le soutenir. C’est vraiment une histoire écrite avec soin, sans tomber dans certains pièges narratifs d’autres séries pour ados.

Dès que Love, Victor se concentre sur les relations de son héros et notamment avec son petit ami Benji alors j’ai trouvé la saison moins séduisante. L’histoire de Rahim, un personnage musulman et gay qui se lie avec Victor est intéressante mais la série ne creuse pas suffisamment l’histoire, laissant le tout planer autour d’intrigues vues et revues dans le genre. Cela ne veut pas dire que Love, Victor n’est plus intéressante. Elle l’est toujours et elle est aussi importante dans le monde dans lequel nous vivons. Mais j’aurais aimé que l’innocence de la saison 1 et ce côté joyeux et touchant qui en faisait quelque chose d’original continue. Les triangles amoureux ce n’est jamais la meilleure idée narrative et c’est même ici beaucoup trop redondant et pas original. La fin de la saison 2 laisse espérer une suite intéressante si les scénaristes apprennent des quelques erreurs qu’ils ont pu faire dans cette saison.

Note : 6.5/10. En bref, la série brille à certains moments mais s’égare par moment dans certaines intrigues répétitives et pas aussi originales que j’aurais pu l’espérer.

Disponible sur Disney+