Critique Ciné : Little Blue Girl (2023)

Critique Ciné : Little Blue Girl (2023)

Little Blue Girl // De Mona Achache. Avec Marion Cotillard, Marie Bunel et Marie-Christine Adam.

 

Avec Little Blue Girl, Mona Achache s’offre une thérapie par le cinéma. Little Blue Girl est un film hybride, à mi-chemin entre le documentaire et la fiction alors qu’une actrice (Marion Cotillard) doit rejouer la vie de la mère de la réalisatrice afin de pouvoir la comprendre. Mona Achache (Le Hérisson, Les Gazelles, Coeurs vaillants) change de registre et montre qu’elle a une véritable sensibilité derrière la caméra. On est loin de ce qu’elle a réalisé pour la télévision (HPI, ou encore Champion avec Kendji Girac) et l’on est ici dans un film très personnel. Elle nous offre la machine à souvenirs de sa mère afin de pouvoir elle aussi faire son deuil et comprendre la vie de celle-ci. Little Blue Girl est un vraie claque qui par sa pudeur, sa sensibilité et sa beauté parvient à nous happer dans cette histoire passionnante. On aurait pu croire que raconter l’histoire de la mère de la réalisatrice allait être un égo-trip sans intérêt et finalement c’est aussi le miroir de notre propre société. 

 

À la mort de sa mère, Mona Achache découvre des milliers de photos, de lettres et d’enregistrements, mais ces secrets enfouis résistent à l’énigme de sa disparition. Alors par la puissance du cinéma et la grâce de l’incarnation, elle décide de la ressusciter pour rejouer sa vie et la comprendre.

 

Mona Achache délivre un film assez étonnant, jouant avec la réalité et la fiction de façon fascinante. Certaines scènes dénotent avec d’autres. Mais la mise en scène est soignée et nous offre de magnifiques images. L’autre point le plus réussi de Little Blue Girl et le plus troublant c’est Marion Cotillard. L’actrice, que j’aime beaucoup, montre une fois de plus qu’elle est un véritable caméléon et qu’elle peut tout jouer. Même en huit jours puisque toutes les scènes où elle apparaît ont été mises en boîte en seulement huit jours. Mona Achache filme la création dans son plus simple appareil avec ses fêlures et sa beauté. Mais Marion Cotillard apporte quant à elle une vraie sensibilité. Elle reste la reine du grimage et de la personnification d’autres (La Môme, De rouille et d’os) et n’a plus rien à prouver si ce n’est que Little Blue Girl met clairement en exergue tout son talent. Il n’est pas loin de détrôner De rouille et d’os dans mon classement des rôles de l’actrice.

 

Little Blue Girl ne cherche clairement pas à être rangé dans une case. Le film mélange beaucoup de choses avec malice, sans jamais sortir du cadre de départ : celui de rejouer la vie de la mère de Mona Achache pour que cette dernière puisse enfin comprendre la vie de sa mère. Certaines scènes sont bouleversantes, certaines histoires relèvent réellement de l’intime mais dans ce mélange hybride, qui m’a tout de suite rappelé l’excellent Les filles d’Olfa (sorti également en 2023), Little Blue Girl est une excellente surprise qu’il faut absolument voir. La réalisatrice touche ici le petit coeur sensible du spectateur avec sa propre histoire. On sent que tout est imprégné du suicide sa mère, de ses traumatismes d’enfance et du milieu intellectuel des années 60 et 70. 

 

Note : 9/10. En bref, un vrai moment de cinéma surprenant. 

Sorti le 15 novembre 2023 au cinéma - Disponible en DVD et VOD

 

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