Milky Way (Saison 1, épisodes 1 et 2) : les angoisses d'une jeunesse grecque

Milky Way // Saison 1. Episodes 1 et 2. 

Milky Way est une série adolescente différente, qui prend plaisir à casser les codes habituels afin de nous surprendre. Cette fable a une vraie poésie à nous transmettre, tant dans la forme que le fond. Milky Way se déroule dans une petite ville de la campagne grecque dans les montagnes. On est loin de la capitale et tous ces jeunes veulent sortir de ce village où le seul destin qu’ils auront c’est de ne rien faire d’exceptionnel de leur vie. Maria a un petit ami Tasos, fainéant au possible, qui se complait dans sa vie de pompiste. Ce petit nouveau à son lycée, venant d’Athènes, se retrouve ici car sa mère voulait qu’il rencontre son père, éleveur de chevaux. Milky Way n’est pas très différente des autres séries adolescentes comme Skam ou Euphoria. Ils ont tous des angoisses liées à leur propre futur. Ce n’est donc pas forcément par rapport à toutes les thématiques que Milky Way aborde qu’elle surprenant mais plutôt par son schéma narratif qui est assez différent des autres. 

Maria est une lycéenne de 17 ans qui rêve de devenir danseuse. Son projet est mis à mal quand elle découvre qu'elle est enceinte de son petit ami Tasos, un jeune fainéant. Bien que sa famille et ses amis ne tardent pas à lui témoigner leur soutien, espérant qu'elle fera ce qu'on attend d'elle, c'est-à-dire garder l'enfant et devenir mère, Maria doit décider si elle veut interrompre sa grossesse ou renoncer à son rêve.

Le fond reste assez classique mais il trouve toujours un moyen de nous surprendre. Les moments d’évasion des personnages et notamment Maria passent par la danse. Ces moments sont assez étonnants et cassent un peu les moments plus balisés de ces deux premiers épisodes. Vasilis Kekatos, récompensé d’une Palme d’Or du court-métrage à Cannes, prouve ici dans sa mise en scène qu’il sait soigner ce qu’il raconte. Il y a quelque chose de volontairement poétique et onirique dans ce qu’il propose. Ces deux premiers épisodes sont attachants et la relation entre Maria et Tasos évolue de façon surprenante. Alors que Maria tombe enceinte, la vie de ce jeune couple basée plus sur le sexe qu’autre chose, se doit de grandir et évoluer. Le casting de Milky Way joue beaucoup dans la réussite de celle-ci et parvient à toucher le spectateur. J’ai fondu en larmes à la fin du second épisode lorsque Tasos, lui-même angoissé par sa propre existence, dit à Maria qu’il l’aime et qu’il veut construire ce bout de chemin avec elle.

C’est fort et riche en moments de ce genre là. Milky Way ne cherche pas non plus à appuyer sur trop de boutons. Notamment avec ce jeune garçon, homosexuel, ayant quitté Athènes pour se retrouve dans une bourgade moins accueillante pour lui. La drogue fait son apparition, surtout dans le second épisode lorsqu’il se voit proposer de la drogue dure par un jeune homme à l’arrière boutique d’une épicerie. Après deux épisodes on a envie de prolonger rapidement ce plaisir et de voir ce que Milky Way peut bel et bien nous réserver par la suite. Les personnages sont forts, bien incarnés et la mise en scène onirique apporte un voile attachant à l’ensemble. 

Note : 8.5/10. En bref, un véritable coup de coeur. 

Diffusée en avant première lors du Festival Séries Mania 2023