Critiques Séries : Black-ish. Saison 2. Episodes 16 et 17.

Critiques Séries : Black-ish. Saison 2. Episodes 16 et 17.

Black-ish // Saison 2. Episodes 16 et 17. Hope / Any Given Saturday.


Que Black-ish tente le coup du mockmentary. Je dois avouer que c’est une bonne idée qui change un peu de ce à quoi Black-ish nous avait habitué ces derniers temps. Mais tout commence avec « Hope », un épisode très différent de ce que j’avais imaginé au départ mais qui vient rappeler aussi l’engagement que la série semble avoir. « Hope » est le genre d’épisodes pour lesquels Black-ish a été créée. C’est de toute façon un épisode que la série se devait de façon, ne serait-ce que parce qu’elle a déjà utilisé des tas de sujets sensibles à sa façon et qu’elle a souvent pris sa morale pour mettre en scène les problèmes de la société, mais aussi d’être afro-américain aux Etats-Unis. C’est une comédie qui a souvent parlé de sujets forts, de voir le monde et de voir aussi ses injustices au travers du regard d’une famille afro-américaine. C’est intéressant qu’elle utilise le sujet de la brutalité policière alors que cela secoue depuis plusieurs mois maintenant les Etats-Unis. C’est ce genre de choses que j’apprécie dans cette série et c’est ce qu’elle fait brillamment avec « Hope ». La mort de McQuillian est importante mais pas forcément les détails de sa mort dans le sens où ce n’est pas une série policière, mais une comédie qui utilise ici un angle plus dramatique.

L’épisode débute donc après la mort de McQuillian alors que la famille Johnson attend de savoir si le policier responsable sera poursuivi. Il y a quelque chose de vraiment touchant dans cet épisode qui parvient à donner à Black-ish un coup de pouce pour sortir clairement du lot et nous délivrer autre chose que ce à quoi elle nous a habitué jusqu’à présent. Je crois même que c’est le premier épisode aussi riche et fort en émotions depuis longtemps dans la série. Je me demande même s’il y a eu un épisode précédent aussi fort que celui-ci. Comme Pops et Dre le savent, qu’un policier tabasse un afro-américain sans arme n’est pas quelque chose de nouveau. Cela se passe depuis longtemps mais le seul truc qui a changé maintenant c’est que les gens ont des smartphones et donc la capacité d’enregistrer des images. La famille se retrouve alors dans différents recoins de la série et surtout, différents points de vue, avec des réactions et des opinons que chacun peut exploser à sa façon. Dre commence par « the police are damn thugs » pendant que Bow tente de tempérer avec un « not all police ! ». La référence à Law & Order était amusante et permet là aussi de rappeler que Black-ish est une comédie et pas une série dramatique (même si l’épisode tend à prouver tout le contraire).

L’épisode conserve une petite dose d’humour bienvenue afin de ne pas nous donner envie de nous tirer une balle nous aussi. Le but de Black-ish reste de nous amuser tout de même, même si ici elle pose des questions complexes avec un ton sévère. La série revient sur la pop-culture, sur l’héritage, sur ce qui fait aussi la force du pays et de la culture afro-américaine. C’est très intelligent et jamais lourdingue. C’est pour cela que j’aime Black-ish car elle n’en fait jamais des tonnes, elle reste toujours juste avec son point de vue et ses personnages. De plus, cet épisode n’offre pas vraiment de conclusion explicite, peut-être car dans la vie de tous les jours, ce genre de choses est voué pour le moment a exister… « Any Given Saturday » est donc une occasion pour Black-ish de jouer la carte du mockumentary. J’ai toujours adoré ce genre là que The Office a utilisé brillamment et avait rendu tendance à un moment donné. Modern Family avait plus ou moins adopté le style sans pour autant que la narration ne découle vraiment de cette idée de mise en scène. Du coup, cet épisode utilise intelligemment le fait que nous avons une caméra qui suit la famille Johnson dans ses diverses aventures. Cela permet même de rassembler plus ou moins tout le monde.

Dre reste fidèle à lui-même et au delà de tout ça, j’apprécie surtout ce que Black-ish parvient à faire avec ses personnages secondaires (et notamment les enfants). Ceux-ci sont une partie très importante de cet épisode et ce n’est pas pour rien. C’est eux les héros de cette histoire, alors que cet épisode est très centré sur la famille Johnson comme un tout et pas sur des tas de petites intrigues dans tous les sens. Le fait que Black-ish puisse être un peu plus expérimentale par moment me séduit complètement ici et nous permet de voir les choses de façon légèrement différente. Le format documentaire aide forcément l’épisode et l’idée qu’il tente de développer du début à la fin. Cela aurait pu être décevant mais par chance c’est tout le contraire qui se passe. Je dirais même que cet épisode fait partie de mes préférés de la saison (en même temps que le précédent, « Hope », qui était déjà très fort en termes d’émotions). Ici, la caméra est utilisée pour créer de nouvelles situations comiques, de nouvelles façon de dialoguer entre les personnages et de les mettre en scène. C’était un risque mais un choix intelligent. Le fait que l’épisode se concentre sur Jack est là aussi un choix judicieux qui propose quelque chose de différent des sempiternelles histoires de Dre ou encore de Bow. On a besoin des enfants pour évoluer au sein d’une comédie familiale et Black-ish vient peut-être de le cerner à nouveau.

Il y a donc de belles scènes, ne serait-ce que l’interview de Zoey. Même si l’intrigue de cette dernière avec son petit ami Derek n’a pas de grand intérêt (et je trouve que c’est justement là où l’épisode a perdu des points), cela ne veut pas pour autant dire que le tout est raté. Bien au contraire, Black-ish se rattrape ailleurs sur d’autres éléments qu’elle maîtrise à sa façon, surtout avec ce gadget de mise en scène qui fait partie intégrante ici de la narration de l’épisode.

Note : 10/10 et 9.5/10. En bref, deux très bons épisodes de Black-ish.

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