Kleo (Saison 1, 8 épisodes) : du rififi en Allemagne réunifiée

Kleo (Saison 1, 8 épisodes) : du rififi en Allemagne réunifiée

Que cela soit dans sa narration ou dans le visuel énergique et son héroïne, Kleo m’a tout de suite fait penser à une version allemande des années 80 de Killing Eve. Il y a clairement une inspiration et cela se ressent du début à la fin de la saison. Impossible de ne pas penser à Villanelle quand on regarde les aventures de Kleo. Dans un sens, ce côté un brin familier permet aussi d’apprécier tout de suite l’univers. Nous sommes donc ici entre deux Allemagnes et Kleo ne lésine pas sur la violence et les couleurs pop. Dans toutes ses influences, Kleo s’avère efficace et être un divertissement bien plus intéressant que l’on aurait pu l’imaginer de prime à bord. Maintenant que le mur de Berlin est tombé, une fois sortie de prison Kleo veut se venger de ceux qui l’ont trahi et l’ont mise en prison. Il y a un engagement très féministe dans le récit alors qu’elle s’en prend aux hommes qui pourraient bien être responsables de son emprisonnement.

 

1987, l'espionne est-allemande Kleo tue un homme d'affaires à Berlin-Ouest alors qu'elle était en mission avec un commando secret de la Stasi. Peu de temps après, elle est arrêtée par l'organisation sous des prétextes fallacieux, et dénoncée et vilipendée par tous ceux qu'elle connaît - même son propre grand-père. Lorsque le mur de Berlin tombe, après deux ans de prison, Kleo est soudainement libre et avide de vengeance...

 

Kleo a une ambiance pop communiste amusante qui n’est pas sans faire écho à Goodbye Lenin et toutes ces oeuvres étonnantes que l’on a déjà eu dans le genre post-communisme sur le sol allemand. Kleo n’a pas que son héroïne, elle aussi Sven. Ce dernier se met à enquêter sur cette femme qui n’apparaît dans aucun dossier. Il y a une vraie histoire de choc des cultures entre l’Est et l’Ouest. Jella Haase est plus que convaincante dans le rôle de cette femme de poigne qui n’a pas peur de faire face aux hommes qui auraient pu la trahir. Sven est le genre de policier amusant à qui personne ne fait confiance (pas même sa femme). Cela permet de rendre le récit d’autant plus palpitant et amusant. Grâce aux couleurs, l’oeil du téléspectateur est tout de suite attiré. Cela permet de créer un univers attrayant qui me rappelle encore plus Killing Eve dans ses meilleurs moments.

 

Mais Kleo ne se concentre pas que sur le visuel. Le scénario est lui aussi rythmé, soigné et jusqu’au bout de la saison le plaisir est là. On s’amuse à voir Kleo naviguer au fil de ses rencontres et de ses faces à faces musclés. Il faut dire que la série est peuplée de personnages secondaires étonnants, tous avec une vraie histoire, permettant ainsi d’enrichir encore un peu plus le scénario. Comment ne pas apprécier le coloc de Kleo persuadé d’être un alien envoyé pour répandre la musique techno parmi les humains. C’est dans ce genre de personnages bizarres que la série trouve un véritable salut. Les scènes d’action sont effrénées et s’enchaîne à une vitesse folle. Les épisodes s’enchaînent eux aussi sans que l’on n’ait l’impression de s’être ennuyés. L’atmosphère est tellement folle et efficace que Kleo s’avère être un plaisir de chaque instant.

 

Afin de créer un véritable fil rouge, une valise rouge, anime ainsi toute la saison et la quête de Sven et Kleo. Dans cette valise, un secret pourrait faire tomber la RDA sauf que l’on ne sait pas lequel. Au fond ce n’est même pas ce qu’il y a de plus intéressant dans la série tant le reste est déjà riche et soigné. J’aimerais bien voir une saison 2 de Kleo si Netflix voulait offrir de nouvelles aventures à tous ces personnages.

 

Note : 7.5/10. En bref, une série d’espionnage pop et colorée qui se vit au rythme de scènes d’action et de personnages étranges mais passionnants.

Disponible sur Netflix

 

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