Le Cabinet de Curiosités de Guillermo Del Toro (Saison 1, épisodes 1 et 2) : Lot 36 & Graveyard Rats

Le Cabinet de Curiosités de Guillermo Del Toro (Saison 1, épisodes 1 et 2) : Lot 36 & Graveyard Rats

Une anthologie sur la thématique de l'horreur créée par Guillermo del Toro, dont chaque épisode sera signé par un réalisateur différent.

 

« Lot 36 » - de Guillermo Navarro - avec Tim Blake Nelson, Sebastien Roché et Elpidia Carrillo.

 

Guillermo Del Toro a donc écrit plusieurs petites histoires rappelant aisément le travail qui a pu être fait par Alfred Hitchcock Présente ou encore The Twilight Zone de Rod Serling. « Lot 36 » explique rapidement le concept de cette série : une sorte de maison avec plein de vieux trucs dedans que l’on dépoussière afin d’en percer les secrets et les mystères. « Lot 36 » est la première aventure, réalisée par un habitué de Guillermo Del Toro : Guillermo Navarro (il était directeur de la photographie sur Pacific Rim ou encore Le Labyrinthe de Pan). Sur le papier, « Lot 36 » a quelque chose de mystérieux à nous raconter qui peut s’avérer réellement intéressant mais à l’écran on est loin des attentes que la petite série pouvait créer. Pour autant, « Lot 36 » est une sorte de carte de visite de la série alors que l’on a plus ou moins un épisode qui décrit le concept même de la série.

 

C’est 1991 et la guerre du Golfe mais au delà du précepte de base de cet épisode, « Lot 36 » prend énormément de temps à s’installer. La vie de Nick Appleton change lorsqu’il devient l’heureux propriétaire du lot 36, qui a appartenu à un vielle homme depuis les années 40. La première partie de l’épisode est bien trop politique (oui, on nous sert la soupe sur la guerre du Golfe) alors qu’Appleton en lui-même avait quelque chose de plus intéressant à nous raconter. C’est le typique homme blanc qui déteste tous les gens de couleur et qui doit énormément d’argent à des gens peu recommandable. Le principe même aurait pu fonctionner mais les traits sont tellement appuyés que cela devient très rapidement laçant. Et une fois que « Lot 36 » parvient à devenir intéressante en entrant dans le vif du sujet, « Lot 36 » délivre une fin prévisible et sans véritable impact.

 

Les quelques éléments surnaturels de « Lot 36 » sont du décorum inutile et tellement minimalistes qu’ils n’ont aucun impact. Ce sont les acteurs de « Lot 36 » qui rendent finalement l’histoire un peu plus intéressante. Après cet épisode, difficile de se motiver à regarder la suite tant c’est assez fade de prime à bord.

 

Note : 4.5/10. En bref, pas vraiment ce à quoi je m’attendais. C’est long au démarrage et cela s’achève de façon ultra prévisible.

Le Cabinet de Curiosités de Guillermo Del Toro (Saison 1, épisodes 1 et 2) : Lot 36 & Graveyard Rats

« Graveyard Rats » - de Vincenzo Natali - avec David Hewlette, Alexandre Eling et Ish Morris.

 

L’un des épisodes que j’attendais le plus est celui réalisé par Vincenzo Natali (Cube). Qui mieux que ce dernier pouvait réaliser un épisode se déroulant dans des galeries souterraines creusées par d’ignobles rats. Les rats restent une phobie pour beaucoup et je dois avouer après avoir vu « Graveyard Rats », je n’ai pas envie de croiser un seul rat. C’est l’histoire d’un pilleur de tombes qui guète les cimetières afin de trouver les tombes avec les gens les plus riches. Mais il finit par suivre un cadavre dans un labyrinthe de tunnels trainé par des rats. Dès le début « Graveyard Rats » joue énormément sur la phobie des rats (notamment du héros alors allongé dans son lit et imaginant se retrouver couvert de rats). L’horreur gothique m’a toujours plu et Vincenzo Natali délivre ici quelque chose qui pour le coup m’a fait frissonner car au delà du fait que l’on a un personnage dégueulasse qui a le destin qu’il mérite, l’ambiance macabre du récit est savamment mise en scène.

 

Le point de départ de « Graveyard Rats » est assez similaire au précédent ce qui permet tout de même créer du liant entre les épisodes. C’est la façon dont l’histoire se déroule qui est différente et forcément… sa mise en scène. Masson est un homme moyen qui aime ouvrir les tombes à la recherche de trésors enterrés. Sauf que son business n’est pas vraiment au beau fixe puisque les rats se jettent sur les corps des riches et ne laissent que les pauvres. Un membre d’une famille aristocrate est enterré avec des objets de valeurs et Masson veut tout faire pour en prendre possession. Il y a différentes versions de l’horreur présentées dans cette aventure : l’horreur humaine représentée par Masson et l’horreur monstrueuse par les rats. C’est une sorte de métaphore puisque Masson est un rat au milieu d’autres rats. Tout cela pour l’emmener dans un labyrinthe de tunnels sous le cimetière où petit à petit il va oublier ce qui le raccroche à la surface de la Terre.

 

« Graveyard Rats » parvient créer quelques moments de tension étonnants avec une histoire assez simple et linéaire. Avec une durée courte, « Graveyard Rats » n’a pas le temps de niaiser et Vincenzo Natali en a conscience. Il offre alors un récit rythmé tout en sachant comment et quand faire frissonner son spectateur pour un effet de surprise maximal. Plutôt que d’utiliser les jump-scares classiques que l’on retrouve dans le monde horrifique contemporain, Vincenzo Natali construit « Graveyard Rats » avec une tension permanente qui permet de créer une vraie atmosphère imprégnant le spectateur. L’allégorie reste présente comme dans le précédent épisode où l’être humain est une pourriture bien pire que ce que l’on peut retrouver sous nos pieds.

 

Note : 8/10. En bref, Vincenzo Natali joue avec nos propres peurs tout en délivrant un récit où l’humain est la pire des ordures.

Disponible sur Netflix

 

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