Critique Ciné : Avant que les flammes ne s'éteignent (2023)

Critique Ciné : Avant que les flammes ne s'éteignent (2023)

Avant que les flammes ne s’éteignent // De Mehdi Fikri. Avec Camélia Jordana, Sofiane Zermani et Sofian Khammes.

 

Mehdi Fikri dit ne pas s’être inspiré de l’affaire Adama Traoré (2016) pour Avant que les flammes ne s’éteignent mais impossible de ne pas penser à cette affaire médiatique quand on regarde son film. Il s’est inspiré de trois autres affaires, un peu moins médiatiques mais qui ont en leur temps fait aussi du bruit. Après la mauvaise série Miskina la pauvre (2024) sur Prime Video qu’il a écrit, Mehdi Fikri passe derrière la caméra et propose ici quelque chose de bien plus intéressant. Si Avant que les flammes ne s’éteignent ne brille pas forcément dans son traitement du sujet de départ car trop académique dans l’exécution, c’est dans les scènes les plus intimistes que le film se révèle. C’est de là que le film puise toute sa force, dans des moments où les personnages partagent quelque chose. Ces scènes calmes, au milieu de la tension du récit, sortent du lot comme cette chanson d’Idir reprise par Malika et ses frères dans une voiture. C’est probablement la scène qui m’a le plus touché et marqué du film. 

 

Suite à la mort de son petit frère lors d’une interpellation de police, Malika se lance dans un combat judiciaire afin qu’un procès ait lieu. Mais sa quête de vérité met en péril l’équilibre de sa famille.

 

L’autre atout charme de Avant que les flammes ne s’éteignent reste sa mise en scène. Mehdi Fikri évite la mise en scène scolaire du film social français et tente des choses intéressantes. On sent que le réalisateur puise dans sa propre vie et ce qu’il a ressenti afin de nous transmettre quelque chose. Mais malheureusement, c’est le scénario qui a parfois du mal à être à la hauteur de tout ce que Avant que les flammes ne s’éteignent propose. Disons que l’histoire principale du film est traitée en prenant les poncifs du film social français et manque parfois d’énergie pour sortir des carcans du genre. Le film est intéressant mais ne va pas forcément au delà de ses propres influences afin de construire quelque chose de plus fort et mémorable. C’est donc dans l’écriture de scènes plus intimistes que Avant que les flammes ne s’éteignent peut se libérer et offrir quelque chose. Notamment la scène dans la voiture mais pas seulement. D’autres moments, comme volés, sortent constamment du lot et viennent équilibrer le récit.

 

Je ne m’attendais pas à retrouver Abdelmalik Yahyaoui (aka le rappeur Larry) dans le rôle de Karim, le garçon tué lors d’une interpellation de police. C’était une assez bonne surprise. En tout cas, Avant que les flammes ne s’éteignent n’est pas raté mais il aurait pu être encore plus important et meilleur qu’il ne l’est réellement. C’est dommage de ne pas avoir réussi à donner la puissance nécessaire aux scènes les plus importantes. Mais lorsque le film part en film touchant et plus calme, il libère enfin toute sa puissance. Je suis donc mi figue mi raisin face à l’ensemble qui avait plus de potentiel.

 

Note : 5/10. En bref, ce sont les scènes les plus intimistes qui sortent du lot alors que le récit global s’avère être un brin trop manichéen dans son exécution narrative. 

Sorti le 15 novembre 2023 au cinéma - Disponible en DVD et VOD

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article