Criminal Record (Saison 1, épisodes 1 et 2) : duel de flics

Avec Peter Capaldi et Cush Jumbo au casting, je dois avouer que j’avais des attentes au sujet de Criminal Record. Encore plus quand nous sommes dans une série policière ambitieuse d’Apple TV+. L’histoire de Criminal Record est plutôt classique en surface. Il y a plus de dix ans, Hegarty (Peter Capaldi) a arrêté Errol Mathis qui a avoué le meurtre de Adelaide Burrows. Il purge actuellement une peine de prison de 24 ans. Criminal Record n’est pas une série sur le meurtre en tant que tel mais la façon dont l’affaire a été gérée par Hegarty et ses collègues à l’époque. C’est June Lenker (Cush Jumbo) qui remet l’affaire sur le devant de la scène alors qu’elle doit s’occuper d’un appel anonyme durant lequel une femme dit que son compagnon est violent et confié avoir tué son ex avec le même couteau qu’il utilise désormais sur elle. C’est un bon point de départ pour une affaire policière mais rien de neuf sous le soleil. Disons que Criminal Record reprend ici des classiques du genre sans forcer sur la narration qui reste correct mais pas éblouissante. 

Dans le Londres d'aujourd'hui. Un coup de téléphone anonyme va mener deux brillants détectives (une jeune femme qui commence sa carrière et un homme bien informé, déterminé à protéger son héritage) à une confrontation autour d'une ancienne affaire de meurtre. La série abordera les sujets du racisme, de l'échec des institutions et de la recherche d'une entente dans une Grande-Bretagne divisée.

Criminal Record veut nous montrer la dure réalité des choses dans le monde de la police et des enquêtes.  C’est clairement le but principal de cette série et ces deux épisodes foncent la tête la première là dedans. J’aime l’idée que l’on nous montre les rouages du monde de la police et de comment les enquêtes sont menées. Pour autant, l’affaire criminelle qui nous intéresse et le parallèle qui est fait avec une affaire d’il y a plus de dix ans, manque parfois d’un brin de liant et d’originalité. Peter Capaldi est excellent en ancien détective particulièrement froid. Le premier face à face avec Lenker est intéressant et le casting est finalement la chose la plus importante dans Criminal Record. Au delà de ça, le scénario reste classique et brosse des portraits vus et revus du genre. Impossible notamment de ne pas penser à Mindhunter (à laquelle Criminal Record n’arrive pas à la cheville) ou d’autres. 

Criminal Record s’intéresse donc à la confrontation de l’ancienne et la nouvelle génération. C’est clairement le duo Lenker / Hegarty qui fait fonctionner la série. Pour le moment en tout cas. Quand ils se font face, Criminal Record est à son meilleur et permettent à la série de sortir un peu des sentiers battus par le reste du scénario. Car oui, Criminal Record enchaîne tous les poncifs du genre. Après avoir introduit deux personnages intéressants en guise de héros, Criminal Record semble perdre un peu de sa superbe et de son intérêt. Il y a trop de personnages secondaires qui ne sont pas suffisamment développés ou introduits dans ces deux épisodes, ce qui rend le tout un brin confus. On sent que le seul but de Criminal Record est de se concentrer sur son duo de héros, au delà de ça la série n’a pas grand chose de neuf à offrir. C’est dommage car visuellement c’est agréable mais dès que l’on sort du cadre des héros, on s’ennuie un peu et l’on retrouve les faiblesses d’une série en manque d’inspiration. 

Note : 5/10. En bref, en dehors de Cush Jumbo et Peter Capaldi, Criminal Record n’a pas grand chose de neuf à offrir si ce n’est une resucée d’autres séries policières dramatiques. 

Disponible sur Apple TV+