Vestidas de Azul (Mini-series, 8 épisodes) : être trans dans l'Espagne post-franquiste

Vestidas de Azul (Mini-series, 8 épisodes) : être trans dans l'Espagne post-franquiste

Après l’excellente Veneno (qui était disponible chez nous sur Brut+), Javier Ambrossi a dévoilé cette année une seconde mini-série dans le même univers : Vestidas de Azul. Cette fois-ci nous suivons les aventures d’un groupe de femmes transgenres dans une Espagne morcelée qui doit se reconstruire après Franco. Le contexte politique du pays est très important dans Vestidas de Azul car cela permet de donner rapidement le ton et surtout de montrer comment le pays s’est peu à peu libéré. Vestidas de Azul ou Robes en bleu en français reste une belle mini-série mais qui a du mal à arriver à la cheville de Veneno. Ce groupe de transsexuelles des années 80 aurait pu être l’occasion d’explorer d’autres choses afin de créer un parallèle profond avec la société actuelle mais Javier Ambrossi, qui n’est pas aux commandes et qui a juste émis l’idée aurait clairement dû prendre les rênes de la série. Cela se ressent dans le ton, dans l’écriture qu’il n’est pas là. 

 

L’histoire d’un groupe de femmes transgenres dans le détachement moyen espagnol de l’ère post-franquiste.

 

Vestidas de Azul est tout de même importante dans le sens où pour la représentation, on parle de femmes trans-genres à une époque où le monde commence à réellement découvrir ces figures. Visuellement, Vestidas de Azul reste splendide. Les choix visuels de la série permettent de réellement s’imprégner le récit et de profiter pleinement de la totalité des images. Certaines scènes sont même plus marquantes que d’autres, notamment lors de performances sur scène. Valeria Vegas, auteur du livre sur lequel le biopic de Cristina comme de l’oeuvre sur laquelle est basée Vestidas de Azul, a un peu de mal à transposer le livre en récit sériel. Tout n’est pas mauvais mais avec sept épisodes, la série a parfois tendance à tirer les traits et à avoir du mal à savoir quoi nous raconter. On sent que les scénaristes (Valeria avec Susana Lopez Rubio et Javier Holgado parmi d’autres) bouchent alors les trous avec le spectacle et en oublie un peu les émotions.

 

J’ai été touché à plusieurs reprises par le récit de ces femmes mais ce n’est pas toujours bien équilibré. On sent qu’il y a un vrai problème de gestion du rythme dans le scénario. Vestidas de Azul est donc parfois bâclée par manque d’idées, médiocre par un équilibre mal trouvé dans l’histoire et lumineuse quand elle veut réellement nous proposer quelque chose. Je me suis embarqué avec l’histoire de ces femmes avec grand plaisir car c’est inspiré d’une vraie histoire (importante et symbolique) mais je m’attendais à être autant embarqué émotionnellement que Veneno (et ce n’est pas le cas). La plus gros erreur que fait Vestidas de Azul c’est d’avoir mis l’histoire de Valeria (Lola Rodriguez) au coeur même de l’histoire des autres femmes plutôt que d’équilibrer la place de chacun des personnages. Les personnages qui gravitent autour d’elle n’ont pas du tout le temps d’être suffisamment développés, créant un sentiment d’inachevé. 

 

Peut-être que tout est centré sur Valeria car cette dernière avait déjà une place de choix dans Veneno et qu’il fallait créer une sorte de pont entre les deux histoires mais Vestidas de Azul aurait clairement pu faire table ras du passé et se construire autrement pour raconter toute ces femmes différemment. 

 

Note : 5/10. En bref, on est loin de la réussite de Veneno. La faute à un manque d’équilibre entre les personnages. Valeria est au centre du récit, les autres ne sont là que pour remplir les trous. Dommage. 

Vestidas de Azul fait partie d’une trilogie de mini-séries de Javier Ambrossi avec Veneno et la future Piraña.

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article