La narration d’Alex Pina continue d’être bordélique. De toutes les créations qu’il a pu offrir au petit écran, sa plus connue reste et restera La Casa de Papel. Avec Sky Rojo on sent l’influence de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino. Si cela a ses qualités par moment, la violence souvent gratuite de la série n’est pas toujours raccord. Sky Rojo a un sacré rythme. Avec des épisodes courts (moins de trente minutes), on ne peut pas vraiment s’ennuyer. Il se passe quelque chose à l’écran constamment. On retrouve avec ces huit nouveaux épisodes tout ce qui a pu faire le charme des deux premières saisons. La saison dans sa globalité reste imparfaite mais l’action omniprésente permet finalement d’oublier certaines légèretés narratives. La saison 2, bien moins sympathique que la première, ne semblait pas nécessaire et cette saison 3 encore moins. Disons que Sky Rojo n’avait pas besoin de plus qu’une saison pour se raconter. Cette saison 3 est donc un petit bonus supplémentaire où la violence ne désempli jamais. Que cela soit en mettant un homme vivant dans un conduit d’eau ou la tête de quelqu’un dans un micro-ondes en marche, Sky Rojo se veut originale dans sa façon de tuer les personnages. 

Mais toute cette violence gratuite se fait au service de peu de choses. A la fin de la saison 2, Coral, Wendy et Gina parvenaient à échapper à Romeo avec des millions de dollars. Mais elles ne sont toujours pas libres. Moises, le bras droit de Romeo, pense toujours que les filles ont tué son frère Christian et veut donc leurs faire payer par tous les moyens. Sky Rojo aime les histoires de vengeance et bien que cela soit répétitif tout au long de la série, les scénaristes sont assez malins malgré tout. Au début de cette saison, nos trois filles ont une pâtisserie afin de blanchir l’argent sale qu’elles ont récupéré et vivent la belle vie. Sauf que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et dès le premier épisode, le danger reprend de plus belle. Gina est toujours enceinte jusqu’au cou (et va enfin donner naissance à son enfance), Coral a toujours des problèmes de drogue qu’elle garde pour rien et Wendy est presque le seul personnage a peu près normal.

Moises a un nouvel atout : Darwin. Ce tueur sans âme est prêt à tout. C’est d’ailleurs lui qui sera responsable des morts les plus violentes de la saison. On sent l’inspiration des scénaristes dans ces moments là. Les personnages restent tous plus ou moins attachants même si après deux saisons avec eux, Sky Rojo démontre qu’elle n’a plus grand chose à raconter sur eux. Le seul et unique but de la saison est donc de mettre fin à la cavale des trois filles et arrêter le vilain Romeo dans sa quête de vengeance. Avec les nouvelles têtes que son Darwin et Greta, Sky Rojo manque toujours de fioul pour redémarrer correctement la machine. Mais ce qui fait l’efficacité de Sky Rojo c’est son rythme. Avec des épisodes courts, on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer. C’est aussi un défaut car les scénaristes ne peuvent jamais approfondir quoi que ce soit. Certains personnages donnent l’impression de sortir de nulle part et les différentes dynamiques personnages semblent avoir été bâclées. 

Notamment Moises qui dans le dernier épisode se range du côté des filles d’un coup de cuillère à pot sans que cela ne soit réellement cohérent. Certains épisodes sont plus remarquables que d’autres comme l’épisode en mer où l’on assiste à un raid assez impressionnant. C’est dans ce genre d’épisodes que l’action peut réellement prendre son envol et délivrer quelque chose. Sky Rojo se transforme alors en un thriller d’action plus qu’autre chose, laissant de côté les simagrées de chacun des personnages. 

Note : 5.5/10. En bref, assez efficace pour faire le travail demandé mais Sky Rojo n’a plus grand chose à raconter et semble répétitive par moment. 

Disponible sur Netflix

La saison 3 de Sky Rojo est la dernière de la série, pas de saison 4.