Ghosts of Beirut (Mini-series, 4 épisodes) : petite chasse à l'homme

Ghosts of Beirut (Mini-series, 4 épisodes) : petite chasse à l'homme

Sur le papier, Ghosts of Beirut avait tout pour être palpitante mais elle échoue à être quoi que ce soit. Le point de départ de Ghosts of Beirut était bon alors que le premier épisode nous offre quelque chose de réaliste. Mais il ne se passe pas grand chose dans les trois épisodes suivants. On se contente de tout ce qui a déjà été racontée dans la presse à l’époque. Ghosts of Beirut ressemble à l’adaptation bien trempée d’une page Wikipédia. Je m’attendais tout de même à ce que cela soit du même acabit que Homeland (certes avec moins de moyens) mais Ghosts of Beirut est constamment coupée dans sa fiction par des interviews de vrais protagonistes de l’histoire. Cette construction narrative est étrange. Si je n’ai rien contre ces interviews, cela transforme Ghosts of Beirut en une série hybride qui ne sait pas trop sur quel pied danser. Pire, aucun protagoniste libanais n’a été invité à parler du sujet en interview. Ghosts of Beirut se laisse bercer par la parole des américains qui ont participé à cette chasse à l’homme sans donner d’autres points de vue. 

 

La chasse à l'homme d'Imad Mughniyeh, l'insaisissable terroriste libanais qui a déjoué ses adversaires de la CIA et du Mossad pendant plus de deux décennies.

 

Ghosts of Beirut n’est donc pas spécialement appuyée par des recherches et une impartialité. Cela transforme le récit en quelque chose de controversé par rapport au point de vue donné. Même d’un point de vue purement fictif, Ghosts of Beirut ne fonctionne pas spécialement. Il y a de l’action et des éléments intéressants sur Imad Mughniyeh mais on sent que les scénaristes restent en surface et ne cherchent pas vraiment à aller en profondeur. Je trouve dommage que des gens ont qui travaillé sur Fauda ou encore Hit and Run délivrent une série aussi pauvre en action alors qu’il y a seulement quatre épisodes pour raconter des années d’histoire. Ghosts of Beirut ne sait jamais sur quel pied danser, ni ce qu’elle veut être : une série documentaire avec des éléments de fiction ou bien une série purement dramatique qui s’immisce dans la vie des personnages impliqués dans cette histoire de terrorisme au Liban.

 

Il y a de bons acteurs mais Ghosts of Beirut ne semble pas avoir d’intérêt pour eux et l’interprétation donnée. Dix ans de recherches autour du terroriste Imad Mughniyeh transformées en quatre épisodes. Je suppose qu’un film sur cette histoire aurait été bien plus intéressant. On sent que les scénaristes tirent sur l’ambulance à plusieurs reprises alors qu’ils cherchent à gagner du temps avant de conclure le récit. Ghosts of Beirut n’a clairement pas suffisamment de substance pour tenir ses promesses jusqu’au bout. En se basant sur les éléments connus (et donc pas ceux qui sont encore classés secret défense), Ghosts of Beirut ne sait pas du tout aller au delà de tout ça en offrant ne serait-ce qu’une réflexion avec les deux parties. J’apprécie tout de même le fait que Ghosts of Beirut dénonce les interférences créées par la CIA sur le sol libanais mais c’est beaucoup trop timide pour faire quoi que ce soit. 

 

Note : 3.5/10. En bref, auto-centré sur la CIA et son implication, Ghosts of Beirut ne donne jamais le vrai point de vue des protagonistes libanais (absents du récit). C’est mal fagoté et souvent long pour peu de choses. Dommage car le début était intéressant. 

Disponible le 27 juillet 2023 sur Paramount+

 

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