Critique Ciné : Wild, Reese Witherspoon et le renard

Critique Ciné : Wild, Reese Witherspoon et le renard

Wild // De Jean-Marc Vallée. Avec Reese Witherspoon, Gaby Hoffmann et Laura Dern.


Attendu comme le loup blanc, Wild se devait d’être une petit pépite. Réalisé par Jean-Marc Vallée à qui l’on doit l’excellent Dallas Buyers Club et avec une Reese Witherspoon nominée aux Oscars dans la catégorie des meilleures actrices, tend finalement à prouver que Wild ne pouvait pas être un mauvais film. Je vous rassure, ce n’est pas un mauvais film mais c’est un film décevant. Disons qu’il manque cruellement d’émotions et se noie dans des flashbacks qui manque parfois d’un peu de substance. Si Jean-Marc Vallée fait quelques effets de mise en scène bienvenus à certains moments, on ne peut pas dire que la réussite soit à tous les coins de rue malheureusement. C’est sur Reese Witherspoon et sa très belle prestation que repose réellement Wild. Adapté de l’histoire vraie de Cheryl Strayed (qui avait donné lieu à un très bon roman), l’association de tout ce que ce film peut associer aurait dû donner un très bon film sauf que je ne vois pas forcément où est-ce que Wild est réellement brillant. Il est bien mis en scène, Reese est excellente (au sommet de son art même) mais voilà, je n’ai pu m’empêcher de voir en ce film une sorte de gâchis monumental, s’octroyant peu de places pour l’émotion.

Après plusieurs années d’errance, d’addiction et l’échec de son couple, Cheryl Strayed prend une décision radicale : elle tourne le dos à son passé et, sans aucune expérience, se lance dans un périple en solitaire de 1700 kilomètres, à pied, avec pour seule compagnie le souvenir de sa mère disparue… Cheryl va affronter ses plus grandes peurs, approcher ses limites, frôler la folie et découvrir sa force.Une femme qui essaye de se reconstruire décide de faire une longue randonnée sur la côte ouest des Etats-Unis.

Quand j’avais vu la bande annonce de Wild je m’attendais à pleurer tout au long du film. Pour tout vous dire, je suis même quelqu’un d’assez sensible au cinéma et j’ai tendance à assez souvent pleurer dès qu’une scène veut m’avoir émotionnellement. Sauf que je n’ai pas versé une seule larme durant les deux heures de film ici. J’aurais aimé mais je n’ai pas réussi. Je suis donc vraiment circonspect, sans compter que tout était réuni pour que cela se passe. L’autre vrai problème de Wild c’est l’utilisation des décors. Le Pacific Crest Trail ou PCT pour les intimes, est quelque chose qui est sensé être la randonnée d’une vie et bien que l’on puisse l’apercevoir au travers de la dureté de l’épreuve que vit Cheryl, on sent au fond de nous qu’elle a tout pour arriver au bout de cette randonnée car elle a une rage au fond d’elle-même qui la guide. Si l’on sait donc déjà comment cela va se terminer, on aurait pu au moins être surpris par les décors et cela manque cruellement de moments photographiques. Je ne dis pas que le désert n’est pas beau mais disons que cela semble être à certains moments des décors que l’on aurait pu échanger contre d’autres sans trop se poser de questions. Le découpage du film n’aide pas non plus à se laisser prendre par la dureté de la course.

Les passages mélodramatiques sont là pour donner un peu de pep’s à l’histoire et nous dire qui est réellement Cheryl sauf que je ne suis pas certain qu’il aurait fallu en faire autant. Je ne sais pas comment est fait le livre mais je pense qu’il aurait simplement fallu se permettre de faire 2 ou 3 flashbacks (plus long mais racontant plus de choses) et rien de plus, tout le reste du temps aurait été dédié à la course. Les flashbacks sont là pour créer une certaine forme d’ellipse temporelles un peu simplistes qui n’ont pas l’efficacité que l’on aurait probablement pu souhaiter. Surtout que tous ces flash-backs donnent parfois l’impression que tout tombe dans la soupe sans réellement s’accorder avec ce que l’on a dans le présent. Dommage. Reste alors de très belles choses malgré tout mais pas suffisamment pour faire briller un film qui aurait potentiellement pu être l’un de mes films préférés de ce début d’année (et mince, ce n’est malheureusement pas du tout le cas, Hard Day prenant clairement la place de leader pour le moment par exemple). Le pathos est présent mais jamais émouvant comme il le devrait, laissant alors le spectateur hermétique à tout ce que Wild veut réellement faire passer de point de vue là. Reste le questionnement sur soi, le dépassement de soi, la vie que l’on fout en l’air, etc. grossièrement amené là aussi.

Note : 5/10. En bref, Jean-Marc Vallée ne veut pas transformer cette randonnée en moment de souffrance et nous offre donc tout au long du film la pommade pour guérir les plaies du personnage. Ronronnant à souhait.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article