Critique Ciné : Stopmotion (2024, Shudder)

Critique Ciné : Stopmotion (2024, Shudder)

Stopmotion // De Robert Morgan. Avec Aisling Franciosi, Stella Gonet et Tom York.

 

Le stopmotion est un procédé d’animation image par image qui demande une certaine minutie. L’idée de développer un film d’horreur autour d’une jeune femme travaillant dans ce domaine a du potentiel. Robert Morgan (The ABC’s of Death 2, Boby Yeah) l’a bien compris et c’est justement les scènes de stopmotion qui sortent réellement du lot. Le film parvient à utiliser l’horreur de façon intelligente à travers ce genre mais échoue à construire un tout. Disons que Stopmotion ressemble parfois à un film qui n’ose pas suffisamment et qui finit par devenir plus prévisible qu’autre chose. Les effets sont bons ce qui permet de passer un bon moment et de sortir un peu plus du lot mais je m’attendais à un film plus prenant. Notamment car Stopmotion a un gros problème dans la gestion de son rythme. Plutôt que de se concentrer sur ses qualités intrinsèques, le film apparaît bien trop artistique. 

 

Ella travaille dans le domaine exigeant de l’animation image par image. Elle officie dans l’ombre envahissante de sa mère, star de la discipline désormais incapable de mener un projet à son terme. Un événement funeste va pousser Ella vers une autre forme de création.

 

On sent qu’il y a de l’idée. Ne serait-ce qu’à travers ces petites poupées du fameux film qui est tourné dans le film. Il y a du body horror assez efficace en son genre qui a de quoi créer une certaine forme d’angoisse assez facile (et en même temps complexe à mettre en oeuvre). Il y a aussi des thématiques intéressantes et j’adore le processus de création. Robert Morgan convoque alors des influences comme David Cronenberg pour le body horror ou encore Puppet Master, film d’horreur de 1989 où un fabriquant de poupées trouve une formule pour donner vie à des objets inanimés. Mais Stopmotion n’est pas comme les influences qu’il convoque. On est clairement ici dans le registre du film d’horreur indie qui préfère le slow burn à l’action délirante. Beaucoup de choses sont donc suggérées au départ afin de faire grimper la tension petit à petit. Robert Morgan, passé par l’animation, insuffle clairement des éléments qu’il a vécu. 

 

Impossible de ne pas aimer Aisling Franciosa, excellente dans The Nightingale (2018) et de nouveau ici. Stopmotion avait donc le potentiel d’être tout autre film. S’il y a une direction artistique originale, de l’animation cool et des références bien fichues, l’ensemble n’a pas grand chose de plus à offrir. Le récit suit un schéma assez classique pour le genre horrifique indépendant sans parvenir à sortir réellement des sentiers battus. Robert Morgan a une pâte visuelle mais il va falloir qu’il muscle un peu ses scénaristes. Surtout que Stopmotion avait le potentiel mais finit par n’être qu’un énième film d’horreur qui n’apporte rien d’intéressant au genre. J’ai bien aimé dans son ensemble le film mais il n’est pas suffisamment mémorable pour marquer les esprits tel que j’aurais pu l’espérer. 

 

Note : 5/10. En bref, l’animation est cool, le film trop familier pour être suffisamment original. 

Disponible sur Shudder

 

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