Critique Ciné : Prank, quand l'humilié devient l'humiliateur

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Prank // De Yiuwing Lam. Avec Nick Renaud et Henry Monfries.


Prank n'est pas le genre de films dont nous allons entendre parler et pourtant, parfois c'est ce genre de petits films imparfaits qui nous laissent de bonnes impressions. C'était le cas avec Prank. Au premier abord j'ai cru que j'allais voir un énorme navet et puis finalement je me suis laissé prendre au jeu. Alors certes, il y a pas mal de défauts dans Prank, et notamment au niveau de l'histoire que nous raconte Yiuwing Lam. Parfois il veut trop en faire, et parfois il n'en fait pas assez. Du coup, on se retrouve face à quelque chose d'assez bizarre. Mais ce que j'ai bien aimé c'est le fait qu'il exploite plutôt bien le found footage, un genre cinématographique pourtant éculé ces dernières années et ridiculisé par moment par des films comme la saga des Paranormal Activity. Tout débute comme un film assez classique sur le bullying, les mauvaises blagues et l'esprit de vengeance de trois lycéens qui en ont tout simplement marre d'être la cible d'élèves de leur lycée. Afin que la roue tourne, ils vont décider de leur faire payer leurs mauvaises blagues.

L'été juste avant leur dernière année de lycée, trois lycéens tentent d'organiser la meilleure farce pour leur harceleur. Sauf que la blague va mal tourner.

Ce que j'aime bien dans cette histoire c'est la manière dont les personnages évoluent. En effet, d'un côté nous avons Connor qui s'est retrouvé la tête plongée dans des toilettes sales, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Il va réussir à convaincre son meilleur ami, Jordan, de l'aider à organiser la blague parfaite. Si cela peut fonctionne en grande partie grâce à la tension que le film installe au fur et à mesure, j'aurais aimé que l'on soit bien plus surpris. Les twists divers (et notamment les changements de place des personnages principaux) ne sont pas tous réussis. Le tout fonctionne donc en grande partie grâce à ce que l'esprit du found footage parvient à créer. On se sent donc plus proche de ce qui arrive réellement à ces deux lycéens, et au fond on peut comprendre leur envie d'humilier les gens qui leurs font du mal une bonne fois pour toute. Sauf que l'on sent pertinemment que Prank ne va pas toujours au bout de son histoire. Utilisant le filon du gore avec une certaine efficacité, Prank devient alors rapidement un divertissement horrifique.

Il s'agit d'un film indépendant à petit budget, qui avait envie de faire réfléchir sur le bullying et sur les conséquences que l'on peut en tirer, de façon extrême dans Prank bien évidemment. Mais au fond, qui dit que cela ne pourrait pas se dérouler réellement. Le fait que cela soit un petit film permet cependant à celui ci de conserver son humilité et de ne pas faire dans la surenchère gratuite. Au fond, Prank veut réellement nous raconter quelque chose même si tout n'est pas réussi. Yiuwing Lam, qui en est ici à son premier long métrage, parvient assez rapidement à nous faire partager sa vision des choses sans pour autant que l'histoire soit ce qui nous intéresse le plus. En effet, on a envie de savoir comment ils vont s'en sortir, et surtout si tout ce que l'on voit à l'écran n'est pas qu'une vaste farce. Car au fond, c'était le titre même du film. Enfin, j'ai bien aimé Nick Renaud et Henry Monfries. Ils sont plutôt bons dans leurs rôles respectifs malgré quelques erreurs (comme le fait qu'ils sont dans le surjeu par moment).

Note : 5/10. En bref, un petit film indépendant assez divertissant qui malgré des trous dans sa réflexion n'oublie pas faire réagir au sujet du bullying et des conséquences que cela pourrait avoir sur les lycéens humiliés.

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