La Défense Lincoln (Saison 1, 10 épisodes) : le verdict du plomb

La Défense Lincoln (Saison 1, 10 épisodes) : le verdict du plomb

On peut dire qu’avec La Défense Lincoln c’est un véritable retour aux sources pour David E. Kelley. Ce dernier, embourbé dans les soaps policiers de seconde zone (Big Sky, The Undoing, etc.) retrouve ses premiers amours : la série judiciaire. Suite du film éponyme (2011, de Brad Furman) avec Matthew McConaughey, la série adapte surtout la série de romans de Michael Connelly relatant les aventures de « l’avocat à la Lincoln ». Malgré tout ce que David E. Kelley a fait de brillant dans le monde des séries judiciaires, La Défense Lincoln n’est pas sa meilleure offre. Disons que le plus gros problème de la série est de mettre énormément de temps à entrer sur le terrain. La façon dont il relate la justice américaine donne l’impression que le créateur est resté coincé dans ses précédentes créations, donnant la fâcheuse impression que La Défense Lincoln est un brin datée. Mais elle a tout de même un atout et c’est de me rappeler l’une de mes séries préférées du créateur : Harry’s Law. La Défense Lincoln est assez sobre visuellement (bien que travaillée) et se concentre donc sur les dialogues et les commentaires que les scénaristes peuvent faire sur la société américaine.

 

Après une pause dans sa carrière pour se reprendre en mains à la suite d'une dépendance aux antalgiques,

Michael Haller, surnommé "l'avocat à la Lincoln", est de retour à Los Angeles. Une opportunité rêvée lui est offerte lorsqu'un avocat assassiné lui lègue son cabinet et toute sa clientèle, dont une affaire très médiatisée impliquant une célébrité accusée du meurtre de son épouse et de son amant.

 

Il n’y a pas grand chose d’incisif (ce que je trouve dommage) ni même de nouveau dans La Défense Lincoln mais c’est un peu comme retourner dans un restaurant de notre enfance afin de retrouver un goût que l’on a oublié. Peut-être que E. Kelley aurait tout de même pu ajouter un brin d’humour comme il a pu le faire avec l’excellente Boston Justice (avec James Spader) qui reste parmi ses séries ma création préférée. Avec dix épisodes pour dérouler l’histoire de la saison, La Défense Lincoln a trop de temps. Une saison plus courte aurait eu le mérite de nous éviter les premiers épisodes un brin ennuyeux. Le casting est donc le véritable intérêt des débuts de la saison (Neve Campbell, Becki Newton, Ntare Guma Mbaho Mwine et j’en passe) et ce sont les femmes qui tirent au mieux leur épingle du jeu.

 

Malgré toutes les qualités que La Défense Lincoln peut avoir, elle a du mal à être à la hauteur des attentes qu’une série judiciaire de David E. Kelley peut créer. Manuel Garcia-Rulfo est plutôt convaincant dans le rôle de Michael Haller le héros ce qui permet aussi de se laisser plonger sans trop de difficulté. Mais tout ce que E. Kelley tente d’ajouter en dehors de l’aspect judiciaire de la série semble assez léger et pas très bien écrit. C’est un défaut que le créateur a avec les dernières séries qu’il a créé et je trouve ça dommage car il est capable de tellement mieux. Au fil des épisodes le casting devient de plus en plus intéressant et semble plus à l’aise avec leurs personnages ce qui améliore considérablement le récit. Il faut attendre la seconde partie de la saison pour que La Défense Lincoln devienne réellement une série qui donne envie de prolonger l’aventure.

 

Les différentes affaires qui vont rythmer la saison sont plutôt correctes (même si rien de très fun n’en ressort réellement) alors que la vie personnelle du héros est un brin ennuyeuse. L’intrigue de la saison (adaptée de « Le verdict du plomb ») est un brin prévisible et tire alors sur la longueur plus qu’il n’en faut. Il y a quelques twists qui arrivent à la fin mais qui n’offrent pas ce que l’on peut attendre d’un retournement de situation. J’ai adoré Lorna (incarnée par Becki Newton) qui n’a pas suffisamment de place pour briller mais qui l’aura je l’espère dans la saison 2. A côté de ça nous avons aussi Maggie (incarnée par Neve Campbell) et ex femme de Michael qui est la procureur sur une affaire importante mêlant un gang de traffic d’êtres humains. Là aussi ce personnage n’a pas toujours suffisamment de place pour éclore malgré toute la bonne volonté que l’actrice met dans le personnage.

 

La Défense Lincoln a énormément de choses que j’ai apprécié et qui m’ont permis d’aller au bout de la saison sans difficulté mais elle se veut trop éducative sur les termes juridiques (rendant certains moments un peu déconnectés). Un épisode est même dédié à la sélection d’un jury (l’épisode 1.05 pour être plus précis). Cela m’a un peu sorti de ce que la saison nous raconte et ne permet pas de faire avancer le Schmilblick. Better Call Saul ou encore The Good Fight ont un peu ringardisé la façon de voir la justice par E. Kelley mais il reste un maître dans sa maîtrise du jargon et de l’univers judiciaire américaine. Reste les commentaires sur la justice américaine que le créateur peut faire et qui sont par moment amenés de façon un brin maladroite.

 

Note : 5.5/10. En bref, honorable série judiciaire qui met un peu trop de temps à trouver le ton juste et son rythme.

Disponible sur Netflix

Netflix a renouvelé La Défense Lincoln pour une saison 2 de 10 épisodes

 

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