Biz Kimden Kaçıyorduk Anne? (Saison 1, 8 épisodes) : Qui fuyons-nous ?

Succès surprise de Netflix, Qui fuyons-nous m’a forcément rendu curieux mais ce thriller turc ne tient malheureusement pas toutes ses promesses pour autant. De palaces en places nous suivons donc la cavale d’une mère et de sa fille en Turquie. Le mystère qui hante ces deux personnages accroche forcément au début le spectateur mais Qui fuyons-nous ne sort pas forcément du lot. Netflix s’est tellement habituée aux productions du même genre que j’ai déjà l’impression d’avoir vu cette série des dizaines de fois sur la plateforme. Ces deux femmes fuient mais que fuient-elles ? C’est la grande question qui rode tout au long de la saison alors que le danger se fait ressentir par moment et que les morts commencent à s’empiler les uns sur les autres. La première chose séduisante dans Qui fuyons-nous ce sont les décors. Visuellement la série est assez léchée pour que l’on ait envie d’enchaîner les épisodes. Les paysages sont magnifiques ne donnent forcément envie de voyager en Turquie mais au delà de ça, le récit reste assez classique et laisse peu de place aux surprises. 

Hantée par un mystérieux passé, une mère entraîne sa fille dans une fuite anonyme. Avec les hôtels comme seul refuge, toutes deux perçoivent autrui comme une menace.

Qui fuyons-nous, comme d’autres séries Netflix avant elle, n’est pas toujours cohérente. Certaines invraisemblances donnent l’impression de voir ces séries mexicaines et espagnoles de la plateforme où plus c’est gros et plus ça passe. C’est donc sur des choses plus intimes que la série fonctionne. La relation entre la mère et la fille est au coeur même de Qui fuyons-nous même si cette dernière a parfois tendance à trop se concentrer sur le décor et les dangers. Les flashbacks (encore un process narratif qui me déçoit) sont utiles et permettent de faire tout un tas de choses intéressantes mais je m’attendais tout de même à ce que la série aille dans un sens complètement différent. Cela manque tout de même de tenants et aboutissants pour rendre le récit réellement cohérent. Qui fuyons-nous a son rythme ce qui permet d’oublier parfois les erreurs narratives mais une fois que l’on se pose les bonnes questions, on se demande ce que les scénaristes veulent réellement nous raconter derrière ces magnifiques décors. 

Le manque d’implication des scénaristes dans les dialogues, la beauté des deux héroïnes qui ne cache pas vraiment la misère et le manque d’idées ou la fin qui n’est pas spécialement amenée de façon à la comprendre pleinement… Qui fuyons-nous n’est pas toujours à la hauteur de ce qu’elle veut vendre de prime à bord. L’avantage de la lenteur du scénario est aussi son défaut. Certains épisodes font de telles digressions dans l’histoire que l’on en oublie réellement pourquoi on est là. Une fois passé la première moitié de la saison, Qui fuyons-nous devient trop répétitive et lasse là où le début donnait envie d’enchaîner les épisodes. En donnant l’impression de se répéter, la série perd alors de sa superbe et surtout de l’attache que j’ai pu créer à elle au début de la saison. A chaque épisode, les deux jeunes femmes font des choses qui attirent l’attention sur elles ce qui permet de créer une astuce narrative simpliste. 

Note : 4.5/10. En bref, bien que Qui fuyons-nous ne soit pas totalement ratée, la seconde partie de la saison tourne en rond et ne permet pas vraiment de se sentir aussi impliqué que prévu.

Disponible sur Netflix