Fahrenheit 11/9, la fin du rêve américain ? // De Michael Moore. Avec Donald Trummp, Michael Moore et Roseanne Barr.

J’ai toujours aimé le regard critique que porte Michael Moore sur son propre pays, même si je ne suis pas toujours d’accord sur sa façon de faire ou la mise en scène de ses films. Avec Fahrenheit 11/9, il vient alors nous parler de l’élection de Donald Trump qu’il compare dans ce film à de nombreuses reprises à Adolf Hitler. Mais il ne s’arrête pas, il choisit également de parler du problème de l’eau à Flint dans le comté de Genese (qui n’est pas sans faire écho à Erin Brockovitch mais Michael Moore n’est pas Julia Roberts) et également comment Hilary Clinton a réussi à devenir la candidate démocrate alors que Bernie Sanders était en tête et aurait dû être le véritable candidat à la Présidentielle. Dans ce documentaire à charge, le cinéaste fait ce qu’il sait faire de mieux mais ne s’impose pas suffisamment (notamment quand il décide d’arroser le jardin du Gouverneur de l’eau empoisonnée de Flint). Tous ces petits moments sont très courts et le film préfère alors laisser place à des choses qui ne fonctionnent pas toujours. Mais le film a tout de même un mérite : tenter d’ouvrir les yeux sur ces affaires qui sont plus ou moins tues par les médias, ou comment Barack Obama n’a jamais été le héros que les américains attendaient (les critiques de son discours à Flint, ou encore rappeler qu’il a touché de Goldman Sachs plus d’argent que n’importe quel Président élu).

Le 9 novembre 2016, Donald Trump est élu 45ème Président des Etats-Unis. Quinze ans après sa Palme d'Or, Michael Moore s'attaque désormais à cette figure controversée.
Comment l'Amérique en est arrivée là et comment peut-elle s'en sortir ? Ce nouveau brûlot dresse un portrait au vitriol de l'époque dans laquelle nous vivons et appelle à la résistance contre Trump

Si le film est orienté, on ne peut pas lui en vouloir dans le sens où c’est soit on est d’accord ou non. Mais l’erreur que Michael Moore fait ici, est sûrement dû au fait qu’il part dans tous les sens et tente alors de raconter plusieurs histoires sans créer de vrai lien si ce n’est tout rapporter constamment à Donald Trump. Je veux bien que ce dernier ait la tête d’un despote, mais je ne suis pas sûr qu’il soit responsable de tous les problèmes qu’il y a aux Etats-Unis. Le documentaire est alors déconstruit et finit par avoir du mal à raconter un récit réellement cohérent. Il reprend avec Fahrenheit 11/9 toutes les thématiques qu’il a déjà abordé précédemment dans ses films et tente alors de toutes les connectées les unes aux autres. Mais Fahrenheit 11/9 sait aussi être touchant. Les dernières images (qui pour certains avaient déjà fait le tour du monde) font alors la force de ce film et son intérêt. C’est pour le poids touchant qu’il apporte que Fahrenheit 11/9 est réellement sympathique, mais je m’attendais tout de même à quelque chose de différent, peut-être d’un peu mieux organisé dans sa construction. N’aurait-il pas dû découper son film en plusieurs petits courts métrages et les assembler plutôt que de faire des aller-retour sur des sujets différents et variés, sans réellement qu’il n’y ait de cohérence totale.

Note : 6/10. En bref, le ton est bon mais la construction est anarchique. Dommage.

Date de sortie : 31 octobre 2018 - Directement sur Amazon Prime Video