Critique Ciné : Bones and All (2022)

Critique Ciné : Bones and All (2022)

Bones And All // De Luca Guadagnino. Avec Timothée Chalamet, Taylor Russell et Mark Rilance.

 

Luca Guadagnino à qui l’on doit Call Me By Your Name (2017) et accessoirement la très jolie série We Are Who We Are (2020) revient au cinéma avec une histoire étonnante et poétique. Nous suivons ici les aventures de Maren et de Lee qu’elle rencontrera plus tard dans le film. Bones And All n’est pas un film surréaliste mais intègre son élément cannibale à son récit afin de rendre le tout réaliste. Si Timothée Chalamet (Call Me By Your Name, Dune) est très convaincant devant la caméra, c’est Taylor Russell qui vole la vedette à tout le monde. Luca Guadagnino mélange ici deux genres qu’il a déjà mis en scène au cinéma : la romance avec Call Me By Your Name et l’horreur avec son remake inattendu de Suspiria (2018). Alors qu’il est plein de projets pour les années à venir (dont certains ne verront probablement pas le jour), il s’offre corps et âme dans ce récit surprenant et qui, dès les premières minutes, imprime des images terrifiantes. Car la façon dont Maren mange le doigt de ce qui semble être son amie est déjà terrifiant en soit. Rien ne nous prépare à une telle scène. Elle nous est imposée telle un jump-scare réussi.

 

Maren part à la recherche de sa mère et rencontre Lee, un adolescent à la dérive qui va l’embarquer dans un road trip enflammé sur les routes de l’Amérique profonde. Leur amour naissant sera-t-il suffisamment fort pour résister à leurs démons, leur passé et le regard d’une société qui les considère comme des monstres ?

 

Avec un tel point de départ, difficile de savoir ce qui se passe avec Maren. Il faut donc attendre la suite du film et son récit initiatique pour réellement cerner la personnage de la jeune femme. Si le terme cannibale n’est pas forcément le bon, Bones And All se concentre sur des personnages dont l’héroïne, atteints d’une pathologie qui leurs impose de se nourrir d’autres êtres humains pour survivre. Plutôt que de partir dans un délire vampire ou je ne sais quel autre créature légendaire, Bones And All se contente du réalisme de son univers et développe alors un danger (une ancienne rencontre de Maren) et une relation amoureuse étrange mais passionnante. Visuellement, la façon dont Luca Guadagnino exploite ce road-trip est légère et vivante. On voit vibrer ces ados au rythme de leurs aventures (même les plus sanglantes). Bones And All est avant tout l’histoire de Maren plus que celle de Lee. Ce dernier, on ne le rencontre pas tout de suite (il faut attendre presque 40 minutes avant qu’il entre en jeu) et l’on ne sait finalement que peu de choses de lui. 

 

Bones And All a souvent plus de points communs avec la dernière série de HBO que Luca Guadagnino a créé (We Are Who We Are) qu’avec son remake de Suspiria mais dans les images, on sent qu’il y a tout un tas d’influences mélangées avec une certaine intelligence. Bones And All a donc tous les ingrédients de la réussite : de la mélancolie, des jolis décors, une actrice attachante volant la vedette à tout le monde et une histoire aussi passionnante que palpitante.

 

Note : 8.5/10. En bref, Bones And All est une belle surprise tant dans l’écriture que dans le jeu, en passant par la mise en scène.  

Sorti le 23 novembre 2022 au cinéma

 

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