10 Juillet 2015
Final Girl : la dernière proie // De Tyler Schields. Avec Abigail Breslin et Alexander Ludwig.
Le vrai problème de Final Girl c’est d’être prévisible dès le départ. Une fois que l’on a lu le pitch, on sait déjà comment le film va globalement se dérouler et c’est à mon sens le plus gros des problèmes. Le film aurait très bien pu nous séduire de façon complètement différente avec une histoire qui prend de vrais tournants. Le montage tente justement de jouer le rôle de trompe l’oeil en nous embarquant ici et là sans trop nous permettre de savoir ce que cela cache. Mais c’est dommage car cela semble justement s’arrêter plus ou moins à ça. Tyler Shields, qui réalise ici son premier métrage, aurait très bien pu faire quelque chose d’un poil plus palpitant. Si sa mise en scène est souvent léchée (ce qui est aidé par une photographie pas trop dégueulasse), on ne ressent pas les émotions qu’il veut faire passer. Final Girl est cependant à voir comme une relecture du mythique petit chaperon rouge. Veronica et sa robe rouge et ses assaillants dans la forêt vêtus de costards noirs et blancs. Visuellement ça en jette tout de même mais je crois que c’est tout car si la scène dans les bois à la fin du film est plutôt réussie, la mise en place est assez longue et bavarde (notamment lors des premières scènes).
Nouvelle au lycée, Veronica est une fille timide et vulnérable. Elle semble être la cible parfaite d’une bande d’adolescents, qui attirent les filles pour les chasser et les tuer. La règle est simple : la chasse commence quand Veronica est lâchée dans les bois avec trois minutes d’avance. Ce que les garçons ignorent, c’est que Veronica est un assassin en formation, et elle a choisi de tuer ces garçons pour son test final…
Refaire le petit chaperon rouge sous un angle sombre, à mi chemin entre un hommage raté à Orange Mécanique et quelque chose de très différent, proche du Chaperon Rouge raté de Catherine Hardwicke (avec Amanda Seyfried), cela manque de passion peut-être. L’idée n’est pas bête sur le papier et c’est une très bonne chose que de choisir cette métaphore là pour raconter l’histoire de ces ados qui chassent des jeunes filles dans les bois mais la façon de nous introduire l’histoire est peut-être là où le film perd tout son intérêt et son sens. Abigail Breslin tente de porter son personnage à bouts de bras sans être beaucoup plus convaincante pour autant. Il y a des idées qui m’ont plu, d’autres pas du tout. Mais la scène dans les bois peut-être pour certains la plus ridicules comme la plus intéressantes. La façon dont est diffusée la lumière (avec ces gros projecteurs) est assez intéressante. Cela me fait penser à certaines scènes très réussies de Teen Wolf par exemple. Si la référence peut apparaître comme terrible pour vous, je trouve que justement Teen Wolf est une série qui visuellement a réussi à créer quelque chose. Et je crois que Final Girl a réussi à créer quelque chose aussi.
Difficile de dire cependant que le film est bon car ce n’est pas du tout le cas. Le scénario erre longtemps avant de trouver un piédestal sur lequel se poser. Difficile de croire à tout ce que ce film raconte alors que cela aurait pu être au contraire un poil moins ridicule. Le casting n’est pas mauvais, juste mal exploité. Abigail Breslin est en plus de ça parfois un peu perdue. Elle ne sait pas quel rôle jouer mais c’est un vrai problème de direction d’acteurs que Final Girl connaît. Finalement, Final Girl est donc un film parfois étrange qui visuellement tente des choses (qui ne sont pas toujours réussies) mais qui nous offre également l’occasion de passer du coq à l’âne dans un scénario qui évolue de façon un peu trop facile. Comme je le disais plus haut, le pitch raconte déjà tout avant l’heure. Au départ, Adam Price (Red Sky) a probablement voulu écrire une énième histoire Nikita-esque, puis un survivor movie classique et après s’est ajouté la mise en scène qui a elle aussi voulu en faire des tonnes et le film ne ressemblait donc plus à grand chose à son issue. On va mettre tout ça sur le coup d’un premier film qui permet de placer l’univers du réalisateur, en espérant qu’il parvienne à remettre les choses en bon ordre dès son prochain.
Note : 3/10. En bref, cela partait d’une bonne idée (Le Petit Chaperon Rouge nouvelle version) et c’est finalement un pétard mouillé.
Date de sortie : 15 avril 2015 - Directement en DVD
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog