La Très Très Grande Classe // De Frédéric Quiring. Avec Melha Bedia, Audrey Fleurot et François Berléand.

Même quand on aime un casting, celui-ci peut se trouver dans l’incapacité de sauver le film du naufrage. C’est d’autant plus dommage de voir que le réalisateur et scénariste n’en est pas à son coup d’essai du mauvais film français. On lui doit Sales Gosses (2017) et Ma Reum (2018). Même si pour le coup, j’ai presque envie de dire que ce dernier est sauvé en partie par le talent d’Audrey Lamy. Il y a des talents dans La Très Très Grande Classe mais ceux-ci ne sont jamais utilisés intelligemment. Si c’est pour donner un rire ridicule à Audrey Fleurot en espérant nous faire rire et créer une rivalité entre elle et Melha Bedia mais uniquement en la déroulant hors caméra (ou presque) alors vous avez le dernier navet du cinéma français. La Très Très Grande Classe parle pourtant de choses intéressantes comme d’une classe d’élèves adultes qui apprennent le français grâce à une jeune prof qui veut croire en tout le monde. Au delà de cette partie du film, impossible de ne pas voir la paresse qui assomme complètement le reste. 

Sofia est une jeune prof de français, martyrisée par ses élèves. Croyant enfin tenir la mutation de ses rêves, elle se lance dans des adieux explosifs et savoure sa revanche. Problème : sa mutation est gelée, elle est désormais en concurrence avec une professeure au CV irréprochable et ses élèves, plus remontés que jamais sont bien décidés à lui faire payer ses paroles. Mensonges à l’académie, coups bas à sa concurrente, campagne de séduction… Sofia est prête à tout pour obtenir son bon de sortie !

Malgré une bonne idée de départ, La Très Très Grande Classe est une comédie qui n’a aucun sens. Tout ce qui se passe me rappelle les tribulations hystériques d’Eli Semoun dans Ducobu et autant dire que ses cris stridents résonnent dans mon esprit pendant que j’écris ces lignes. A force de caricatures dans tous les sens, de gags répétitifs (le coup de la voiture de Sofia… c’est marrant une fois mais pas dix fois pendant le film) et de bons sentiments mal écrits on se retrouve avec une comédie qui n’a aucune saveur. Si ce n’est le goût rance d’un film qui n’aurait jamais dû voir le jour. Visuellement il y a des couleurs pop qui viennent forcément attirer le chaland mais tout n’est que vulgarité, médiocrité et bâclé. Le scénario de Frédéric Quiring démontre à quel point le cinéma français a renoncé complètement. Tout notre cinéma n’est pas à jeter à la poubelle, mais des films comme La Très Très Grande Classe devraient rester aux oubliettes. 

Note : 0/10. En bref, le niveau zéro du cinéma français. 

Sorti le 10 août 2022 au cinéma - Disponible en VOD et DVD