Critique Ciné : La Mule (2019)

Critique Ciné : La Mule (2019)

La Mule // De Clint Eastwood. Avec Clint Eastwood, Bradley Cooper et Laurence Fishburne.


Quand un horticulteur devient la plus grande mule de tous les Etats-Unis, cela donne La Mule, le dernier film de Clint Eastwood. Le retour de ce dernier devant la caméra depuis Gran Torino (dans l’un de ses propres films) est une excellente surprise qui démontre qu’un film de ce réalisateur est toujours un film à voir. On sent qu’il a la volonté de nous apprendre quelque chose et de nous démontrer que la vie n’est pas ce qu’il y a de plus facile à vivre. Cette sorte de road movie mélangé à un thriller fonctionne plutôt bien du début à la fin alors qu’au fond, j’avais quelques réticences logiques sur le fait qu’un tel sujet, assez maigre, puisse tenir un film. Mais grâce à tout un tas de passages réussis, à la fois dans l’émotion (la mort de sa femme), mais aussi dans l’autodérision (capable de se moquer de lui-même en vieux ch’nock un brin réac et raciste). Si par moment j’ai un peu de mal avec « nègre », gouine » et tout ce racisme mexicain qui donne de la poudre à Donald Trump, l’ensemble fonctionne grâce à des personnages simples mais bons et à une intrigue facile mais complexe à la fois. Du coup, on peut oublier par moment les aberrations du film et cette histoire vraie (tirée d’un article du New York Times Magazine) prend alors rapidement forme sous nos yeux sans jamais vraiment nous lâcher du regard.

À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d'être saisie. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s'est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain.
Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un "supérieur" chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s'intéresser à lui : l'agent de la DEA Colin Bates est plus qu'intrigué par cette nouvelle "mule".

La Mule met alors en scène un héros qui est presque l’anti-thèse du héros de Gran Torino, ce qui permet de voir encore une nouvelle facette de cet acteur / réalisateur caméléon qui a une vraie passion pour le cinéma et compte bien nous la transmettre. J’apprécie aussi l’envie du réalisateur de laisser un peu son côté patriotique (Le 15h17 pour Paris n’était pas terrible dans ses derniers films), pour quelque chose qui lui sied ici à merveille. Ce bon vieux Clint s’offre alors un rôle solide dans La Mule qui change un peu de ce que l’on avait pu espérer, sous forme de testament. C’est un peu comme s’il venait ici nous raconter sa dernière histoire avant de rendre l’arme à gauche, qu’il veut se faire pardonner auprès de sa famille afin d’aller de l’avant. La Mule est vraiment quelque chose de très personnel et cela se ressent malgré le fait que l’histoire soit une histoire connue au départ (dont je n’ai jamais pris connaissance pour autant). Finalement, La Mule est un joli film crépusculaire qui fonctionne sur bien des points malgré ses défauts inhérents à un scénario qui par moment se répète.

Note : 7/10. En bref, un dernier tour (et puis s’en va?).

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