Critique Ciné : As Bestas (2022)

Critique Ciné : As Bestas (2022)

As Bestas // De Rodrigo Sorogoyen. Avec Marina Foïs, Denis Ménochet et Luiz Zahera.

 

Comme toujours avec Rodrigo Sorogoyen il y a quelque chose. Après El Reino (2018) et surtout Madre (2020), il nous plonge ici dans l’histoire d’un couple français qui a décidé de s’installer dans une ferme dans un petit village de Galice. Sauf que le français n’est pas le bienvenu sur des terres qui doivent accueillir des éoliennes. Si les galiciens de ce petit village pensent devenir riches, Antoine et Olga veulent quant à eux vivre leur rêve : celui de cultiver ces terres riches et vivre heureux. As Bestas vit grâce à son ambiance de thriller montagnard en proposant une critique de la xénophobie qui gangrène notre époque. Il y a une volonté vive de faire réfléchir et penser aux actes de tous et les conséquences que cela peut avoir sur les autres. As Bestas ne cherche jamais à trop en faire et se contente de faire ce qu’il y a de mieux pour le bien de son récit. Par des petites détails ici et là, le film capture l’attention du spectateur sans jamais la lâcher d’une seule seconde. 

 

Antoine et Olga, un couple de Français, sont installés depuis longtemps dans un petit village de Galice. Ils ont une ferme et restaurent des maisons abandonnées pour faciliter le repeuplement. Tout devrait être idyllique mais un grave conflit avec leurs voisins fait monter la tension jusqu’à l’irréparable…

 

Mais As Bestas n’est pas qu’un thriller. Le film est un savoureux mélange des genres et des tons avec lesquels Rodrigo Sorogoyen s’amuse et parvient à délivrer probablement son film le plus abouti. C’est merveilleux de bout en bout. Cette façon que le réalisateur a de mettre en scène les personnages et l’histoire terrifiante qu’il nous raconte se fait avec tellement de fluidité que l’on n’a jamais le temps de s’ennuyer. As Bestas est une sorte d’autopsie de l’Espagne de la campagne, rongée par la pauvreté et l’envie de rejoindre la ville. Il y a une cassure entre la ville et la campagne qui se ressent ici et qui parvient à faire d’autant plus réfléchir le spectateur. Ce n’est pas le premier fois qui parle de xénophobie (et l’on pourrait même faire ce genre de films dans la campagne française profonde mais on ne sait pas faire car l’on veut tout le temps faire des comédies ringardes autour de ce genre de sujets). 

 

Que cela soit les autochtones (Luis Zahera est bluffant de bout en bout) ou encore notre couple de français incarnés par les excellents Marina Fois et Denis Ménochet, le casting est un sans faute. C’est aussi grâce à eux en grande partie que As Bestas fonctionne si bien. Car si Rodrigo Sorogoyen maîtrise parfaitement sa caméra et son récit, le tout est associé à un casting sensationnel. Il y a une vraie critique de la xénophobie en ras campagne espagnole mais aussi au détour de petites lignes de dialogue de ce projet de parc éolienne suédois qui veut installer tout ça à moindre coût sans se soucier de la vie paisible que les gens peuvent avoir à la campagne. On retrouve les thématiques fétiches du réalisateur et scénariste (co-scénarisé ici avec Isabel Peña). Que cela soit le côté sauvage de la nature ou de l’homme, il y a ici un parallèle détonnant qui parvient à nous offrir une véritable surprise à laquelle je ne m’attendais pas du tout. 

 

Note : 10/10. En bref, brillant. 

Sorti le 20 juillet 2022 au cinéma - Disponible en VOD, Blu-ray et DVD

 

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