Critique Ciné : Nos Souvenirs (2016)

Critique Ciné : Nos Souvenirs (2016)

Nos Souvenirs // De Gus Van Sant. Avec Matthew McConaughey, Ken Watanabe et Naomi Watts.


Gus Van Sant reprend le questionnement existentiel de Terrence Malick sur la notion de vie et surtout sur ce que cela implique pour chacun d’être en vie, et tente alors d’en faire quelque chose de différent à sa façon. On nous plonge dans un premier temps dans un univers particulièrement dépressif où le héros a perdu sa femme et ne voit pas vraiment d’autre issue que de trouver le bon lieu pour s’en aller lui aussi. Il y a une forêt au Japon, qui serait chargée d’histoires démoniaques et qui se trouve être l’une des forêts où l’on retrouve le plus de suicidés, par pendaison ou par surdose médicamenteuse. Nos Souvenirs touche donc à l’émotion de notre héros et si Matthew McConaughey est particulièrement riche en émotions et trop bon dans le rôle, j’ai été un peu déçu du résultat final. J’ai trouvé le film assez bancal et mal équilibré, partant dans tous les sens sans véritablement trouver de but derrière. La première partie par exemple est celle qui m’a le plus perdu, errant dans la quête du héros sans qu’il n’y ait de véritable but précis. Ce film m’a aussi un peu rappelé Gerry de Gus Van Sant où l’histoire de deux amies qui remettaient en cause leur amitié.

Alors qu’il semble décidé à mettre fin à ses jours dans la forêt d’Aokigahara, au pied du Mont Fuji, Arthur Brennan se remémore les moments les plus marquants de sa vie de couple : sa rencontre avec sa femme Joan, leur amour, mais aussi l’usure de leur couple et leur éloignement progressif. Paradoxalement, une épreuve dramatique va leur ouvrir les yeux, renforcer leurs sentiments et les réunir à nouveau.
Alors qu’il revit ses souvenirs de couple, Arthur réalise comme cette passion a marqué sa vie...

Dans ce film, le héros remis en cause sa vie. Ce qui est également également c’est le fait que Gus Van Sant échoue plus ou moins sur la culture japonaise. Je ne suis pas plus connaisseur que lui je pense et cela se voit à l’écran. Cela manque cruellement d’immersion dans cet univers. On a alors l’impression que le réalisateur utilise surtout les décors de cette forêt pour tenter d’en sortir quelque chose d’unique car cette forêt est unique au monde pour ceux qui y vont. Mais il ne se passe presque rien et l’on finit donc par être un peu déçu du résultat. Le trop plein de bons sentiments gâche donc un peu l’ensemble là où un peu plus de brutalité aurait été la bienvenue. Chris Starling (Buried, ATM) n’est pas forcément connu pour ses scénarios les plus subtiles d’autant plus qu’il vient du monde de l’horreur. Du coup, je ne comprends pas forcément le pari que Gus Van Sant a voulu faire avec ce scénariste et ce film. Si l’idée de départ était excellente, je trouve que le résultat patauge un peu trop dans la mélasse et c’est bien dommage. Les flashbacks de la relation entre Arthur et Joan ne sont pas plus intéressants, même s’ils permettent de comprendre le désarroi du héros.

J’aurais apprécié que cet ensemble soit un peu plus sympathique ou en tout cas qu’il nous propose quelque chose de très différent. Le problème vient parfois du fait que Nos Souvenirs semble assembler des trucs qui n’ont pas forcément de lien ou en tout cas qui ne sont pas aussi efficaces que l’on ne pourrait l’imaginer. J’aime beaucoup Matthew McConaughey dans ce film malgré tout, je trouve qu’il porte sur ses épaules un film qui n’était pas si facile que ça à faire et qu’il s’en sort admirablement bien. Si je devais donc sauver quelque chose de tout cela, ce serait bien lui. Après, le film n’est pas aussi désolant que j’ai l’air de le sous entendre, la seconde partie un peu plus efficace, nous permet de nous plonger dans l’entreprise d’un homme qui a compris qu’il avait encore des choses à faire sur cette terre. Si le message reste ultra philosophie et métaphorique, proche de ce que fait Terrence Malick en mieux, c’est peut-être ça qui justement maintient l’ensemble.

Note : 4.5/10. En bref, je m’attendais à un film mieux équilibré mais qui hélas s’égare un peu par moment.

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