Critique Ciné : Moi, Michel G, Milliardaire, Maître du Monde...

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Moi, Michel G, Milliardaire, Maître du Monde // De Stéphane Kazandjian. Avec François Xavier Demaison et Laurent Lafitte.


Je vous informe tout de suite, je déteste François Xavier Demaison, et donc le rôle qu'il a dans ce film lui colle bien à la peau et bizarrement, au final je déteste presque plus l'acteur. Ce film où il incarne Michael Ganiant, un personnage imbu de lui même, chef d'entreprise et milliardaire qui n'a guère à faire des pauvres de ce monde nous offre une panoplie bien jouissive de ce qu'il avait dans sa poche d'acteur. Son opposé, Laurent Lafitte offre lui aussi un jeu correct qui permet au film de vivre pleinement son côté faux documentaire, presque réaliste où images à l'appui on entre dans le monde très fermé des affaires. Ce regard hagard que nous propose Stéphane Kazamdjian est intéressant, voire passionnant si l'on veut voir comment ces hauts dirigeants jouent avec l'argent de pauvres malheureux.

Homme d'affaires à succès, symbole d'un capitalisme moderne et décomplexé, Michel Ganiant a tout : l'argent, le pouvoir, l'amour. Et il veut que ça se sache. Alors qu'il s'apprête à réaliser le "coup" de sa carrière, il accepte de se laisser suivre par la caméra de Joseph Klein, journaliste impertinent et engagé. Ce devait être une ode au génie du grand homme. Ce sera un voyage sidérant et jubilatoire dans les coulisses du business et la vie des riches et puissants. Bienvenue dans le monde de Michel Ganiant. Pas de bol, c'est aussi le vôtre...

L'histoire de ce film est construite de manière à la fois intéressante et surtout assez drôle. Les situations sont bonnes et pas exagérées, les dialogues sont savoureux. C'est sur ces derniers que le film est le plus captivant. Fort d'un point de vue objectif et très passionné d'un monde sélect, voilà qu'on nous livre sur un plateau quelque chose de réaliste qui nous ferait presque croire que ce Michel Ganiant existe réellement. Il faut dire que la petite référence à DSK au détour d'une phrase, ou encore les grandes phrases sur les clivages sociaux, les grèves, les négociations, les rouages de la société, … tout est excellent. Alors forcément, ce n'est pas parfait, car les acteurs pourraient être bien mieux mais la réalisation offre cette vision que l'on attends avec un tel sujet. En reste simple et dans ce schéma de la caméra embarqué, le film sublime son sujet.

Ainsi, Moi, Michel G… (le titre est trop long pour le rappelé ici) est un très bon faux-documentaire qui réjouira les envieux de ce genre qui de nos jours manque. Les mockumentary sont souvent abandonnés et pourtant si l'on regarde ce qui fleuri en télévision et ce qui est de par ce procédé très réussi, la réussite de celui ci n'est pas anodin. En tout cas, si suite il pouvait il y avoir, je serais pas contre, car Michel G. bien que totalement fictif n'est pas moins réaliste et offre quelque chose d'attachant. On apprend à vivre avec ce personnage au fur et à mesure que le film avance et on en ressort presque envieux de cette vie de milliardaire car comme il le dit "Riche c'est mieux". On peut le comprendre, et la morale finale, il n'y en a pas. Alors qu'un film de ce genre aurait pu nous livrer la rédemption du grand patron, il n'en ait rien, toute la démesure dont il fait preuve tout au long du film reste et fascine.

Note : 7.5/10. En bref, un faux documentaire plus que réjouissant derrière une écriture soignée, une réalisation intéressante et un jeu d'action correct.

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